Infirmier dans la Marine nationale : prêt à embarquer ?

Ils ont fait le choix d’exercer leur métier d’infirmier au sein de l’armée et plus particulièrement dans la Marine nationale. Un engagement sous les drapeaux loin d’une routine quotidienne. Thomas, Sven et Klervi nous racontent leurs missions.

Thomas, infirmier au sein du groupement de plongeurs démineurs de la Manche

Thomas, infirmier au sein du groupement de plongeurs démineurs de la Manche. © DR.

« Depuis trois ans, je suis infirmier au sein du groupement de plongeurs-démineurs de la Manche » qui interviennent sur les missions spéciales et dans la lutte contre le terrorisme maritime, témoigne Thomas. Je les suis dans toutes leurs interventions en cas de besoin. » Pour assurer sa mission, Thomas a du suivre un  cours de plongeur de bord. La sélection est rigoureuse pour cette formation.

« J’ai aussi une formation d’infirmier hyperbariste et aujourd’hui, je suis responsable de la gestion des caissons hyperbares. » Un chasseur de mines peut partir en opération jusqu’à trois mois. « A bord, je suis le seul professionnel de santé, rapporte Thomas. Mais à tout moment si besoin, je peux entrer en contact avec un médecin par téléphone afin qu’il m’oriente sur les décisions à prendre et les actes à effectuer. »

C’est le cas également pour Sven, infirmier sur le patrouilleur de haute mer (PHM) Lieutenant de vaisseau Lavallée, rattaché à la Force d'action navale de Brest. « Un patrouilleur de haute mer effectue des missions de service public c'est-à-dire du secours et de l’assistance en mer, de la protection du territoire et de la coopération avec la marine étrangère, explique-t-il. Le bateau sur lequel je travaille n’a qu’un poste de paramédical dans son plan d’armement. Cependant nous sommes rattachés à un service médical à terre. » Lorsque le bâtiment part plus de trois mois en mer, un médecin-militaire est alors embarqué.

Accompagnement des marins et déploiement du bâtiment

Klervi, infirmière major, depuis un an et demi sur la frégate de surveillance Prairial basée à Tahiti

Klervi, infirmière major, depuis un an et demi sur la frégate de surveillance Prairial basée à Tahiti. © DR.

A bord, les infirmiers assurent le suivi médical des marins et garantissent leur aptitude avec des soins curatifs et préventifs. « Je m’assure du maintien en condition opérationnelle du personnel, souligne Sven.  Si les militaires sont malades, il faut les remettre sur pied afin qu’ils retrouvent une disponibilité sur le plan professionnel car chacun a son rôle à bord et s’il manque quelqu’un, les rouages sont grippés. »

Klervi, infirmière major, depuis un an et demi sur la Frégate de surveillance Prairial basée à Tahiti avec cent marins à bord, travaille en binôme avec un médecin-militaire. Une frégate de surveillance a des missions de prévention et de sauvegarde maritime. « J’assure également la préparation médicale et administrative des marins. » Lorsque les bateaux sont à terre, les infirmiers effectuent principalement des missions de médecine du travail à l’égard des marins et s’assurent de la capacité de déploiement du bâtiment. « Sur la frégate, je dois garantir l’hygiène du bateau, ce qui inclut, par exemple, la lutte contre les insectes et les rampants », indique Klervi.

Autre rôle primordial des infirmiers : la préparation de la pharmacie. « Sa gestion requière l’anticipation des commandes et la vérification des dates de péremption pour garantir les stocks », explique Thomas. A Tahiti, la situation est particulière : « nous avons une pharmacie annexe à laquelle je passe mes commandes, qui les transmet à la métropole, raconte Klervi. Nous recevons les commandes en moyenne quatre mois plus tard. J’ai d’importantes commandes que je dois anticiper à chaque grand déploiement et des plus petites pour la gestion du quotidien. »

Participer aux missions des marins

A leurs missions d’infirmier, s’en ajoutent d’autres, propres à chaque affectation. « Par exemple, le fait d’être sur un petit bateau avec un petit équipage m’amène à participer aux missions des marins, raconte Klervi. Je peux être en passerelle à l’appareillage du bateau afin de lire le sondeur pour les renseignements de navigations. »

