Cancer du poumon: une web-application d’autosurveillance pour détecter les rechutes

Cancer du poumon: une web-application d’autosurveillance pour détecter les rechutes

Les équipes médicales de la Clinique Victor Hugo et du Centre Jean-Bernard du Mans (Sarthe) ont développé une nouvelle méthode de détection des rechutes du cancer bronchique à partir d’une application utilisée par les patients.
©ktasimar - Fotolia
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De février à août 2013, 42 patients atteints de cancer bronchique et ayant accès à internet ont utilisé une application pour renseigner chaque semaine une dizaine de symptômes: variation de poids, douleur, apparition de nodules, fatigue, perte d’appétit, essoufflement, présence de sang dans les crachats, etc.

Ces données étaient transférées sur un serveur sécurisé et analysées par un logiciel, qui alertait le médecin s’il détectait une anomalie. L’algorithme utilisé prend en compte la durée des symptômes, leur évolution et leur association dynamique.

 Ainsi, “quand le patient se met à tousser, perd trois kilos avec du sang dans les crachats, on est quasiment certain qu’il y a rechute”, explique le Dr Fabrice Denis, oncologue à la clinique Victor Hugo et concepteur de l’application.

Lorsqu’il recevait une alerte, le cancérologue convoquait le patient plus tôt que le suivi classique ne le prévoit. “En moyenne, les rechutes ont été détectées six semaines avant la date d’examen d’imagerie prévue”, est-t-il écrit dans le Journal of Supportive Care in Cancer.

Un bénéfice de survie de 25 %

Les premiers résultats de l’étude, publiée en septembre 2013, suggèrent un bénéfice de 25% de survie à un an chez les patients utilisant cette application par rapport au suivi classique. Elle affiche aussi un taux de 83% à 100% dans la détection des rechutes, contre 79% à 84% pour les scanners.
Lors de l’étude, chaque alerte correspondait bien à une rechute. A l’inverse, lorsqu’il n’y avait pas d’alerte, les examens complémentaires étaient normaux sur la population étudiée.

Suite à ces résultats encourageants, un essai clinique de phase III a été lancé, avec une étude clinique randomisée multicentrique. Pendant un an, un groupe de patients réalisera un scanner tous les trois mois (le suivi habituel pour détecter une rechute de cancer de poumons) et un autre groupe consultera le cancérologue avec un scanner lorsqu’une alerte aura été lancée.

Cette initiative a été récompensée fin mai lors des Trophées de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), dans la catégorie “Publication médicale”. Le prix a récompensé un article publié dans la revue Journal of Supportive Care in Cancer, qui détaillait leur démarche.

Rédaction ActuSoins, avec TICSanté/APM