Alzheimer : valoriser les soignants… pour mieux soigner

Le 21 septembre a lieu la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer. ActuSoins est allé à la rencontre des soignants et des patients aux "Parentèles, un établissement spécialisé du groupe Almage.

Alzheimer : valoriser les soignants… pour mieux soigner

©Ilioné Schutz

Rue Blanche, dans le 9ème arrondissement de Paris, l’architecture futuriste d’un nouveau bâtiment cache un centre d’accueil pour personnes atteintes d’Alzheimer et troubles apparentés.

A gauche, dans une grande salle ouverte, une dizaine de résidents agitent les bras. A gauche, a droite, en haut. Ils écoutent bien attentivement l’animatrice. C'est le cours de gym.

Quelques minutes plus tard,  la réunion quotidienne des transmissions commence. Tous les jours un peu avant midi, soignants et infirmiers font le point sur résidents. Cette dame qui ne mange pas bien, ce monsieur qui ne supporte pas bien son traitement,  l’arrivée d’un nouveau résident…

«  C’est un moment très important qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur les résidents et d’assurer une bonne transmission des informations, aussi bien médicales que pratiques, explique le cadre infirmier. Pour les roulements des infirmiers, quatre au total, il y en  a toujours un de la veille pour faire le lien ».

L’établissement, ouvert en août 2013,  accueille pour le moment 45 résidents. Les soignants, 28 au total dont les 4 infirmiers, ont un maximum de sept résidents sous leur aile, avec deux soignants par étage ou  « unité de vie » , avec les chambres, un salon / salle à manger collective, et une cuisine, où les repas sont préparés par les soignants.

Zéro frustration

Alzheimer : valoriser les infirmières pour mieux soigner

©Ilioné Schultz

«  Cela nous permet vraiment de faire des repas adapté et personnalisé, en fonction des régimes et des envies de chacun », confie Edith, une soignante. Le cadre infirmier confirme : «  Ici, notre leitmotiv, c’est le « zéro frustration », dans la limite du possible bien sûr. Cela évite l’agitation et l’angoisse. Il faut aussi que le personnel soignant se sentent bien, car les résidents le ressentent si la personne est stressée ou pressée ».

Ce fonctionnement en petite unité par étage  vise à créer une atmosphère plus rassurante et permet aux soignants d’être plus impliqués. Ces derniers participent à toutes les activités proposées aux résidents : gym douce, sortie au restaurant, lecture de presse ou encore, comme hier, atelier photo.

« C’est un temps privilégié. On sait qu’on a notre rôle de base, mais on n’est pas vu uniquement comme celle qui fait les piqûres. Là, on gère vraiment une prise en charge globale », raconte Fanta, une infirmière.

«  Ici tout tourne autour des animations, ce n’est pas juste pour meubler », confirme Bénédicte, une soignante. « Nous ça nous valorise, et ça nous rend surtout plus heureuses de les voir heureux ! »

Le cadre infirmier rajoute :  «  cela joue pour les résidents, ils sont plus demandeurs de tenues, toilettes, ils ne restent jamais en pyjama, car la notion de rendez-vous est très présente et importante."

Une formation par mois en interne

Sur le plan de la formation, tous les personnels soignants bénéficient d’une formation par mois en interne, sur des thèmes comme la canicule, les risques de chute...etc. Pendant ces formations, souvent, des jeux de rôles leur permettent de mieux appréhender les différents types de résidents qu’ils sont amenés à rencontrer dans l’établissement.

Fanta se souvient de sa première session en arrivant dans l’établissement : « cela permet de voir sur quel terrain on se lance et de donner confiance,  soit se conforter, soit  se dire non, je ne suis pas capable ». Fanta a découvert d’autres profils que ceux qu’elle avait déjà rencontrés auparavant. Ils peuvent aussi participer à d’autres formations externes quelques fois par an.

Et lorsque le personnel soignant se retrouve dans l’impasse face au comportement d’un résident, il n’hésite pas à faire appel à Sauvane, la neuropsychologue. Fanta cite cet exemple d’une résidente qui ne voulait jamais se séparer de son sac à main, même pour faire sa toilette. Ne sachant plus que faire sans vouloir la brusquer, elle en a parlé à Sauvane, qui a pu débloquer la situation.