De son côté, Sven assure un important volet prévention : « nous faisons par exemple des études de postes avec les mécaniciens du bâtiment exposés à des nuisances sonores. » Et de conclure : « l’intérêt de ce métier au sein de la Marine, c’est de travailler avec un panel de personnalités. C’est très fort en termes d’enrichissement personnel et culturel. Notre cadre d’exercice est hors du commun et nous possédons un niveau de responsabilité important. Lorsqu’on est seul à bord d’un bateau, il faut être préparé mentalement. »

Laure Martin

Actusoins magazine pour infirmier infirmière hospitalière et libéraleCet article est initialement paru dans le n°24 (avril 2017) d' .

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Intégrer les armées

C’est le Service de santé des armées (SSA) qui assure le recrutement et la formation initiale des infirmiers « des forces » au sein de l’Ecole du personnel paramédical des armées (EPPA), installée depuis 2016 à Bron (Rhône-Alpes). L’intégration se fait sur concours annuel. Les personnes admises suivent alors sur trois ans une scolarité académique externalisée à l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) civil lyonnais, partenaire du SSA, avec des stages en hôpitaux militaires, en centres médicaux des armées ou en établissements de soins civils. Ils ont aussi une formation adaptée à la pratique en milieu militaire, au commandement, à la gestion de crise et à la prise en charge de blessés.

Pour être candidat, il faut avoir entre 17 et 23 ans, être en terminal ou détenteur du Bac ou d’un titre équivalent et de nationalité française. Les futurs infirmiers-militaires sont rémunérés, en échange d’une durée d’engagement : neuf ans en incluant les études. Après l’obtention de leur diplôme d’Etat, ils acquièrent le statut de militaire infirmier et technicien des hôpitaux des armées (MITHA). C’est à la fin de leur cursus que les étudiants formulent des vœux pour intégrer l’armée de leur choix : armée de Terre, de l’Air ou Marine. Ils sont affectés en fonction de leur classement et reçoivent alors une formation d’acculturation supplémentaire de trois à quatre mois selon l’armée choisie.

Ces infirmiers peuvent travailler dans les hôpitaux d’instruction des armées ou au sein des forces, en centre médical. Ce qui n’est pas le cas des civils, recrutés pour les hôpitaux militaires. Pour intégrer l’armée, un infirmier civil doit adresser un dossier de demande d’engagement au SSA ainsi que le compte-rendu de sa visite médicale auprès d’un médecin-militaire. Il formule ensuite trois choix d’affectation au sein des hôpitaux d’instruction des armées. Il a également le statut de MITHA. Les civils ont une période probatoire de six mois au cours de laquelle ils reçoivent une formation militaire.

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Réactions

44 réponses pour “Infirmier dans la Marine nationale : prêt à embarquer ?”

  1. Hugo Lien dit :

    sinon niveau salaire ? 🙂

  2. Tu crois qu’ils font les nuits eux aussi???

  3. Tu crois qu’ils font les nuits eux aussi???

  4. Lise Mushu dit :

    Elouan Couapel …. on aurais ou y être tous les deux !!

  5. J’aurais aimé mais le psy lors du recrutement m’avais dis que je ne ferai pas une bonne infirmière mais un bon soldat lol et ça fais 11 ans que je suis IDE et j’espère que je ne suis pas trop mauvaise lol

  6. J’aurais aimé mais le psy lors du recrutement m’avais dis que je ne ferai pas une bonne infirmière mais un bon soldat lol et ça fais 11 ans que je suis IDE et j’espère que je ne suis pas trop mauvaise lol

  7. J’aurais aimé mais le psy lors du recrutement m’avais dis que je ne ferai pas une bonne infirmière mais un bon soldat lol et ça fais 11 ans que je suis IDE et j’espère que je ne suis pas trop mauvaise lol

  8. Anna Fbt dit :

    Dhélia Covre Manon Abiven
    Il y a Sven

  9. Pierre tu veux de la compagnie…j’arrive ^^

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