Lorsque l’un de ses patients a été contraint de suivre une dialyse péritonéale, le cabinet de Jean Le Cheviller, infirmier libéral dans le 18e arrondissement de Paris, a décidé de se former à cette pratique afin de poursuivre sa prise en charge.
« Nous avons été formés à l’hôpital Bichat au service de néphrologie pour mettre nos connaissances à jour », souligne l’infirmier. L’hôpital lui a alors proposé d’autres patients. « Cela fait maintenant 15 ans que nous prenons en charge des patients pour des dialyses péritonéales », indique-t-il.
De son côté, Sébastien L’Homme, infirmier libéral à Montreuil, a découvert la dialyse lorsqu’il était infirmier à l’hôpital Beaujon.
Après s’être installé en libéral avec quatre de ses collègues, ils se sont formés avec l’Association pour l’utilisation du rein artificiel en région Parisienne (AURA). « Un coordonnateur vient contrôler notre cabinet afin de s’assurer que nous effectuons les bons gestes, précise-t-il. Il s’agit d’un garde-fou pour le respect des normes. »
Contrairement à l’hémodialyse très contraignante pour les patients qui doivent se rendre trois fois par semaine à l’hôpital, la dialyse péritonéale permet aux patients de rester à domicile.
Cependant, « des enquêteurs se déplacent pour être sur que le domicile est apte pour la dialyse péritonéale, rapporte Sébastien L’Homme. Il y a une hygiène à tenir qui est rigoureuse et compliquée. Il faut une pièce dédiée et une zone de stockage du matériel.»
Formation
« On apprend à manipuler les poches, explique Jean Le Cheviller. Les méthodes évoluent et sont différentes en fonction des laboratoires. La base d’hygiène est identique mais la connectique varie. Nous sommes donc formés à tous les dispositifs vendus par les laboratoires, ainsi qu’au fonctionnement de la machine de dialyse la nuit. »
La plupart du temps, l’hôpital forme également la famille ou le patient, à la dialyse péritonéale. « Il doit être apte à se brancher et à se débrancher en cas d’urgence lorsque nous ne sommes pas là », fait savoir Sébastien L’Homme.
« Nous avons une action de formation à l’égard du patient en fonction de son état de santé, poursuit Jean Le Cheviller. On lui répète ce qui lui a déjà été enseigné à l’hôpital mais qui est important, à savoir l’hygiène des mains, la propreté de la pièce, l’importance qu’il n’y ait pas de courant d’air quand on fait la connectique. »
Les infirmiers adressent également aux patients des conseils d’hygiène alimentaire afin qu’ils évitent de manger trop salé et ils les encouragent à avoir une activité physique.
Se faire remplacer
« La technicité de cette pratique n’est pas très compliquée mais elle demande une certaine rigueur », soutient-il. Pour l’infirmier, l’avantage de cette prise en charge est de permettre des échanges avec l’hôpital, de travailler en bonne collaboration avec un service et d’être au courant de l’évolution des technologies.
La seule contrainte pour le cabinet est de trouver des remplaçants qui soient formés à cette prise en charge. « Un infirmier non formé ne peut pas me remplacer. Nous avons d’ailleurs parfois des soucis. Il y a des professionnels de santé qui refusent d’aller dans cette direction car ils savent qu’ils seront coincés », souligne Sébastien L’Homme.
Laure Martin
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