Des infirmiers membres des commissions de validation des diplômes d’Etat

Au sein de chaque Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), interne à l’Agence régionale de santé (ARS), une commission d’attribution des crédits se réunit pour valider les diplômes d’Etat des futurs infirmiers. Et justement des infirmiers peuvent faire partie du jury. Explications. 

© I Stock

« Les commissions d’attribution des crédits se réunissent au sein de chaque ARS deux à trois fois par an afin de valider les diplômes d’Etat (DE) des futurs infirmiers », explique Charline Tavarin, infirmière faisant-fonction cadre de santé au centre hospitalier d’Antibes, formatrice, et membre depuis deux ans d’une commission d’attribution des crédits de la DRJSCS de l’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Au sein de chaque commission spécifique au DE d’infirmier sont présents un représentant de l’ARS, un médecin, un directeur des soins et des formateurs d’Institut de formation en soins infirmier (Ifsi). « Chaque Ifsi au sein des régions va être représenté dans les commissions, fait savoir Charline Tavarin. Il appartient donc aux instituts d’envoyer un formateur pour faire partie des commissions. »

Le rôle du jury

Charline Tavarin. © DR

En amont des commissions de la DRJSCS, le cursus de chaque étudiant est déjà évalué tous les ans  grâce à ses notes et aux appréciations de stage, reflets d’acquisition de nouvelles compétences. « Une commission se réunit au sein de chaque Ifsi pour examiner les dossiers des étudiants et faire le point à la fin de chaque année d’étude », précise Charline Tavarin.

Et de poursuivre en témoignant de son expérience personnelle : « Je fais partie de ces commissions au sein de l’Ifsi de la Croix Rouge à Nice, j’apporte un regard soignant. Notre rôle est d’observer et d’analyser la capacité de l’étudiant à travailler avec des patients. On s’interroge sur sa posture de professionnel de santé. »

De fait, le jour de la commission de la DRJSCS, la majorité des dossiers des étudiants ont déjà été validés par les commissions internes aux Ifsi. « Nous regardons alors principalement ceux qui posent problème », indique-t-elle. Le jury peut par exemple décider que l’étudiant doit revalider un stage ou une unité d’enseignement. Chaque commission dure en moyenne trois à quatre heures avec une vingtaine de dossiers environ à examiner. La validation du diplôme par la commission va permettre au nouvel étudiant d’obtenir son numéro Adeli pour ainsi pouvoir exercer son métier en toute légalité. 

Comment devenir jury ?

Pour le moment, la présence des infirmiers au sein de ces commissions reste rare car la profession est peu informée de leur accessibilité. De même qu’aucune formation n’est obligatoire mais les infirmiers doivent tout de même acquérir une expertise par rapport au projet pédagogique et aux attendus du référentiel métier. « Je trouve qu’une expérience de terrain et en tant que formateur est nécessaire pour faire partie de ces instances », estime Charline Tavarin dont le travail au sein de la commission n’est pas indemnisé, seul le transport l’étant.

Avant chaque commission, elle doit également faire parvenir à l’ARS son curriculum vitae et déclarer n’avoir aucun lien avec les élèves dont les dossiers vont être examinés.

« Cette expérience permet de comprendre le cheminement des étudiants, la construction de leur parcours, mais aussi d’échanger avec d’autres formateurs, d’avoir des informations sur les attendus et les critères pédagogiques », poursuit-elle. C’est d’ailleurs par l’intermédiaire de sa fonction de formatrice et des échanges qu’elle a eu avec des formateurs que Charline Tavarin a intégré une commission d’attribution des crédits.

Et de conclure : « Ce rôle me permet de diversifier ma pratique, d’être impliquée auprès des étudiants, de connaître leur parcours en intégralité et de mieux appréhender les attentes en termes de transmission de savoir. J’ai élargi mon réseau professionnel mais aussi mes compétences en tant que formateur car maintenant, lorsque je vais donner des cours, j’ai une autre vision des attendus et du projet pédagogique. »

Laure Martin

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