Financement d’études : un frein à l’accès à la spécialisation d’infirmière puéricultrice

Besoin d'une aide financière familiale, emprunt bancaire, utilisation de ressources personnelles... Les infirmiers et infirmières qui s'orientent vers une spécialisation d'infirmière puéricultrice bénéficieraient que de très peu d'aides au financement, selon une enquête réalisée par l'ANPDE (Association Nationale des Puéricultrices diplômées et des étudiants). 

Financement d'études : un frein à l'accès à la spécialisation d'infirmière puéricultriceL'ANPDE voulait s'enquérir des conditions de vie des étudiantes puéricultrices. Alors, durant le premier trimestre 2017, elle a mené une enquête sur un panel de 519 étudiantes (soit 45% des étudiantes puéricultrices). 

L'enquête révèle notamment qu'il existe de grosses disparités concernant le coût des études et les modes de financement de celles-ci, selon les régions et selon les établissements. Le coût annuel moyen de l'année de spécialisation s'élève à 5476 euros auxquels s'ajoutent les frais annexes d'hébergement, de transports.

S'agissant des modes de financement des formations, il est à noter que 52% des étudiantes ont dû faire appel à leurs parents ou à la famille. Pour 41%, elles ont utilisé leurs ressources personnelles. Au total, 42% des étudiantes n'ont eu accès à aucune aide et ont dû prendre sur des fonds individuels.

Pour 9,4%, un emprunt a été nécessaire. Quant aux financements par les employeurs, ceux-ci ne représentent que 17%. "Cette faible prise en charge par l'employeur illustre la véritable difficulté pour les professionnelles d'accéder à la spécialité" estime l'ANPDE.

Des étudiantes "épuisées"

Alors que l'enquête a été réalisée durant le 1er trimestre 2017, 85% des étudiantes se disent épuisées et  37 % d'entre elles se disent déprimées, 30% isolées et 54% ayant des difficultés de sommeil. En effet, 76 % des étudiantes considèrent que cette impression s'est accentuée au cours de la formation. Moins de la moitié des sondées (45,5%) assurent avoir une alimentation adaptée, celle-ci pouvant également être impactée par l'absence de restauration collective. Cependant, 88% des étudiantes jugent leur état de santé supérieur ou égal à 3 sur 5.

"Les études de puéricultrices sont actuellement très attractives. En effet, malgré un coût élevé et une prise en charge de la formation initiale aléatoire, le nombre d'étudiantes en poursuite de formation suite au Diplôme d'Etat d'Infirmière reste majoritaire. L'absence, à ce jour, d'actes exclusifs pour la spécialité n'encouragent pas les employeurs à financer cette formation" explique l'ANPDE.

Pour les étudiantes, le rythme de la scolarité est véritablement le point noir de la formation. L'infirmière puéricultrice est amenée à travailler dans de nombreux secteurs (hospitaliers et extra-hospitaliers). "La formation actuelle, en un an, ne permet pas d'approfondir l'ensemble des notions indispensables à la prise en charge de l'enfant de 0 à 18 ans. Les études de puéricultrices sont donc attractives, mais doivent à présent s'adapter à l'évolution de la société en approfondissant les contenus et en permettant l'accès au grade Master" ajoute l'association.

Encadrement, écoute, stages : les points forts de la formation

Alors que l'enquête met également en évidence une disparité sur les équipements mis à la disposition des étudiantes lors des formations (Restauration collective, équipement de formation, accès à une infirmerie, équipement sportif), elle révèle aussi les points forts de la formation. 

Encadrement par les tuteurs, écoute et disponibilité des intervenants font partie de ces points forts puisqu'il ressort un taux de « tout à fait satisfaisant » dans 67 % des cas. De même, la qualité de l'accueil en stage et les qualités pédagogiques des intervenants sont « tout à fait satisfaisantes » pour la moitié des étudiantes. Il est à noter que 88,23 % des étudiantes ont obtenu globalement les stages souhaités. A l'inverse, les points les plus négatifs sont le rythme de la scolarité avec 89 % de personnes insatisfaites ou moyennement satisfaites.

M.S

 

Réalisée durant le premier trimestre 2017 à l'initiative de l'ANPDE, cette enquête a été menée sur un panel de 519 étudiantes soit plus de 45 % des étudiantes puéricultrices. L'association a souhaité à travers ce travail s'enquérir de leurs conditions de vie. Cette enquête de dresse un état des lieux représentatif de la situation actuelle. Elle a porté sur différents points : l'entrée en formation (diplôme initial, mode de financement...), les conditions de vie durant la formation tant au niveau personnel que professionnel et le futur des étudiantes notamment leurs souhaits suite à leurs études.

Les personnes ayant répondu à l'enquête sont relativement jeunes avec 26 ans d'âge moyen.  Toutefois, la diversité d'âge est importante et l'on note des entrées en formation à 48 ans. 

