Sophie, aide-soignante menacée d’expulsion

Sophie, aide-soignante menacée d’expulsion

Le maire de Toulouse et plusieurs autres élus socialistes de Haute-Garonne appellent à la régularisation de la situation d’une aide-soignante malienne menacée d’expulsion après onze ans en France.

Sophie, aide-soignante menacée d'expulsionLes élus sont montés au créneau mercredi et jeudi pour appuyer un comité de soutien à Sophie Danioko, 30 ans, contre une “obligation de quitter le territoire” (OQT) édictée le 16 décembre par la préfecture.

Le comité “urgence pour Sophie”, qui regroupe notamment ses collègues du CHU Purpan de Toulouse, dit avoir recueilli plus de 3.000 signatures. Il souligne que la jeune femme a obtenu en France un diplôme universitaire (DEUG), a été mariée à un Français de 2007 à 2011 et travaille pour l’hôpital depuis trois ans.

Le maire de Toulouse, Pierre Cohen, a annoncé jeudi sa demande au préfet “d’examiner avec attention” la demande de régularisation de cette femme “totalement intégrée sur le plan personnel et professionnel”, qui a été victime d’un compagnon “violent” et qui “multiplie les démarches”.

Pierre Izard, président du conseil général, le sénateur Jean-Jacques Mirassou et le député européen Kader Arif, tous socialistes, sont également intervenus.

La secrétaire générale de la préfecture, Françoise Souliman, rétorque vendredi qu’une première OQT lui avait été notifiée en 2009 en raison d’une “absence de communauté de vie” avec son conjoint.

Elle assure que le tribunal administratif puis la cour administrative d’appel ont donné raison au préfet avant que la jeune femme ne demande un réexamen de son cas cet automne, sans succès.

Selon Mme Souliman “la solution la plus honnête serait que Mme Danioko retourne au Mali et revienne avec un visa touristique et une promesse d’embauche du CHU puisqu’il est derrière elle”.

Mme Danioko a jusqu’au 16 janvier pour faire un recours devant le tribunal administratif. “Elle ne risque rien jusque-là, et face à l’ampleur que prend l’affaire nous souhaitons attendre que le TA se prononce”, assure Mme Souliman.

L’avocat de Mme Danioko, Me Julien Brel, indique qu’il déposera le recours début janvier, tout en souhaitant “que la préfecture revienne sur sa position”.

Pour le comité de soutien, “Sophie a quitté le Mali depuis 17 ans et vit en France depuis 11 ans ! Sa vie est ici maintenant !”

Rédaction ActuSoins, avec AFP

Pour aller plus loin :

Comité de soutien “Urgence pour Sophie”

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