Elles troquent leur tailleur pour une blouse blanche … Et changent de vie pour devenir infirmières

| 20 338 vues | | mots clefs : , , , 38 réactions

Elles ont un master en droit, une licence de biologie ou encore un passé de cadre. Un jour, elles décident de tout recommencer pour devenir infirmières. Même si le phénomène reste marginal, ces nouvelles recrues prêtes  à renoncer à une vie et à un salaire qui s’annonçaient plutôt confortables semblent de plus en plus nombreuses.

Elles troquent leur tailleur pour une blouse blanche ... Et changent de vie pour devenir infirmièresUn choix humain

« Lorsque j’ai accouché de mon deuxième enfant, j’ai pris conscience que ma place était à l’hôpital, parmi les soignants. Il m’est devenu évident que je voulais être infirmière ». Claire  a 34 ans (1).

Ancienne conseillère financière pour un grand groupe bancaire et titulaire d’une licence de biologie, elle est désormais étudiante en soins infirmiers. « Mon métier me plaisait car j’adore le contact humain.  Pour moi, il représentait l’occasion de rencontrer beaucoup de clients. Néanmoins, je ne pouvais plus évoluer comme je le désirais et j’avoue qu’il me manquait un côté technique et tactile » explique la jeune femme.

Mettre en pratique des valeurs, avoir des relations humaines authentiques, non faussées par une stratégie commerciale ou une demande hiérarchique, aider les autres ou encore s’ancrer dans une toute autre réalité…Des motivations partagées par Alban, 37 ans, ancien responsable commercial chez Porsche. « Je ne connaissais pas du tout ce milieu.  J’ai quitté mon poste de commercial car les conditions de travail et la pression devenaient invivables, puis je suis devenu délégué médical pour un laboratoire pharmaceutique. Cela m’a donné une première approche hospitalière et j’ai eu envie d’aller plus loin ».

Dans un contexte salarial défavorable aux infirmières et alors qu’il percevait près de 3000 euros par mois, Alban a pris sa décision, en toute connaissance de cause. «  Le salaire n’est pas une priorité pour moi, même si je trouve aberrant que les infirmières soient si mal payées » explique-t-il. « Si j’avais continué dans mon ancienne voie, je crois que j’aurais dépensé mes mille euros supplémentaires en psychothérapie » enchérit Fanny (2), infirmière tout juste diplômée et ancienne attachée territoriale.

Une intégration parfois difficile

Changer radicalement de métier en cours de carrière est un phénomène de plus en plus fréquent. Encore faut-il y parvenir. Pour ceux et celles qui franchissent le cap d’une inscription aux concours d’entrée en IFSI, le parcours peut être semé d’embûches. « Je ne sais toujours pas quoi penser de cet entretien. J'avais presque l'impression que le jury s'était fait une idée négative avant même de me voir » regrette Elsa (3), ancienne directrice commerciale dans l’export, qui a échoué à son concours d’entrée.

Recalée à l’oral, sans justification précise, elle avait pourtant obtenu 20/20 à l’épreuve des tests d’aptitude et 14,5/20 à l’épreuve écrite.  Claire, elle, a réussi brillamment 2 de ces 3 oraux. Le troisième s’est révélé particulièrement éprouvant. Après lui avoir demandé les motivations de son choix de reconversion, un membre du jury, excédé par son ambition, s’emballe et l’accuse de « quitter le navire parce que la finance s’écroule », d’être une « étudiante ratée » et ne cesse de la juger sévèrement pendant l’entretien.

« Ce type d’étudiants est favorisé à l’écrit car il possède une bonne culture générale et possède des diplômes supérieurs. À l’oral, selon la politique des IFSI, cette situation peut être complètement défavorable pour ne pas léser les autres candidats, ou au contraire être très bien acceptée car ces personnes ont déjà du vécu et une volonté très forte » explique Michèle Bousseau, conseillère en charge du secteur médical à pôle emploi.

