RTT/35 h à l’hôpital : le constat critique de la FHF et des parlementaires

RTT/35 h à l’hôpital : le constat critique de la FHF et des parlementaires

Dans un interview accordé à France Inter, le 17 décembre, Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, remet a nouveau en cause le nombre de RTT des infirmières et soignants. Par ailleurs, un rapport parlementaire souligne les difficultés et les "heurts".

infirmière-12-heures-250x2131On demande à l’hôpital de participer aux économies générales en réduisant ses dépenses de cinq milliards d’euro. Pour cela on ne peut pas écarter l’un des problèmes majeurs de l’hôpital qui est l’organisation du travail”, a affirmé Frédéric Valletoux au micro de France Inter.

“Certains hôpitaux sont à 35 jours de RTT par an. Comment voulez vous organsier un hôpital avec 35 jours de RTT par personne ? Nous, on propose de plafonner à 15 jours par an, c’est à peu près la moyenne des hôpitaux en France”, ajoute le président de la FHF.

Un rapport parlementaire critique

Le rapport parlementaire de la commission d’enquête sur l’impact de la réduction du temps de travail témoigne des difficultés rencontrées par la fonction publique hospitalière pour passer aux 35 heures selon hospimedia.fr.

La RTT, indiquent les auteurs, “a constitué un outil pertinent et efficace de lutte contre le chômage” mais le passage aux 35 heures dans la FPH a été “difficile et parfois mal vécu”, note le rapport.

Lors de son audition, Marisol Touraine a indiqué que les 35 heures ont permis de créer 37 000 emplois dans le secteur sanitaire et 8 000 dans le médico-social. Leur coût a été estimé à 2,5 milliards d’euros.

Selon la sénatrice écologiste Aline Archimbaud (Seine-Saint-Denis), citée par Hospimedia, ces créations d’emplois sont “surestimées”. Seuls 35 000 emplois non médicaux ont été créés tandis que “tous les postes médicaux n’ont pu être pourvus, en raison du manque de candidats et de crédits insuffisants accordés aux établissements”.

Un constat partagé par la Cour des comptes qui estime que la création de postes n’a pas permis de compenser intégralement la RTT.

La pénurie de personnels infirmiers et médicaux n’a pas été anticipée dans la fixation du numerus clausus ou dans le volume des promotions en instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi), poursuit le rapport. Ainsi le personnel hospitalier regrette “l’insuffisance de ces créations d’emplois” car elle a provoqué une intensification des conditions de travail.

Le rapport constate enfin que le sujet des 35 heures demeure “un facteur de crispation majeur à l’hôpital”.

Côté compte épargne temps (CET), est-il indiqué dans le rapport,  le coût est évalué à 1,36 Md€ pour la FPH. La commission d’enquête rapporte sur ce sujet des CET que la FPH compte 3,67 millions de jours en stock fin 2007 et que 14,1% de ses agents en possèdent.

Cyrienne Clerc, avec France Inter et Hospimedia

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