
La difficulté est de ne pas mélanger les rôles. « Des gens à qui je rends visite dans le cadre de ma profession m’appellent parfois pour des drames familiaux. Je peux m’en occuper, mais je marque la différence entre les deux », précise la sage-femme de Bondy. « Il y a une distance à avoir entre son métier et le fait d’être élu », confirme Marc Saint-Denis.
Continuer à exercer semble plus difficile pour d’autres. « J’ai été sollicitée en 2001 pour devenir adjointe au maire, j’ai dû arrêter d’exercer car je travaillais sur des tranches de 12 h, un mois de jour, un mois de nuit », rapporte Isabelle Vasseur, ancienne infirmière aujourd’hui députée UMP et maire de Ronchères (Aisne). Pour la sénatrice PS Patricia Schillinger, c’est aussi en saisissant une opportunité qu’elle a dû abandonner sa profession : « Je suis passée d’aide soignante à sénatrice du jour au lendemain, sans y être vraiment préparée. »
Passé militant
Si leurs situations sont aujourd’hui différentes, tous ont dû faire preuve de beaucoup de volonté pour arriver à s’imposer en politique. « Le statut le permet si on a la volonté. Il faut le courage de s’imposer », remarque Patricia Schillinger. Les soignants qui y arrivent ont souvent un passé de militant dans différents types de structures. C’est le cas de Marc Gricourt, maire PS de Blois et ancien infirmier libéral qui, après une implication associative et syndicale, a été sollicité par la mairie pour créer une association de correspondant de nuit dans sa ville. Un « tremplin » pour être ensuite inscrit sur la liste municipale.
Le lien entre ces professions et l’exercice d’un mandat semble pour eux assez évident : « Nous avons au travers de notre activité une bonne connaissance de l’humain, nous sommes au plus près des gens et de leurs difficultés », observe Marc Gricourt. « Nous choisissons de prendre soin des autres lorsque l’on choisit notre métier, c’est également le cas en tant qu’élu », ajoute Isabelle Vasseur.
Fort de leur expérience, les infirmiers ou les sages femmes se retrouvent généralement à siéger dans les commissions santé ou social. « Mon expérience professionnelle me permet de partager mon vécu et d’apporter un éclairage à mes collègues parlementaires », indique la députée.
Raphaël Richard








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