Ordre infirmier : Xavier Bertrand souffle le chaud et le froid

Ordre infirmier : Xavier Bertrand souffle le chaud et le froid

Xavier Bertrand l’avait promis au président de l’Ordre Infirmier : Une lettre a donc été envoyée au président de la BRED, lui demandant “d’examiner avec la plus grande attention toutes les solutions envisageables” pour sauver l’Ordre infirmier. Un soutien minimal, sans aucun engagement.

Ordre infirmier : Xavier Bertrand souffle le chaud et le froidPour le ministre, qui a reçu le président par intérim de l’Ordre infirmier le 19 juillet dernier, le plan de restructuration annoncé paraît “crédible et de nature à assurer à terme un budget équilibré”.

Et de conclure: “La mise en œuvre d’un tel plan de restructuration, essentiel à la survie de cette institution, appellerait un besoin de financement de près de 6 millions d’euros, qui s’ajoute donc au déficit de près de 9 millions d’euros que l’ONI enregistre aujourd’hui”

L’équilibre financier se situerait ainsi courant mars 2012, avec l’hypothèse de 110 000 cotisants, contre 58 421 aujourd’hui)

C’est d’ailleurs la première fois que le nombre réel d’infirmiers à jour de leur cotisation est diffusé, la communication ordinale entretenant jusqu’ici une confusion volontaire entre inscrits et cotisants, lui permettant d’augmenter significativement ses statistiques.

Un soutien de principe

Difficile toutefois de ne voir dans ce texte autre chose qu’un soutien de principe. Cette lettre est en effet la dernière d’une série dont les conséquences ont été désastreuses pour l’Ordre infirmier.

La première, datée du 29 juin dernier, accrédite l’idée d’un Ordre facultatif pour les salariés et provoque la démission de Dominique Le Boeuf.

La deuxième missive, elle, confirme l’absence totale de soutien financier de la part de l’État et rappelle sans aménité les erreurs de gestion ordinales. Elle est d’ailleurs jointe au courrier à l’attention du président de la BRED…

Le grand écart de Xavier Bertrand

La stratégie de Xavier Bertrand est de plus en plus claire au fil des mois. Impossible de faire fi de la défiance de près de 400 000 infirmiers / électeurs à moins d’un an des élections présidentielles. Difficile également de sortir sans encombre d’une loi qu’il a soutenu en 2006.

Ne reste qu’une solution, le grand écart. D’un côté, rappeler sans cesse le caractère privé de l’Ordre, les erreurs de gestion du conseil national, son manque d’écoute face aux “conseils” du gouvernement et des parlementaires.

De l’autre, afficher un soutien de façade, en demandant à la BRED, autre organisme de droit privé, de refinancer l’ONI, alors que les précédents courriers du ministère ont précisément contribué à provoquer la défiance de la banque et la cessation de paiement de l’institution ordinale.

L’Ordre attend désormais une réponse de la banque. Si celle-ci accepte de maintenir ses concours, le plan de restructuration pourra être mis en place, axé notamment sur une réduction drastique des dépenses, une mutualisation des moyens et un effort en matière de communication.

Thomas Duvernoy

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