Une volonté de fer qui semble perdurer avec le temps. « Mon premier stage en maison de retraite a été comme une révélation. Alors que je m’orientais plutôt vers la pédiatrie, je commence à percevoir toutes les possibilités qui peuvent s’offrir à moi. Je n’ai jamais été aussi contente de me lever le matin pour aller en cours ou en stage » conclut Claire. Si la conjoncture actuelle garantit la sécurité de l’emploi aux infirmières, rares sont celles et ceux qui choisiraient ce métier uniquement pour cette raison.

Malika Surbled

  

(1)          afin de préserver l’anonymat, le prénom a été modifié. Cette jeune femme interrogée est l’auteur du blog "Des idées d'IDE"

(2)          Lire  le portrait de Fanny sur Actusoins

(3)          auteur du blog  : http://devenirinfirmiere.over-blog.com/

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réactions

38 réponses pour “Elles troquent leur tailleur pour une blouse blanche … Et changent de vie pour devenir infirmières”

  1. Coralie dit :

    le métier d infirmière mérite d être mieux payer ce n est pas donner a tout le monde dans faire ce métier et c est vrais que les stagiaire sont traiter comme des chiens ce qui est lion d être normal alors forcément après ça donne plu l envie beaucoup ce mette infirmière libérale et j avoues c est bien tu est beaucoup plus au contact des patients tu n est pas sous pressions et tu évite les ragot de l équipe.bon courage a ceux et celles qui quitte ce domaine et n oublier pas en libéral il recherche.

  2. Coralie dit :

    le métier d infirmière mérite d être mieux payer ce n est pas donner a tout le monde dans faire ce métier et c est vrais que les stagiaire sont traiter comme des chiens ce qui est lion d être normal alors forcément après ça donne plu l envie beaucoup ce mette infirmière libérale et j avoues c est bien tu est beaucoup plus au contact des patients tu n est pas sous pressions et tu évite les ragot de l équipe.bon courage a ceux et celles qui quitte ce domaine et n oublier pas en libéral il recherche.

  3. nikrel dit :

    Pour moi ce n’était pas le tailleur, je supporte mal l’épilation, mais le costume cravate du cadre commercial. j’ai repris les études à 35 ans sans regret aucun. Diplômé depuis le 19 juillet (oui nouveau cursus !!) et en poste depuis le 20, cela fait extrêmement longtemps que je ne m’étais plus levé le matin pour aller au boulot avec envie !!! J’ai un poste qui me correspond, des conditions de travail exceptionnelles ( IDE salarié à domicile) dans un cadre tout aussi exceptionnel (les gorges de la Loire sauvage) !!! HEU-REUX !!

  4. daniele dit :

    moi aussi je suis devenu infirmière à 50 ans cet été, mais dans ma region ( Bordeaux), pas de postes pour moi, enfin pas de postes d’IDE en général surtout pour les « jeunes infirmières comme moi »…crise???

  5. daniele dit :

    moi aussi je suis devenu infirmière à 50 ans cette été, mais dans ma region ( Bordeaux), pas de postes pour moi, enfin pas de postes d’IDE en général surtout pour les « jeunes infirmières comme moi »…crise???

  6. kristine19 dit :

    Il faut bien quelques courageux et passionnés pour remplacer les aigris et les fatigués, c’est la continuité!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  7. Stephanie dit :

    Et bien moi après 17 ans de ce metier extraordinaire j avoue que je lacherai tt… 😉 A ceux qui débutent on en reparle ds qq années…

  8. Sandrine dit :

    Moi y a des jours où je ferai bien l’inverse!!!

  9. Saida dit :

    moi j ‘ai repris des etudes a 42 ans!!!

  10. Marie Christine dit :

    et les ide arrêtent pour faire coiffeuses!!!!! lol !

  11. Seb' dit :

    je fais parti de ceux la …. j’ai quitté le commerce pour devenir ambulancier .. je regrette pas

  12. Mémé dit :

    j’en fait partie!!! dans la restauration pour devenir IDE! et bien perso je vais gagner en salaire, et en tellement plus de choses!!!!

