Euthanasie: le Sénat torpille le projet de loi

La commission des Affaires sociales du Sénat, examinant une proposition de loi sur l'euthanasie, a donné un avis favorable mardi matin à des amendements vidant de sa substance le texte, a-t-on appris auprès de la commission.

Deux amendements identiques, qui suppriment le premier article instaurant le principe de la légalisation de l'euthanasie, présentés par la sénatrice UMP de Paris Marie-Thérèse Hermange et par le sénateur RDSE (à majorité Radicaux de gauche) Gilbert Barbier ont d'abord été adoptés.

Ensuite six autres amendements de suppression des six autres articles de la proposition de loi, présentés par M. Barbier ont reçu un avis favorable de la commission. La présidente centriste de la commission, Muguette Dini, et le rapporteur du texte, Jean-Pierre Godefroy qui étaient contre ces amendements ont été mis en minorité.

Ces amendements dit "extérieurs" - c'est-à-dire présentés après l'adoption du texte en commission - doivent toutefois être représentés et revotés lors de l'examen du texte en séance publique dans la soirée. Mais ils seront assortis d'un avis favorable de la commission et d'un appui de la majorité de l'UMP ce qui leur donne une grande chance d'être adoptés.

"Le groupe UMP est très mobilisé pour l'adoption de ces amendements" a-t-on indiqué au groupe. Cette même commission des Affaires sociales avait adopté le 18 janvier par 25 voix, 19 contre, et deux abstentions, une proposition de loi droite-gauche visant à légaliser l'euthanasie, suscitant un large débat dans la classe politique.

Ce texte est le résultat de la fusion de trois textes allant dans le même sens, émanant l'un de Jean-Pierre Godefroy (PS), l'autre d'Alain Fouché (UMP) et le troisième des sénateurs CRC-SPG (communistes et Parti de Gauche) Guy Fischer et François Autain.

Lundi, François Fillon a clairement manifesté son opposition à l'euthanasie.

L'article premier de ce texte, considéré comme l'article-clé, indique que "toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable, peut demander à bénéficier (...) d'une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur".

Pour Marie-Thérèse Hermange  la proposition de loi a été adoptée en commission "dans la précipitation". "Comment par exemple définit-on la souffrance, notamment psychique, pour le parent qui a un enfant autiste, schizophrène ou maniaco-dépressif", s'est-elle interrogée auprès de l'AFP.

Depuis plusieurs jours, une contre-offensive des partisans des soins palliatifs, en opposition avec ce projet de loi, est diffusée et relayée sur internet: www.plusdignelavie.com

Rédaction ActuSoins, avec AFP

Dans un communiqué, l'ordre infirmier rappelle que les IDE sont "souvent seuls au chevet des patients en fin de vie" et demande la mise en oeuvre d'une "décision collégiale systématique" en associant les infirmières à chaque situation.

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