Pour pallier à la pénurie de dons d’organes, l’agence de biomédecine publie un code de bonne conduite sur le prélèvements d’organes sur des patients dont le coeur a cessé de battre après l’arrêt de traitements devenus inutiles, vient d’être publié par l’Agence de la biomédecine.
Ce type de prélèvements, courants dans d’autres pays, après hémorragie cérébrale ou anoxie cérébrale de diverses causes (noyade, intoxication au monoxyde de carbone, certains troubles du rythme cardiaque…) ne s’était pas concrétisé dans les hôpitaux français, faute d’un texte pour les encadrer sur le plan médico-technique et éthique, explique cette institution.
En France, selon la pratique, les donneurs doivent avoir un encéphalogramme plat, signe que la personne n’a plus aucune activité cérébrale. En revanche, le cœur doit continuer à battre – ce qui limite forcément le nombre de donneurs.
A l’hôpital, la mort cérébrale (encéphalique) est une façon rare de mourir (9 cas sur 1 000), indique le professeur Olivier Bastien, directeur du prélèvement et de la greffe organes-tissus à l’Agence de la biomédecine, ce qui limite le nombre de donneurs. Il s’agit essentiellement de cas d’AVC ou d’accidents de la route.
Une évolution des techniques médicales
On estimait que les greffons sont de mauvaise qualité, dès lors que le cœur s’est arrêté. Mais les progrès de la médecine et le développement des machines de perfusion pour oxygéner les organes à greffer ont montré l’efficacité de cette opération, poussant l’Agence à réfléchir à un protocole afin de faire évoluer les pratiques et les mentalités, et à rédiger un document de 150 pages détaillant les règles de “bonnes pratiques” pour ces prélèvements, après arrêt de traitement.
Désormais, la qualité du greffon est tout à fait comparable à celle d’organes issus de donneurs décédés avec constat de mort cérébrale, relève l’agence sanitaire en citant l’exemple des reins.
Depuis 2005, la loi autorise déjà le prélèvement « à cœur arrêté », mais il s’applique uniquement dans le cadre extrahospitalier. Les équipes médicales ont ainsi 140 minutes pour prendre un organe après le décès du donneur, suivant un protocole très technique et contraignant. Une centaine de greffes de reins se font chaque année par ce biais.
La procédure sur les prélèvements “a coeur arrêté ” va commencer “dans les semaines qui viennent avec les premières équipes qui auront signé une convention avec l’agence”, a indiqué à l’AFP le professeur Olivier Bastien.
Dans les hôpitaux des pays autorisant cette pratique, ce type de prélèvements a permis d’augmenter de 10 à 40% le nombre de greffons disponibles. Ils concernent surtout les reins et, dans certains pays, le foie, les poumons, le pancréas.
Aux États-Unis, ils représentent environ 10 % des prélèvements d’organes, environ 19 % en Belgique (autorisé depuis 1994) et environ 51 % aux Pays-Bas (débuté en 1981). En Espagne, la pratique est possible depuis 2011
Décision collégiale pour l’arrêt des traitements
Selon le code de bonne pratique, l’équipe de réanimation qui assure le traitement et y met fin sur “décision collégiale” (de l’équipe avec un médecin extérieur et la famille) doit être indépendante de celle qui prélève sur le défunt qui doit avoir 60 ans au maximum et ne pas s’être opposé au don de son vivant.
Une fois que la décision d’arrêter les soins est prise, l’équipe médicale « débranche » le patient. « Il doit y avoir un délai de cinq minutes entre l’arrêt du cœur et le début des opérations de prélèvement », indique Olivier Bastien. Puis, les équipes ont trois heures pour prélever les organes, « sinon, la phase agonique les abîme trop ».
l’Agence insiste sur un point : « il n’y aura pas de modification ni d’accélération de la décision d’arrêter les soins ». De plus, elle se refuse à établir un objectif chiffré en terme d’augmentation du nombre de donneurs potentiels. « Nous ne voulons pas donner l’impression que nous avons une politique du chiffre. Il faut communiquer et rassurer les populations sur ce sujet très sensible ».
Rédactions ActuSoins, avec Pourquoidocteur.fr et AFP
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