Contention et isolement : L’Unafam souligne les problèmes structurels qui affectent la psychiatrie

L'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) pointe, dans un communiqué, "les problèmes structurels qui affectent la psychiatrie". Le communiqué fait suite à la remise en cause des pratiques de contention et d'isolement au CHU de Saint-Etienne par le contrôleur général des lieux de privation de liberté. 

Contention et isolement : L'Unafam souligne les problèmes structurels qui affectent la psychiatrie"Il ne s'agit malheureusement pas d'un cas isolé", dénonce l'Unafam, estimant que l'orientation donnée par l'article 72 de la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016, visant à une réduction des pratiques d'isolement et de contention "tarde à être mis en oeuvre" dans les établissements, "en dépit des recommandations de bonne pratique de la Haute Autorité de Santé (HAS) et des instructions ministérielles". 

"Il est inadmissible que la loi ne soit pas respectée. Des patients admis en soins sans consentement sont, parfois dès leur arrivée, placés en isolement, voir sous contention, sans justification clinique réelle, ajoutant de la souffrance psychique à celle qui les a conduits à l'hôpital. Et il y aurait beaucoup à dire sur les conditions matérielles de l'isolement, souvent indignes, dans des chambres d'isolements délabrées, où les patients doivent faire leurs besoins dans un seau hygiénique". 

Veiller à la dignité des personnes

L'Unafam, qui avait déjà soulevé le problème en 2015, estime que "les établissements et les équipes doivent veiller au respect de la dignité des personnes et à celui de leurs droits fondamentaux". 

"L'image de la psychiatrie que de telles pratiques renvoient est désastreuse : elle joue un rôle dissuasif qui ne peut que retarder l'entrée dans un parcours de soins de personnes en souffrance psychique". 

Dans plusieurs pays européens et en France, des psychiatres et des soignants travaillent à mettre au point des alternatives à l'isolement et à la contention. Ils demandent notamment que les instances institutionnelles promeuvent une prévention très en amont de l'utilisation de l'isolement et de la contention par la formation des équipes à la prise en charge de l'agitation, par l'octroi de moyens, notamment humains, adaptés, et par la sensibilisation aux principes de respect du droit et de la dignité des patients, dans tous les services, y compris aux urgences générales. 

Des problèmes structurels en amont

Mais l'attention portée à l'isolement et à la contention "ne doit pas masquer les problèmes structurels qui affectent la psychiatrie", estime l'Unafam. "Si vingt patients relevant de la psychiatrie étaient aux urgences du CHU de Saint-Etienne en attente d'admission, c'est dû à un manque de places dans les services de psychiatrie, dont les raisons, dans la Loire comme ailleurs, sont bien connues : insuffisance de la prévention et du suivi en ambulatoire, qui permettrait d'éviter des hospitalisations en situation de crise, et maintien en hospitalisation de patients au long cours, faute de place dans des structures médico-sociales". 

M.S

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Réactions

23 réponses pour “Contention et isolement : L’Unafam souligne les problèmes structurels qui affectent la psychiatrie”

  1. Anonyme dit :

    Un patient en isolement est vu tous les jours pour justifier ou non l’indication à la mise en CSI qui je rapelle signifit  » chambre de soins intensif » qui nécessite plus de surveillance que les autres patients , toute les 2 heures au minimum donc moi perso da me fait chier d’avoir encore plus de travail à surveiller un patient en isolement mais si l’indication est justifié la question ne se pose même pas ( tentative de suicide, heteroagrrssivite )

  2. Anonyme dit :

    Je suis contre les contentions car parfois on peux trouver des alternatives à la contention physique comme les traitements par exemple mais certains médecins font dans l’homéopathie
    N’oublions pas Aussi le manque de moyens humains qui est revu à la baisse du coup pour mettre les équipes et certains patients en sécurité face à des patients très agités la contention est utilisée!
    Ça devient de plus en plus fréquent qu’on montre les mauvais traitements à l’hôpital mais n’oublions pas que le manque d’effectif soignant amené en plus à déplacer les repos pour remplacer les collègues absent ,car les vacataires ça coûte cher, en plus de cela s’ajoute la fatigue … devoir en plus s’occuper d’un nombre de patient revu à la hausse et de plus en plus les médecins ne peuvent pas suivre… tout cela est lié à toutes ces restrictions qu’on nous impose car si on aurait les moyens matériels et humains on en serait pas à voir ces choses horribles et inadmissible dans certains cas

  3. Anonyme dit :

    Et le personnel baloter de service en service sans connaître les patients , et sans aucuns soutiens surtt la nuit ou le risque est plus élevé . Et des médecins quasi incompétents et totalement absents ………

  4. Anonyme dit :

    Effectivement que les conditions d isolement soient très précaires est un fait mais la faute à qui ?

    Par contre dire que les mises en isolement se font sans justificatif médical est une blague.

  5. Anonyme dit :

    Qu’ils nous trouvent des solutions pour remplacer l’isolement, la contention ou encore le sceau!! Ça me désole de lire des articles comme celui la!

  6. Anonyme dit :

    Manque plus que l’hystérique de Charcot et le cliché est complet !

  7. Anonyme dit :

    Si cela permet de changer les choses …et enfin rendre la parole aux soignants .. a quand une spécialisation puisqu il n y a plus d ISP qui ne peuvent plus transmettre savoir être et savoir faire..a quand une valorisation et une considération de la discipline qui est considéré comme une sous discipline …

  8. Anonyme dit :

    Bla bla bla! Comme d’hab en fait. Ça nous amuse tellement de les isoler et de les contenir! Pervers d’infirmiers que nous sommes.

  9. Anonyme dit :

    La faute à qui ???

    • Anonyme dit :

      Ben auxméchants infirmiers tiens! Ça peut pas être autre chose quand même à la rigueur aux méchants patients qui prennent pas leur traitement mais on en revient à la méchante infirmière qui le force pas à la prendre. Ça peut pas être les réductions de personnel ça c’est la faute à personne ou à l’autre. Ou à ces méchants infirmiers qui trichent et coûtent trop cher…
      oui je suis un peu blasée de ces rapports qui apportent trop peu

    • Anonyme dit :

      D’autant qu’avec un constat aussi accablant l’état devrait être condamné. Non ??

    • Anonyme dit :

      Que tous ces bureaucrates viennent travailler en psy pour voir…..

    • Anonyme dit :

      Ils ne supportent pas la réalité. Ils sont dans une bulle hermétique.

    • Anonyme dit :

      Déjà les directeurs d’hôpitaux qu’ils aillent dans les services serait utile idem pour les cadres sup

    • Anonyme dit :

      Surtout les cadres sup qui ne servent plus à rien à part rajouter une couche à un mille feuille hiérarchique insupportable.

    • Anonyme dit :

      ça n’est pas qu’ils ne supportent pas la réalité….ils ne s’en préoccupent pas ! Ils n’ont aucune idée de la réalité vécue par le personnel soignant, les malades et leurs familles !

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