
« Retrait, retrait du projet ! », scandait le cortège qui s’est élancé ce matin de l’avenue Victoria, devant le siège de l’AP-HP, vers le palais de l’Elysée. « Notre métier soigner, votre volonté nous tuer », « Touche pas à mes RTT », pouvait-on lire sur les pancartes.
Après les mouvements des 21 et 28 mai, la mobilisation semble fléchir, avec 21,5% de grévistes selon la direction de l’AP-HP, contre 34% le 21 mai. « Beaucoup de collègues ont pris une journée de repos pour venir », nuance Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI (syndicat national des professionnels infirmiers). D’autres hôpitaux franciliens et de province avaient aussi rejoint le mouvement.
Des affrontements auraient été évités de justesse place Saint-Augustin, relate Thierry Amouroux : « L’Elysée à tardé à nous répondre. Comme notre délégation s’avançait, les CRS nous ont envoyé des gaz lacrymogènes. Des pompiers se sont interposés, empêchant qu’ils nous chargent. »
La délégation a été reçue vers 15h par Boris Vallaud, secrétaire général adjoint de l’Elysée. « Il doit transmettre ce soir à François Hollande nos revendications. Les organisations syndicales sont toutes d’accord pour négocier avec le futur successeur de Martin Hirsch. »
« Impossible de prendre ces RTT »
Afin d’abaisser la quantité de RTT, Martin Hirsch projette de réduire les journées de travail à 7h30, contre 7h36 ou 7h50 aujourd’hui. Les agents perdraient alors au moins 3 jours de RTT annuels. L’AP-HP a en effet pour feuille de route 150 millions d’euros d’économies en 2015. Par ailleurs, le stock de compte épargne-temps était estimé à 74,7 millions d’euros fin 2014, selon la direction.
Syndicats et manifestants refusent cette diminution de la durée quotidienne de travail. « De toute façon, il nous est impossible de prendre les RTT », tranche Thierry Amouroux. En tête de cortège, Rose May Rousseau, secrétaire générale de l’Union syndicale CGT de l’AP-HP, harangue la foule : « Nous travaillons 39 heures. Martin Hirsch ne propose ni de payer nos heures supplémentaires, ni de nous donner nos jours de repos. La qualité et la sécurité des soins sont remis en cause ! »
Dégradation des conditions de travail
Le manque d’embauches est également dénoncé par des hospitaliers en sous-effectif chronique. « Même avec des journées réduites, nous resterons à notre poste plus tard car nous sommes là pour les patients », assurent les infirmières Ericka et Laura, derrière la discrète banderole de l’UCSA de la maison d’arrêt de Fresnes, rattachée à l’hôpital Bicêtre (Le Kremlin-Bicêtre). Plus loin, Adeline, infirmière puéricultrice à Robert-Debré en journée de 12 heures, renchérit : « Nous réalisons déjà les transmissions sur notre temps personnel. »
Les soignants craignent que le projet porté par Martin Hirsch ne dégrade davantage leurs conditions de travail. « Notre métier est éprouvant. Ces mesures entraîneront une fatigue chronique, alors que tout le travail est aujourd’hui réalisé dans l’urgence », estime Frédérique, infirmière à Henri-Mondor (Créteil).
« Pour prendre soin des autres, il faut aussi prendre soin de soi, concluent les infirmières de l’UCSA de Fresnes. Nous accueillons souvent 50 patients en deux heures de consultations. Si notre temps de travail est diminué, on ne sait pas comment ça va se terminer. »
L’intersyndicale prévoit d’ores et déjà une nouvelle journée de mobilisation pour le 18 juin.
Emilie Lay
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