« Ici, on fait le chemin inverse de le plupart des autres établissement plutôt centrés sur l’hébergement et l’alimentation, sans continuité réelle avec ce qu’a été la personne. Alors qu’ici, c’est bien cela que nous prenons en compte en tout premier », explique Jean-François Meunier. Un objectif autour duquel tous les personnels de l’établissement, soignants y compris, semblent réunis.

Ilioné Schultz / Youpress

Trois millions de Français sont directement ou indirectement touchés par la maladie d’Alzheimer, dont plus de 850 000 personnes malades.

Un nouveau plan d’actions intégrant des avancées attendues en matière de recherche, de soins et d’accompagnement pour les personnes malades et leurs proches sera présenté le 28 octobre prochain. Il est l’aboutissement de plusieurs mois de travail, s’inscrit dans la continuité des trois précédents plans Alzheimer et traduit une approche nouvelle, transversale à plusieurs maladies neuro-dégénératives.

Ce plan, qui se déclinera sur cinq années. Il complète les apports de la Stratégie Nationale de Recherche, de la Stratégie Nationale de Santé, ainsi que les progrès permis par la Loi d’adaptation de la société au vieillissement, particulièrement en matière de soutien à domicile et d’aide aux aidants.

Les actions qui seront présentées le 28 octobre prochain par le gouvernement permettront de répondre à quatre grands enjeux :

  • Soigner et accompagner les personnes malades tout au long de la vie et sur l’ensemble du territoire ;
  • Favoriser l’adaptation de la société aux enjeux des maladies neuro-dégénératives et atténuer les conséquences personnelles et sociales qu’elles peuvent avoir sur la vie quotidienne ;
  • Développer et coordonner la recherche sur les maladies neuro-dégénératives ;
  • Faire de la gouvernance du futur plan un véritable outil d’innovation dans le pilotage des politiques publiques et la démocratie en santé.

(Source Communiqué de presse, Ministère de la Santé)

 

Chiffres clés

  • La maladie d’Alzheimer touche 860 000 personnes
  • 3 millions de personnes en France sont concernées directement ou indirectement : malades et proches.
  • La maladie d'Alzheimer n'est diagnostiquée que chez 50% des patients atteints : on évalue à 225 000 le nombre de nouveaux cas chaque année.
  • Après 65 ans, 1 personne sur 10 est touchée. Le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans était de 12 millions en France en 2006 et sera de plus de 22 millions en 2050, soit plus du tiers de la population.
  • Les femmes sont 3 fois plus touchées que les hommes.
  • Les projections à l’horizon 2020 font état d’1,3 million de malades, notamment à cause du vieillissement de la population.

Pour aller plus loin : les formations Alzheimer pour les infirmières et infirmiers libéraux

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Réactions

6 réponses pour “Alzheimer : valoriser les soignants… pour mieux soigner”

  1. limotges dit :

    5 ans que j’attends la formation Alzheimer, toujours rien à ce jour car ce n’est pas une orientation prioritaire pour la Direction de mon établissement privé (clinique)…

  2. nathalie.langner dit :

    N’importe quoi cet article!
    Je suis infirmière et j’ai visité l’année dernière cet établissement pour ma mère atteinte d’une maladie de Pick
    Savez vous que le coût journalier à la charge de la famille tourne autour de 120euros par jour?
    Et sur cela ne prend pas en considération les éventuelles consultations médicales , les soins de pédicurie,et j’en passe!
    Foutaise ! Cet article me paraît plus être une ode publicitaire que le reflet de la réalité
    Compliqué de trouver une maternite pour accoucher, compliqué de trouver une Creche , compliqué de trouver une école, puis un lycée ,compliqué de trouver un appart et un job, compliqué de trouver où finir dignement sa vie et même compliqué de trouver où se faire enterrer !
    Il ne fait vraiment pas bon vieillir en France et je ne pense pas que cela va aller en s’améliorant !

  3. FLORE, de Jean-Albert Lièvre, une ode à la vie sur la maladie d’ Alzheimer: le 24 septembre au Cinéma.

  4. Anaïs Crmn dit :

    7 résidents par ide…. Je crois rêver. Pour ma part c’est 40 résidents pour une ide… Autrement dit des conditions pas du tout optimales pour encadrer les personnes âgées très demandeuses d’attention au quotidien.

  5. Dieu! Le reve! Bien a des milliers d année lumiere de ce qui ce passela ou je bosse! Mon …. devrait prendre exemple…

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