  13. Erika dit :

    Métier beau mais très difficile

  14. Anonyme dit :

    Ça n’est pas compliqué de changer de métier. ça ne demande pas un grand courage ou autre.. Juste un peu d’organisation et de motivation.

  15. Odile dit :

    J’ai repris mes études à 36 ans apres une carriere de comptable et de formatrice informatique, et je ne regrette pas mon choix malgré le contexte actuel et les conditions d’exercice de plus en plus difficiles. Ne baissons pas les bras et luttons pour nos droits car être infirmière et soignant tout simplement, c’est l’un des plus beau métier du monde !

  16. Adel dit :

    Ça sent la crise…

  17. Taberthe dit :

    Pour ma part, j’ai repris mes études à 33 ans et pour rien au Monde je ne regrette mon choix. Le métier d’infirmière a été pour moi une véritable révélation !! Mon seul regret est de ne pas l’avoir fait plus tôt, même si les conditions de travail sont parfois difficiles…

  18. Anonyme dit :

    Vous pensez vraiment que l’on change de métier sans rien connaître du métier vers lequel on se dirige ? Vous pensez vraiment qu’il n’y a que le métier d’infirmier qui est sous pression ?

    • superkat dit :

      Bien d’accord avec vous, il y a de la pression dans beaucoup d’autres métiers.
      Et c’est bien en sachant cela que je suis devenue IDE à 46 ans et je ne le regrette pas !

  19. Nathalie dit :

    ide depuis 20 ans je rêve de changer de métier! j’espère sincèrement que les personnes qui font l’inverse ne le regretteront pas mais j’en doute fort! bon courage

  20. William dit :

    Les cons…

  21. Sophie dit :

    Quel courage !!!!!

  22. Serpil dit :

    C’est de la folie !!
    Mais comme dis certains on verra même pas dans 5 ans LOL
    Moi vu les conditions que l’on a.. Vu comme on est exploitée ..
    J’aurais tracée ma route .. Le hic et surtout le grand piège et comme partout d’ailleurs, temps que l’on est pas dans le bain on ne voit pas .. Eh ouiiii!!!

  23. Martine dit :

    Ahhhhhhhhhhhh l’aura de la blouse blanche va en piéger plus d’une ! ! ! ! !

  24. Stéphanie dit :

    De la banque (2400€ net hors primes, 14 mois et horaires vacances + crèche d’entreprise) à IDE (1800€ primes incluses avec 1 week end de repos sur 7 et horaires de malade ! + aucun moyen de garde possible ) … Il y a certaines fins de mois … J’hésite ??!!!

  25. kristine19 dit :

    Aide médico psychologique pdt 21 ans , j’ai fais ma formation ide, diplomée à 47 ans. Qui m’aurait dit cela, le seul regret si j’en ai un, c’est de ne l’avoir pas fait plus tôt. C’est vrai les conditions sont difficiles, mais c’est un métier très enrichissant.

  26. Nathalie dit :

    cela laisse songeur……moi a 3000 euros je ne change pas pour gagner moins…bon courage a eux tout de meme..il va falloir en plus supporter le poids de la hierarchie………

  27. Claudine dit :

    on en reparle dans 5 ans …^^

  28. Alex dit :

    Moi je ferais bien l’inverse…

  29. Susana dit :

    Et Ben ils ont du courage….

  30. Anonyme dit :

    La banque ne manque pas du tout !

  31. Anonyme dit :

    Hey hey ! Merci à Malika et ActuSoins !

  32. Carine dit :

    J’ai repris mes études à 33 ans apres une carriere de comptable, et je ne regrette pas mon choix.

  33. Frank dit :

    « ils sont fou ces romain »

  34. Sachem dit :

    « et ils ont pleuré quand ils ont vu comment on traite les stagiaires ».

  35. Amanda dit :

    pareil ! je ne regrette pas mon changement d’orientation, ni d’avoir repris les etudes a 34 ans!

  36. Alex dit :

    Je fais partis de ces gens là, et je ne regrette en rien ma décision.

Réagir à cet article

retour haut de page
433 rq / 5,687 sec