Maltraitance en Ehpad : deux aides-soignantes suspendues

Une enquête a été ouverte après la découverte de deux cas de maltraitance dans l'Ehpad de Saint-Nicolas-de-Port. Les deux résidentes, souffrant de la maladie d'Alzheimer, étaient maintenues par des entraves artisanales dans leur lit. Deux aide-soignantes ont été suspendues de leurs fonctions.

Maltraitance en Ehpad : deux aides-soignantes suspenduesLes deux victimes qui résident à l’établissement d’hébergement pour personnes âgées et dépendantes de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle) ont été "sauvagement" maintenues dans leur lit, a indiqué à l’AFP la direction de l’établissement, confirmant des informations de l'Est Républicain.

Suite à un signalement anonyme, deux professionnels de santé  - un médecin et un cadre de santé - effectuaient en effet un contrôle le 28 mai dernier dans cet établissement où ils ont mis au jour ces faits de maltraitance.

L' équipe avait été alertée anonymement quelques jours auparavant par d'autres membres du personnel (grâce à un dispositif mis en place).

Les mains étaient attachées entre elles et au lit au moyen de gants de toilette scotchés par des sparadraps, "afin d'éviter, semble t-il, que les patientes ne cherchent à déplacer leur protection urinaire", selon le directeur de l'établissement, Bruno Blaison.

Une enquête judiciaire est en cours après la plainte pour "maltraitance sur personne vulnérable" du fils de l’une des femmes maltraitées.

Les deux victimes souffrent de troubles cognitifs importants qui les empêchent de témoigner des souffrances qu’elles ont pu subir. Mais une enquête interne a déjà abouti à la suspension à titre conservatoire de deux aide-soignantes de la maison de retraite, soupçonnés pour l’une d'être à l'origine des maltraitances et pour la seconde de ne pas les avoir signalées.

Les deux aide-soignantes sont expérimentées : elles n'étaient pas en sous-effectif, et n'ont pas respecté des procédures qui, dans certains cas, autorisent une certaine forme de contention (pour protéger les personnes, en accord avec l'équipe médicale et les familles).

"De plus, elles savaient très bien ce qu'elles faisaient" ajoute le directeur, "puisqu'elles prenaient soin de démonter avant l'arrivée de l'équipe de jour".

Une procédure a été engagée auprès de l'ARS et du procureur de la République. Au delà des suites disciplinaires et judiciaires, l'établissement souhaite proposer un "retour sur expérience", sans enterrer ni minimiser les faits.

Rédaction ActuSoins, avec France 3 Lorraine et pourquoidocteur.fr

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Réactions

22 réponses pour “Maltraitance en Ehpad : deux aides-soignantes suspendues”

  1. Rachel Stoehr dit :

    Inadmissible! L’auraient-elles fait s’il s’agissait de leurs proches?

  2. Je vous dévoile mon regard sur toutes les réactions suscitées à la suite du dernier article publié sur une personne qui témoignait de la maltraitance qu’elle a donné, pour laquelle elle raconte comment c’est arrivé, et demande pardon… Bref, ça risque de beaucoup vous intéressez ! http://soignantsensante.wordpress.com/2014/06/11/levons-les-masques-maltraitants/

  3. Honteux pour des soignantes!

  4. encore une fois le fait divers prime et occulte le reste, oui il y a des personnels qui ne doivent pas faire ce métier et si les faits sont avérés ils seront sanctionnés n’en doutons pas! de là à culpabiliser tout le monde stop! quand de plus en plus des personnels dénoncent le manque de moyens et se battent pour une vraie prise en charge, où sont les médias ?!?