Même si la formation amenant au diplôme d'Infirmière Puéricultrice Diplômée d'Etat est ouverte aux sages-femmes, il est à noter que 100% des étudiantes puéricultrices ayant réalisé l'enquête ont un diplôme d'Infirmière Diplômée d'Etat. En outre, le mode d'entrée en formation en 2017 se fait à 50% par la poursuite des études infirmières en formation initiale. S'agissant du choix de l'institut de formation, celui-ci est principalement lié à la proximité géographique pour 65% alors que 11% choisissent en fonction du coût de la formation.

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Réactions

42 réponses pour “Financement d’études : un frein à l’accès à la spécialisation d’infirmière puéricultrice”

  1. madi92 dit :

    je voudrais parlé de mes conditions car j’ai été reçu pour une formation d’infirmière mais mon établissement s’oppose à mon départ et bloque mon dossier ils disent qu’ils n’ont pas de financement pour mon remplacement et l’institut me donne jusqu’à mars pour tout financer sinon je perds mon inscription je me retrouve dans une situation alarmante car j’ai dû m’investir pour payer les différentes présentations aux concours lorsqu’on se voit débouter de nos efforts afin de progresser dans notre milieu professionnel et se voir refuser le financement il y a de quoi à se décourager

  2. Pierrick Frgr dit :

    J’aimerais mais personne pour me financer, même pas moi

  3. De même pour IADE. À partir de cette année en Alsace c’est 10k/annuel!!! Qu’on m’explique, la formation ne coûte pas autant…

  4. Anne-Charlotte Descamps Ah bah tiens

  5. Melanie Sld dit :

    Marie-Caroline Kattalin

  6. FRed Oo dit :

    Certains département aident les étudiants en poursuite d »étude directe après le DE – le cas du Bas-Rhin – ce qui est bien, mais au détriment d’un petit nombre de personnes qui ont travaillé dans l’entre deux, et qui eux sont obligés de payer pour les autres.
    Le prix de la formation est proprement aberrant.
    D’autant plus qu’il n’est pas le même d’une école à une autre. Incompréhensible! On se fout de notre gueule; comme d’habitude.
    J’ai engager un prêt étudiant pour pouvoir poursuivre cette année d’étude.
    Je suis très heureux d’être maintenant diplômé. Moins heureux de m’être fait arnaquer.
    L’investissement est lourd, d’autant plus qu’il n’a pas les mêmes retombées financières que si l’on poursuit sa carrière dans une école de commerce par exemple.

    Encore faut-il rajouter à cela ; les stages non rémunérés, l’absence de remboursement kilométriques, pas de grade master, pas de matériels à la hauteur pour les TP, et j’en passe…

  7. Anne So dit :

    Lo Rette Salaville encore une raison pour attendre un peu !!

  8. Trop cher . Abusés les coûts de formation

  9. Perrine Lavorel Tracy Moisan

  10. Purdey Sp dit :

    Et bien il faut travailler… j’ai obtenu mon DE sans rattrapage durant les trois ans en travaillant chez Mac Donald’s en plus de mes cours et stages tous les week-ends à hauteur de 15 à 20h/semaine.
    Quand on veut, on peut! Il suffit de ne pas avoir de poil dans la main, d’être motivée.
    Quand Papa & Maman ne sont pas derrière nos fesses.
    Ça apprend à vivre au moins.

    Je n’écarte pas la fatigue et la surcharge de travail néanmoins aujourd’hui je suis fière de mon parcours…

    • Cath Van dit :

      bien sur mais aujourd hui il y a quand meme un probleme etudiant(e) et trimer a coter comme des dingue ce n est pas normal c est beaucoup de sacrifice de travail si en plus il se greffe un ptit boulot a coter c est pas normal que fait le gouvernement pour tous ces etudiants

    • Purdey Sp dit :

      Je suis en adéquation avec cela!
      J’ai renouvelées mes demandes Pôle Emploi, de fond social etc. tous les ans, en vain…
      Je vivais chez mes parents mais leurs revenus me suspendaient d’une éventuelle bourse. Alors qu’aucune aide financière de leur part ne m’était apportée…

    • félicitations ! mais ce n’est pas normal quand même le gouvernement pourrait nous aider .

    • Mélinda Mgs dit :

      C’est vrai bravo ! Néanmoins c’est vrai que de raisonner par l’absurde est très logique !  » j’en ai chié donc quand on veut on peut  »  » je l’ai fais donc les autres pourrons le faire  » good job ! Très progressiste comme vision !

  11. Ju Lie dit :

    Alannah Hannala ca fait rêver

  12. Stella Luna dit :

    C’est indécent le cout de la formation..
    Ou alors signer un contrat avec un hôpital attendre se faire exploiter et peut-être avoir la chance d’être pris en charge.
    Mais la formation du personnel évoluer devrait être la norme des choses et éviterait bien des burn out
    Tellement de possibilités dans ce métier peu connu des fois..mais la qualité première d’un bon infirmier ne serait pas la capacité d’adaptation?

  13. Emilie Robert dit :

    Ophélie Bourriachon

  14. Ludi Lathi dit :

    Laure-Hélène Favennec

  15. Anaïs, c’est le gros caca

  16. MC Kikine dit :

    Marine Barca Nogaj

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