
A l’approche de Nöel, Cécile*, 45 ans, infirmière en psychiatrie dans un petit hôpital des Hautes-Pyrénées, exerçant au service des entrants, exerce depuis 12 ans son métier en étant passée passée par différents services. « Je m’estime heureuse, je n’ai jamais vécu de situation conflictuelle sur les plannings de chacun, grâce à une très bonne cohésion d’équipe », se réjouit-elle.
Dans l’établissement où elle travaille, le système de roulement permet d’éviter le sentiment d’être lésée. « Tous les quatre ans, on peut être libres et Noël et le Jour de l’An, sinon, on travaille au moins l’un des deux jours fériés », explique-t-elle. « Parfois, quand on a les deux fêtes, il nous arrive de revenir sur repos afin de permettre à chacun.e d’entre nous d’avoir au moins une fête ». Sans enfant, elle se rend particulièrement disponible « afin de permettre à mes collègues ayant eux des enfants ou une famille à proximité de faire les fêtes avec eux », dans un contexte où « encore plus au moment des fêtes, on ressent le manque de personnel, les restrictions budgétaires que l’on subit déjà tout au long de l’année ». Pourtant, personnellement, elle est bien consciente que « manquer certaines fêtes de famille, anniversaires ou jours fériés » fait partie de sa mission d’infirmière, même si, parfois « c’est dur de dire à sa famille qu’on ne sera pas là. »
Pour Emilie*, qui exerce en région parisienne en service de consultations, sa journée du 24 se passera au travail. « Mais je ne finirai pas trop tard, à 21h. Ce n’est pas dramatique, je pourrai quand même passer le reste de la soirée en famille », et finalement, le 25 en off. « Cela m’embêtait, mais finalement le planning a changé ». De la même façon, un sapin de Nöel, des décorations viennent égailler la fin d’année dans les locaux. Bien sûr, même s’il n’y a pas de lit d’hospitalisation dans son service, elle se tient prête aux éventuelles urgences.
Des patients parfois seuls
Côté patients, ce n’est pas simple. « On peut gérer les permissions, si les patients sont stables, ils peuvent sortir pour passer les fêtes à l’extérieur », explique Cécile. Pour ceux qui n’ont pas cette chance, « on organise un menu de fêtes, on essaie de rendre le service plus festif avec des décorations. Les patients peuvent quand même ressentir la période des fêtes, et pour ceux qui sont seuls, cela adoucit ce dur moment », estime-t-elle.
Pour les infimier.e.s qui travaillent ce jour/nuit-là, comme c’est le cas pour Pauline, 26 ans, infirmière puéricultrice, en plus de partager un repas un peu exceptionnel avec les collègues, qui apportent un mets de fête, il est très important d’être auprès des parents. « Nous nous occupons de grands prématurés, explique-t-elle. C’est particulièrement dur pour les familles qui pensaient que leur bébé pourrait sortir au moment de Noël et qui doivent malheureusement rester plus longtemps », raconte-t-elle.
Alors, il s’agit de s’organiser pour « que les fratries puissent venir passer du temps avec leur frère ou sœur. On donne de petits cadeaux aux mamans, comme des couronnes de fleurs, ce qui les touchent beaucoup », explique-t-elle, et avec l’accès 24/24 (son hôpital est labellisé « Ami des bébés »), les chambres médicalisées permettent aux mères en priorité, mais aussi aux pères, de venir passer la nuit avec leur nourrisson. Et dans les couloirs, des décorations, des boules de Noël, tout pour « éviter le long couloir blanc » de l’hôpital viennent compléter le projet, afin d’adoucir la période des fêtes.
Delphine Bauer
* les prénoms ont été modifiés.
Les Infirmiers libéraux aussi sur le front des fêtes
Céline est infirmière libérale. « Depuis 9 ans, j’exerce à Esbly et ces alentours dans un cabinet situé à Coupvray où nous sommes deux. A l’occasion des fêtes, nous alternons avec ma collègue. Cette année, je travaille pour Noël mais pas pour le jour de l’an », explique-t-elle. Côté organisation personnelle, ses filles sont préparées et la famille est primordiale « elles sont nées avec cette organisation ». Mais « on le sait quand on fait ce métier, la présence le week-end, lors des anniversaires ou les jours fériés est plus compliquée. Quand on est de garde, on ne part jamais festoyer loin, pour les soins éventuels ». Côté patients, Céline est aussi consciente de l’importance d’être présente. « On passe aussi nos fêtes avec eux. Le 25 décembre au matin, je ne peux pas décaler les soins, ce sont beaucoup de personnes âgées : certains n’ont pas de famille, et nous attendent de pied ferme. La reconnaissance qu’on a, ce sont nos malades. Parfois, on reçoit une boîte de chocolat, ils demandent si les enfants étaient contents des cadeaux. Etre là 7/7, 24/24, c’est notre métier et notre force ».
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