Ce n’est pas le mistral glacial de novembre qui pouvait les arrêter. Aujourd’hui, près de quatre cents infirmiers se sont mobilisés devant l’ARS de Marseille en début d’après-midi, comme ailleurs, dans d’autres grandes villes de France.
“L’idée, c’était quand-même que le plus grand nombre puisse se rendre à Paris. Mais il fallait que les infirmiers qui n’avaient pas cette possibilité puissent s’exprimer aussi” explique une représentante de l’ANPDE (Association Nationale des Puéricultrices diplômées et des étudiants)
Ici, ce sont les représentants régionaux du mouvement unitaire infirmier composé de 16 organisations, qui ont lancé l’appel. Quelques membres de ces organisations ont été reçus pendant une heure par la direction générale ainsi que la direction des soins de l’ARS PACA. “La parole a été assez libre, chacun a pu exprimer ses revendications” explique Marie-Dominique Biard, secrétaire générale de la CNI HP-HM.
“Nous sommes satisfaits, même s’il ne fallait pas s’attendre à des engagements concrets de leur part. Il y aura un rapport, qui sera envoyé au ministère. Les infirmiers espèrent être entendus au niveau national et plus nous menons d’actions, plus nous y parviendrons” ajoute Marie-Dominique Biard.
Les infirmiers unis
Pas de grand cortège ici, ni de rendez-vous au ministère, contrairement à Paris. Mais les revendications sont les mêmes qu’ailleurs. “Nous avons créé ce mouvement unitaire national et pour qu’il y ait vraiment cette unité, il a fallu faire des concessions sur certaines de nos revendications respectives” explique la représentante de l’ANPDE. “Mais toutes les organisations sont finalement tombées d’accord et nous sommes fiers d’être ensemble aujourd’hui, que ce soit ici ou à Paris ” ajoute-t-elle.
Même son de cloche du côté des libérales, représentées dans le mouvement par le Sniil (Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux), la FNI (Fédération Nationale des Infirmiers) et Convergence infirmière. “Certes, parfois il y a des divergences d’opinion entre les hospitaliers et les libéraux, mais aujourd’hui, nous voulons tous nous faire entendre. Car le principal, c’est la santé” scande un infirmier libéral dans la foule.
“Une santé pour laquelle nous ne sommes jamais consultés, alors que nous en sommes parmi les principaux protagonistes” ajoute-t-il en aparté. “Le ministère ne nous demande jamais notre avis. Pourquoi si peu de concertation avec nous?” interroge-t-il.
Les étudiants, présents aussi, sont dans le flou. “Que va devenir notre profession. Quel avenir pour nous? ” interroge Anne-Gaëlle, une étudiante de deuxième année. “D’autant qu’on sent la montée de la violence dans les structures hospitalières et que nous ne nous sentons pas correctement protégés. Devons-nous avoir peur?” ajoute la jeune femme.
Les centrales syndicales, présentes en petit nombre aussi
Alors que le mouvement propre aux centrales CGT, FO et Sud avait lieu un peu plus tôt dans la matinée près du Vieux Port à Marseille , avec un rendez-vous à la préfecture à la clé, quelques soignants ont quand-même fait le déplacement cet après-midi devant l’ARS. Un peu en retrait et isolées parmi ce grand nombre d’infirmiers, elles estiment avoir malgré tout leur place dans la foule.
“Nos revendications ne sont pas les mêmes. Car nous souhaitons l’abolition de l’Ordre Infirmier, l’abrogation de la loi Santé ainsi que l’abrogation de la loi du travail, ce que ne souhaite pas l’autre mouvement” explique un délégué Sud Santé qui regrette de n’avoir pas été reçu à l’ARS aussi. “Mais nous sommes des soignants aussi, et nous voulons être entendus” ajoute le syndicaliste.
Malika Surbled (Texte et photos)
Montpellier, Tours, Nançy, Chambery, Perpignan, Nantes, Lyon, Bordeaux, Nice, Grenoble… Les soignants étaient partout aujourd’hui.
A Toulouse, endeuillée par une série de suicides infirmiers cet été, ce sont 5000 personnes qui se sont réunies. A Bordeaux, près de 1000 personnes étaient présentes.
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Anissa
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