Florent Gachet, formateur au CESU 76 et infirmier en réanimation utilise les petits personnages en plastique et leur univers, plus familiers des chambres d’enfants que des salles de classe, pour former des professionnels, de santé mais aussi des pompiers, des policiers ou des gendarmes à gérer des situations sanitaires exceptionnelles. Il peut s’agir d’une explosion dans un bâtiment, d’un attentat, catastrophe ferroviaire ou d’un accident sur une fête foraine, indique l’infirmier.
L’idée est venue à ce passionné de Playmobils en voyant un hôpital s’en servir lors d’un exercice de formation à petite échelle. Il l’a déployée depuis 2013 : le CESU de Rouen dispose aujourd’hui d’une scène de 6m2sur laquelle les plans de quartiers ou de villages peuvent être étendus et où peuvent être placés des bâtiments, des véhicules et bien sûr, des victimes et des professionnels de l’intervention d’urgence : médecins, infirmiers, brancardiers, pompiers, policiers, gendarmes, démineurs, maîtres-chiens, membres de cellule d’urgence, médico-psychologique… « Nous disposons de plus de 200 figurines et d’une quarantaine de véhicules »,souligne l’infirmier formateur : ambulances, véhicules de pompiers, grues, bus, train…
Figurines et véhicules
Il s’en sert dans le cadre du module « risques collectifs » de la formation aux gestes et soins d’urgence (AGSU), habituellement présenté sous forme de cours magistral de quatre heures, ajoute-t-il. Cette simulation vise à faire découvrir de manière ludique et concrète aux professionnels participants le plan ORSEC et le plan blanc. « On simule une catastrophe avec plus de 100 victimes et les participants doivent recréer l’organisation de leur prise en charge », explique Florent Gachet. Ils doivent utiliser les connaissances théoriques délivrées sur la chaîne de commandement, le tri des victimes, les lieux d’accueil, ainsi que le plan et des photos aériennes des lieux.
Un groupe reste dans la salle où se trouvent les Playmobils (la « zone de chantier » et le poste médical avancé). Dans une autre salle, un autre groupe s’occupe de la régulation du Samu et du poste de commandement et un troisième, encore ailleurs, gère le plan blanc. « Ils communiquent entre eux par téléphone et talkie-walkies, ajoute le formateur. Cela les met en situation pour comprendre les contraintes des secours sur place en termes d’organisation et de communication. »
Sérieux
Depuis 2013, il a multiplié les formes de cet exercice de simulation. Outre la découverte des plans de secours, il s’en sert pour former les professionnels de l’urgence à la prise en charge des victimes sur le terrain, comme lors de la formation de trois jours sur le damage control organisée fin 2017 (lire notre article sur le “Damage Control” dans le numéro 32 d’Actusoins, à paraître ).
Les participants de tous les corps de métiers peuvent alors intervertir leurs rôles pour mieux appréhender les contraintes et les objectifs des uns et des autres, ce qui favorise ensuite leur collaboration. D’autres exercices peuvent servir d’entraînement ciblé sur certains professionnels. En 2018, le dispositif Simucata a aussi été mobilisé à la demande de la Préfecture de Seine-Maritime pour un exercice de catastrophe multiprofessionnel qui a permis aux uns et aux autres de travailler sur la chaîne de commandement, la communication et la coordination des intervenants…
Les participants prennent très au sérieux les petits personnages, insiste Florent Gachet. Le dispositif Simucata, salué par plusieurs prix, a aussi fait l’objet d’une étude qui montre, ajoute l’infirmier, qu’il permet aux participants de beaucoup mieux retenir les connaissances transmises et de mieux percevoir les contraintes des uns et des autres sur le terrain qu’un cours magistral. Au point que plusieurs hôpitaux sollicitent le CESU 76 pour monter des formations comparables. Et que Simucata sera présenté en mai au congrès mondial de médecine d’urgence à Brisbane, en Australie.
Géraldine Langlois
Pour en savoir plus sur le “Damage Control”, lire notre article dans le n°32 d’ActuSoins (trimestriel, à paraître fin mars, sur abonnement : 14,90 €/an pour les professionnels, 9,90 €/an pour les étudiants).
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