  5. Veguy Globule dit :

    Je ne cherche pas a minimiser les faits, je suis avant tout contre toute oppression, toute forme de domination, ce que l’on appelle dans nos métiers maltraitance et qui sont hélas étendu aussi en dehors des établissement de soin. Bref, je suis infirmière, j’ai taffé dans une clinique psy, ou la nuit il y avait 2 « veilleur-euses », souvent une as et une amp. J’ai pu constaté et être dégouté par le fait que malgré leur transmission écrite et orale ( et le fait que nous, personnel de jour ) transmettions leurs observations et analyses, celles-ci n’étaient pas prise en compte. On me demandait si j’avais meme observé tel ou tel comportement … Or, comme j’ai pu le dire, comment je pourrais répondre a question alors que les comportements observé étaient intrinsèquement lié au fait que c’était la nuit! Nos collègues de nuit se sont senti isolées, inécoutées, niées en tant que professionnelle ! Et malgré nos alertes, la cadre, le médecin, le directeur ne faisait rien … 4 mois après mon arrivé dans le service, après 4 mois d’alerte, le médecin et la cadre ont consenti a les rencontrer régulièrement lorsqu’ils seraient de garde … Mon témoignage ne fait avancé en rien les choses, j’essaie de comprendre comment elles ont pu en arriver là, en croisant cela avec mes réflexions, ma sensibilité … J’ai vu des soignants qui se fichaient royalement des personnes malades ( et qui étaient protégées par la cadre…), et d’autres qui auraient pu aller jusqu’à l’épuisement (et donc risque aussi d’oppression, domination, maltraitance ) si l’équipe jour-nuit n’était pas soudée … Je ne jugerais pas ces as (l’article n’est pas assez précis, les pièces du dossiers de soins n’étant, forcément pas présente, … ) ma colère ne va pas vers elles, meme si ce qu’a vécu cette résidente me met hors de moi, m’enrage !

  6. Vous dites  » il faut changer de poste » mais ce n’est pas si facile. Je ne cautionne absolument pas mais 2 AS pour 40 patients ce n’est pas du sous effectifs pour les têtes pensantes des bureaux. Qu’ils viennent sur le terrain….

  7. Souvent du personnel inexpérimenté…Sans formation

  8. Lilie Durand dit :

    j’ai travaillé de nuit avec des personnes atteinte de la maladie d’Alzheimer, et je peux comprendre que cela est fatiguant de refaire un lit 10 fois dans la nuit car la personne a arraché son change mainte et mainte fois… mais attention!!! cela ne veut pas dire que je cautionne!!!… La nuit on est souvent en effectif limité, c’est donc un travail usant … mais je pense qu’en temps que professionnel de santé il faut savoir dire « STOP JE NE PEUX PLUS » et changer de poste avant de devenir maltraitant car cela peut aller très vite… je pense que ce n’est pas donné à tout le monde de travailler en EHPAD;;;

  9. Sous effectif souvent mais surtout personnel pas fait pour ce métier qui est difficile quant i? s’agit de personnes très dépendantes ! Une formation inexistante. Ces cas ne sont hélas pas rares…

  10. une contention est une prescription qui doit être réévaluée ..pour éviter aux patients d’enlever une protection il existe des combinaisons… actes impardonnables c’est tout je ne comprends même pas que certains soignants trouvent des excuses à cela

  11. Sofi Midena dit :

    Ouvrez donc les yeux ….. C est pas la seule si ars faisait son boulot elle serez toutes fermées

  12. Trop souvent dans toutes ces structures….aussi bien privées , à DENONCER !!!!

  13. Est même si sous effectif, a t on le droit de faire ça …

  14. A la fois c’est effectivement regrettable mais s’il y avait plus de personnel ds ces ehpad,ça y irait je pense beaucoup mieux!!!!

  15. To Phie dit :

    « Avant l’arrivée de l’équipe de jour » … encore des AS livrées à elles même la nuit. En tout cas ce n’est pas aux résidents de trinquer

  16. Mon.dieu c’est est horrible !

  17. Valerie Dlr dit :

    Ce n est pas pardonnable !!!! Mais de dire qu elles n étaient pas en sous effectif. ..on sait tous malheureusement que ce genre d établissement est souvent en sous effectif. ..on ne connaît pas leurs réels conditions de travail. ..

  18. voilà comment jeter le discrédit sur une profession… la sanction doit être exemplaire, c’est inadmissible

    • Etes-vous soignante pour avoir tel jugement ? Ce n’est qu’un article de journal ! Chaque acte dans mon métier peut être considéré comme de la « maltraitance » (Soin d’hygiène, alimentation, soin(s) somatiques et psy …contre le grè de la personne !

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