L’assurance maladie expérimente le remboursement des consultations chez le psychologue

L’assurance maladie expérimente le remboursement des consultations chez le psychologue

Une expérimentation de prise en charge de séances chez un psychologue pour les 18-60 ans a été lancée dans 3 CPAM et devrait s'étendre à une quatrième.
© Loreanto / Fotolia

Etre remboursé à 100% d’une séance avec un psychologue libéral ? L’idée, portée depuis de nombreuses années par différents acteurs du système de santé, sera expérimentée pour trois ans dans quatre départements français (Morbihan, Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Landes). Une éventuelle généralisation au reste du territoire ne sera décidée qu’à l’issue de l’expérimentation.

Il s’agit de prendre en charge la psychothérapie en ville, pour les patients adultes (18-60 ans) présentant des “troubles de santé mentale d’intensité légère à modérée“. L’assurance maladie explique que les personnes âgées sont exclues du dispositif car la prise en charge de leurs troubles de santé mentale “possède des spécificités qui auraient complexifié le  dispositif mis en place et son évaluation“. Un autre dispositif expérimental dans d’autres villes ou départements est en cours pour les prises en charge des jeunes de 6 à 21 ans. 

Diminuer le recours aux antidépresseurs et aux anxiolitiques

L’idée pour la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) est d’améliorer la prise en charge des patients et de permettre une baisse du recours aux antidépresseurs et aux anxiolitiques. Le dispositif  viendra compléter les circuits habituels de prise en charge et a pour objectif de tester les modalités d’un accès aux thérapies non médicamenteuses. 

La dépression est l’une des maladies les plus répandues en France. En 2012, 8,2 millions de personnes (18 ans et plus) ont eu des soins en rapport avec la santé mentale, selon le rapport Charges et produits de l’Assurance Maladie au titre de 2015. La dépression légère à modérée, les troubles de l’adaptation ou les troubles médicaux inexpliqués concentrent la majorité des patients, qui sont très souvent pris en charge par le médecin généraliste. 

Or, une étude de la Dress, publiée en 2012, montre que 91% des médecins généralistes interrogés déclarent que le non remboursement est un frein à l’accès aux psychothérapies.

Une psychothérapie prescrite

La psychothérapie remboursée sera prescrite par le médecin traitant et la prise en charge se fera en coordination avec des psychologies cliniciens  ou psychothérapeutes agrées par les ARS, et avec les psychiatres. 

Alors que les modalités de prise en charge ont été élaborées par le ministère des solidarités et de la santé, en concertation avec les ARS concernées, le collège de la médecine générale (CMG), le collège national des professionnels en psychiatrie – collège national pour la qualité des soins en psychiatrie (CNPP – CNQSP), l’Association française de thérapie comportementale et cognitive (AFTCC), ainsi que de représentants de psychologies cliniciens et le syndicat des psychiatres français (SPF), la Fédération Française des Psycholoues et de Psychologie (FFPP), elle, regrette le passage “obligé” par un médecin évaluateur. 

Ce qui fâche : le nombre de passages par la médecin généraliste dans le déroulé de la prise en charge. Une première évaluation clinique permettant l’inclusion, puis après une consultation d’évaluation également par le psychologue, une deuxième consultation chez le médecin généraliste pour la prescription qui ne peut dépasser dix séances. Après ces dix séances, sans amélioration suffisante, à nouveau rendez-vous chez le médecin et éventuellement chez le psychiatre pour une prescription d’un maximum de dix séances de psychothérapie structurée. C’est méconnaître la compétences professionnelle du psychologue à repérer les signes de dépression ou d’anxiété et à arrêter une prise en charge lors d’une amélioration“, regrette la fédération dans un communiqué.

Repérage des signes de la souffrance physique et évaluation globale par le médecin généraliste, montant de la consultation par le psychologue établie à 22 euros pour un accompagnement en psychologie de soutien sans dépassement possible, avec des comptes-rendus exigés et non rémunérés… La fédération explique que certains psychologues s’insurgent et que d’autres vont néanmoins s’engager dans les expérimentations, car ils y sont favorables. 

M.S

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27 réactions

  1. Louise Habibich

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  2. C est un début. Mais les troubles adultes viennent souvent de l enfance et les cmpp sont déborder. Bon nombre de parents renoncent à faire suivrent leurs enfants faute de rendez vous disponible ou d argent.

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  3. Daniel Lagard

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  4. Il s’agit donc de comparer l’appareil psychique à n’importe quel membre du corps. Une entorse? 10 séances de kiné. Une dépression? 10 séances de psy. Et que fait on de la relation transferentielle, obligatoire dans une psycho therapie efficace? Les psychologues qui vont participer à ce programme l’ont étudié pendant 5 ans et décider de ne pas en tenir compte du jour au lendemain.

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  5. Enfin

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  6. Et les entretiens par infirmière libérale ? Pourquoi ne pas créer une cotation ?

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  7. l idée de base est bonne et l effet d’annonce y est …
    Le plus pathétique est le prix imposé de 22e la consultation quand on voit des consultations actuellement librement définie avec minimum observé de 50e en liberal…
    Il y aura peu de volontaire surtout qu actuellement ils n’ont pas de compte a rendre et qu on va imposer une évaluation médicale en parallèle…
    Enfin si j ai bien compris l article.

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  8. Florence Gabas

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  9. Enfin une expérimentation qui a du sens

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  10. Sabrina Garcia

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  11. Il était temps.

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  12. Et dire qu’en Suisse ils viennent justement de supprimer les remboursements de psychothérapie … ‍♀️

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  13. Enfin !!!!! Ça paraissait tellement évident

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  14. Anne-Charlotte Mussot Steve Dutreuil

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  15. bonne idée, je voyais une solution possible à ma problématique (dépression récurrente, depuis 8 mois pire que jamais) mais je ressens une profonde tristesse lorsque je m’aperçois que dans 2 mois et 10 jours je ne pourrai en bénéficier :
    je travaillerai toujours, je gagnerai toujours 20 heures de smic en contrat aidé, je vivrai toujours seul, locataire… mais j’aurai 60 ans
    c’est désespérant… dois-je espérer que l’euthanasie sera permise pour abréger les souffrances des personnes gênantes ?
    (non, je ne plaisante pas)

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