Infirmier stagiaire à Bobo-Dioulasso (12)

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Vincent Marion, étudiant infirmier en deuxième année à l'IRFSS de la Croix Rouge de Saint-Etienne est parti du 18 mars au 23 avril en stage dans un centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). De jour en jour, il a rédigé un journal que nous publions. Passionnant et instructif !

Infirmier stagiaire à Bobo-Dioulasso (12)

©Vincent Marion

Le 09 avril 2014

Au cours de ce stage, toutes les personnes que je rencontre (soignants, patients, accompagnants), sont profondément croyantes.

Il y a les musulmans qui sont majoritaires, des chrétiens et des animistes. Tout le monde affiche clairement la « couleur » de sa confession, en paroles et en textes inscrits sur les vêtements et les véhicules et bien sûr à travers son patronyme.

Les religions cohabitent pacifiquement, chacun est respectueux de l’autre. Les musulmans et les chrétiens n’ont d’ailleurs pas totalement rompu avec les croyances ancestrales. Ils ont un respect mélangé à de la crainte de l’animisme, la religion de l’âme et des esprits.

Un jour, un chauffeur de taxi m’a emmené à Dafra, un petit village à une dizaine de kilomètres de Bobo. J’ai marché environ une heure, dans un paysage magnifique, avant d’atteindre un lieu de culte animiste où l’on pratique des sacrifices de poules, chevreaux et même paraît-il de bœufs (ça je ne l’ai pas vu).

[dropshadowbox align="none" effect="lifted-both" width="autopx" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]"Tout le monde affiche clairement la « couleur » de sa confession, en paroles et en textes inscrits sur les vêtements et les véhicules et bien sûr à travers son patronyme."[/dropshadowbox]

Ces sacrifices sont sensés exaucer tous les vœux. Il y avait un « chef » sur place qui m’a demandé si je voulais acheter une poule pour la sacrifier. Je lui ai répondu que non, que son culte était bien respectable mais que ce n’était pas le mien.

Lorsque j’ai raconté l’histoire, sur le chemin du retour, au chauffeur de taxi, je l’ai senti un peu gêné. Il m’a dit que lui n’oserait pas refuser de faire un sacrifice, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer par la suite, parfois beaucoup plus tard. On verra bien…

Hier, en faisant le tour des patients avec une infirmière, nous nous arrêtons devant le lit d’une femme dont le pronostic est défavorable. L’infirmière demande à son accompagnant : « Est-ce que vous avez la foi ? ». Il répond que oui, qu’ils sont de bons catholiques. L’infirmière lui dit alors : « Si vous avez la foi tout est possible, j’ai déjà vu des patients s’en sortir alors qu’ils étaient dans des états bien pires ».

Un peu plus tard dans l’après midi, l’accompagnant a informé l'équipe qu'il reconduisait la patiente à son domicile. Le Dr O lui a fait signer une décharge pour se couvrir et les a laissés partir sans état d’âme.

Vincent Marion

Retrouvez demain la suite du journal de Vincent Marion

 

 

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Réactions

2 réponses pour “Infirmier stagiaire à Bobo-Dioulasso (12)”

  1. anne3438 dit :

    Bonjour je trouve effectivement scandaleux le comportement des patients (moi meme j’ai ete agressee par la femmed’un patient, sans blessure sauf contusions) tout leur ai du, ils ne supportent rien et s’en prennent toujours au meme!!!!!!!!!!!!!!! c’est memehonteux que le ministere ou autre n’en parlent pas ne donnent pas le compte rendu des sanctions!!!!!!!!!!!!!!! ca degoute de continuer dans ce metier qui est au depart une vocation et a l’arrivee on n’y est pas assez payees pour se faire insulter ou agresser……Bon courage a tous

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