Rendre le patient plus autonome et promouvoir la bientraitance, cela renforce les liens de confiance entre soignants et soignés, harmonise les pratiques et développe le côté humain de la pratique professionnelle. Les équipes comme les patients en sortent gagnants. Zoom sur une initiative au sein du service SSR polyvalent à la clinique Saint Christophe (Bouches-du-Rhône).
Le comité éthique en lien avec le service Ressources humaines (RH) de la clinique, a mené un audit interne au sein du service de gérontologie sur les relations soignants-soignés.
« Il en est ressorti un sentiment de lassitude de la part du personnel soignant, rapporte Sandrine Abomen, surveillante infirmière. Ils ont pointé du doigt le manque de lien entre les acteurs, ce qui conduit à un grand turn-over du personnel. »
La clinique a donc décidé d’instaurer un « projet bientraitance » avec une première formation théorique et pratique en 2009 basée sur la philosophie de soins de l’Humanitude de Gineste-Marescotti.
« Ce concept est basé sur la communication sensorielle, explique l’infirmière. L’objectif est d’autonomiser le patient, de l’impliquer dans son projet de soins et de le rendre acteur de sa prise en charge. »
A l’origine, les soignants travaillaient chacun de leur côté, et ne s’intéressaient pas ou peu à l’autonomisation du patient. Cette formation, dont a bénéficié 80 % du personnel – infirmières, aides-soignantes et auxiliaires de vie –, a modifié leur façon de travailler.
Nouveaux outils
A la suite de l’apprentissage de cette philosophie de soins, la clinique a créé un lieu de vie où les patients peuvent tous les jours bénéficier d’ateliers éducatifs : art thérapeute, coach sportif, diététicienne.
Les soignants se sont quant à eux constitués des supports avec, par exemple, une charte sur la bientraitance que doit signer et respecter tout nouveau salarié du service, une charte sur la valeur du prendre soin ou encore un guide de bientraitance pour le service de nuit avec, par exemple, la notion de respect des rythmes de sommeil des patients.
« Les projets sont centrés sur les valeurs de la bientraitance, fait savoir Sandrine Abomen. Auparavant, rien n’était formalisé dans les pratiques. » Le service a également adhéré à l’outil Mobiqual Bientraitance, un support de questionnement continu des pratiques professionnelles des personnels soignants.
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« Pour les soignants, ce nouveau mode de fonctionnement développe le côté humain, renforce les liens avec les patients, harmonise les pratiques des ASH aux médecins, ainsi que les objectifs dans le but d’une autonomisation des patients », rapporte l’infirmière. Et d’ajouter : « Les soignants se sentent utiles et cela minimise le refus de soins des patients puisque le lien de confiance avec le soignant est renforcé, ce qui génère un épanouissement des deux côtés. »
Actuellement, le service travaille sur la notion de travail d’équipe et sur des sketchs à partir de cas concrets ayant pour thématique la bientraitance, dans le but de les présenter d’ici la fin de l’année à toute l’équipe. Cette initiative a décroché le trophée « qualité » de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) en mai dernier.
Laure Martin
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