Installation en libéral : ne pas se laisser décourager
Le statut d’infirmier libéral se mérite. Tout d’abord, il faut justifier d’une expérience professionnelle de 24 mois ou 3200 heures de travail. Pour un statut de remplaçant, les conditions sont plus souples : 18 mois ou 2400 heures.
Les démarches se font à la DDASS. Hormis le cas particulier du remplaçant, l’infirmier doit déclarer une adresse professionnelle avec une salle d’attente et un point d’eau. Ensuite, il faut signer la convention liant les infirmiers libéraux à l’assurance maladie, s’inscrire à l’URSSAF et à la CARPIMKO, la caisse de retraite.
« Ce ne sont que de simples formalités administratives. Pour mon installation en tant qu’infirmière libérale, tout était réglé en moins de deux semaines », note Emilie Papazian, infirmière libérale à Marseille. « De plus, ca ne demande pas d’apport financier important. Il faut compter 1200 euros mensualisables de caisse de retraite et 1000 euros d’URSSAF fractionné en trois paiements. » Pour ceux qui feraient le choix d’un logiciel infirmier de télétransmission des actes, il faut compter entre 800 et 1000 euros. Il est également possible de louer un lecteur de carte vitale pour une vingtaine d’euros par mois.
Quelques astuces pour devenir infirmière libérale
La concurrence règne. Il appartient donc à l’infirmier libéral de se faire connaitre. Attention, la publicité est interdite. Il ne faut en aucun cas faire de porte à porte ou laisser des cartes de visites dans les boites aux lettres. Par contre, rien n’empêche les infirmiers libéraux de se présenter aux médecins généralistes, pharmacies, cliniques ou encore à ses pairs.
L’investissement dans un logiciel pour infirmière libérale est également conseillé. En effet, il permet un gain de temps dans la déclaration des soins et leur paiement. L’appui d’un comptable n’est pas obligatoire mais vivement recommandée. « C’est un conseil indispensable qui coûte 1000 euros par an. Il me renseigne sur tous les allègements de charges Son rôle est essentiel, surtout par rapport à la déclaration impôts ! » reconnait Cédric Courrèges, lui aussi infirmier libéral à Marseille.
La vigilance est de mise quant aux cotations. Il peut être facile d’oublier d’annoter certaines majorations comme les jours fériés. Une alternative existe auprès de sociétés prenant en charge toutes les démarches administratives liées aux paiements. « C’est un rapport de confiance car on donne ses actes. De ce point de vue, on perd tout contrôle. » souligne Isabelle Kaprielian, Infirmière libérale.
Pour s’essayer à l’exercice libéral sans pour autant s’engager avec un local professionnel et une clientèle, il existe l’alternative du remplacement. Mais l’infirmière libérale remplaçante a les mêmes contraintes administratives et paye le même taux de charges qu’un infirmier libéral installé.
Infirmière libérale : plus de relationnel, beaucoup moins de technique en libéral
La nomenclature générale des actes professionnels regroupe les soins en trois catégories : AMI, AIS et DI. Cette dernière symbolise les démarches de soins infirmière. L’AMI, acte médico infirmier, représente les soins réputés plus techniques tandis que l’AIS, acte de soin infirmier, comprend les soins dits de confort et d’hygiène.
Dans l’exercice des infirmiers libéraux, la part des AIS gagne en importance face aux AMI. La technicité ne passe pas fatalement aux oubliettes mais la part de relationnel est bien plus importante qu’à l’Hôpital. « La relation avec les patients s’inscrit dans le long cours. On se retrouve immiscé dans leur vie. On finit par devenir un membre de leur famille » indique Cédric Courrèges. « Face à certaines personnes démunies, j’ai déjà été amenée à rendre des services qui allaient du transport jusqu’au cabinet de leur médecin jusqu’à l’avance d’argent face à une échéance qu’ils ne pouvaient honorer » rajoute Emilie Papazian.
Néanmoins, il est important de définir un cadre et donner des limites à cette relation soignant-soigné. « Déjà, il n’y a pas de tutoiement, on essaie de garder une note de respect. » souligne Emilie Papazian. « Avec cette relation particulière, la grosse différence dans la pratique libérale est la plus grande souplesse des horaires même s’il y a souvent un coup de bourre le matin. » Avant de conclure : « Le libéral, c’est beaucoup d’idées reçues. Les démarches administratives sont loin d’être aussi lourdes que ce que l’on raconte. De plus, le travail ne nous tombe pas dessus tout cuit. C’est avant tout un réseau à entretenir avec les partenaires médicaux. »
Joël Ignasse
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S’installer en libéral : consulter les cartes et les collègues
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Différents syndicats d’infirmiers libéraux existent : convergence infirmière, le syndicat national des infirmiers et infirmières libéraux (SNIIL), l’organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (ONSIL) ou encore la fédération nationale des infirmiers (FNI).
Un guide pratique de l’infirmière libérale est téléchargeable sur le site de l’assurance maladie : www.ameli.fr
Infirmière libérale guide pratique de l'installation en libéralPour aller plus loin :
Formation pour devenir infirmière libérale
Guide d’installation de l’infirmière libérale
Infirmière : installation en libéral, les démarches à suivre
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