Alors qu’en Août dernier l’ONVS (Observatoire national des violences en milieu de santé) publiait un rapport alarmant sur les violences perpétrées dans les hôpitaux, un guide pour endiguer ce fléau à été édité. Nettement insuffisant, selon l’Agence Primum Non Nocere qui lance un appel à des “mesures concrètes et impératives”.
D’habitude, l’agence Primum Non Nocere s’occupe du créneau Santé Environnementale, accompagnement des établissements dans des démarches de développement durable mais aussi dans des démarches de RSE (Responsabilité Sociétale des entreprises).
Alors, quand le rapport annuel de l’ONVS est tombé en Août dernier et que l’une des mesures phares mises en place a été l’édition de “fiches reflexes” et d’un guide pour prévenir les attentats, le fondateur de l’Agence, Olivier Toma, s’est indigné.
” L’ONVS sort un guide que les agressés n’auront qu’à consulter quand ils seront attaqués par leurs agresseurs” ironise Olivier Toma. Nous demandons impérativement que le guide soit complété par la création d’une stratégie sécuritaire dans le monde hospitalier“.
“Aucune mesure concrète n’est prise finalement. Il faut pourtant résoudre ce problème car il y a de plus en plus d’agressions dans les établissements hospitaliers. C’est inadmissible et extrémement dangereux” ajoute-t-il.
Avec 14 502 signalements d’agressions en 2014, effectués dans 337 établissements, dont 72% concernent des atteintes aux personnes (les 28% restant concernent des atteintes aux biens) et 18 143 victimes recensées (dont 85% de personnels), la situation est préoccupante.
Sécurité individuelle et sécurité collective
Envisager des systèmes de visio-surveillance, limiter les visites, organiser la surveillance des multiples accès par des rondes de jours et de nuit, installer des portiques de sécurité à l’instar de la SNCF qui dispose désormais de son propre service de police, créer une police hospitalière… Autant de mesures nécessaires selon l’Agence, pour ” éviter le pire“.
Quant au coût économique qu’entraineraient de telles mesures, Olivier Toma propose des pistes sur le blog de l’agence Primum Non Nocere . Parmi ces pistes, la formation et l’encadrement de chômeurs, “judicieusement sélectionnés“, pour assurer “le contrôle et la sécurisation des lieux, la vérification de l’identité des visiteurs, pour assurer un plan de sureté des instances hospitalières françaises nous parait devoir constituer une véritable priorité nationale“. Selon lui, les coûts de réalisation annexes et complémentaires des soins, telles les mesures sécuritaires, devraient aussi être mieux intégrés dans la tarification des actes.
Des protocoles pour renforcer les liens hôpital-justice : Marisol Touraine s’exprime.
Dans son rapport annuel, l’ONVS appelle à la signature de conventions «santé-sécurité-justice», en application d’accords nationaux de 2005 à 2010. Ces protocoles renforceraient les liens de proximité par la désignation d’un correspondant local police/gendarmerie des professionnels de santé.
Interrogée au sujet des violences hospitalières sur France Info mardi dernier, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé a annoncé que 530 conventions de ce type avaient déjà été signées.
Elle a également reconnu qu’il fallait “aller plus loin” et qu’elle avait nommé “un commissaire de police” pour s’occuper de ces questions au ministère de la santé. “Des mesures complémentaires doivent être prises en lien avec le terrorisme” a -t-elle expliqué.
Rédaction ActuSoins
Violence dans les établissements de santé : les chiffres clés 2014 (publiés en Août 2016)
- 14 502 signalements d’atteintes aux personnes et aux biens (contre 12 432 en 2013), effectués par 337 établissements (contre 353 en 2013)
- 2 catégories pour les signalements : les atteintes aux personnes (72% soit 10 638 signalements) et les atteintes aux biens (28% soit 4 098 signalements). A noter que dans la logique d’un système déclaratif, les établissements font remonter majoritairement des atteintes aux personnes, type d’atteinte le plus mal ressenti par les personnels et pour lequel ils sont souvent le moins bien préparés.
les services déclarant le plus de faits de violence, la psychiatrie (21%), les urgences (15%), la médecine (9%) et la gériatrie (9%) ; à l’exception de la psychiatrie, en baisse, ces chiffres reflétant une quasi stabilité depuis quelques années.- 18 143 victimes recensées en 2014, dont 85% de personnels
- 11 835 auteurs de violences aux personnes, dont 90% de patients, de visiteurs ou d’accompagnants. Dans 59% des cas, la cause portait sur la prise en charge d’un patient, dans 12% sur un temps d’attente jugé excessif, dans 12% sur l’alcoolisation, dans 7% sur un règlement de compte et dans 6% sur un refus de prescription.
- 2 224 dépôts de plainte et 185 mains-courantes : 30% de ces démarches concernaient des faits d’atteintes à la personne.
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