IADE : Grand silence du côté du ministère

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Cela fait plusieurs semaines que les IADE réclament la poursuite des groupes de travail initiés à la DGOS pour faire évoluer leur statut et la de leur profession. Mais depuis l'annulation du dernier groupe de travail par le ministère, les syndicats sont sans nouvelles. Et s'impatientent vraiment. 

Mobilisation des IADE infirmiers anesthésistes du 1er Octobre : un bilan en demi-teinte

Dans sa lettre de relance à Marisol Touraine, datée du 19 janvier dernier, l'intersyndicale FO, SNIA, était pourtant claire : "Nous nous permettons de vous réclamer d'une date de réunion avant la fin du mois de janvier, faute de quoi, nous ne pourrions qu'annoncer aux infirmiers anesthésistes l'échec des travaux et envisager rapidement une nouvelle et forte mobilisation de l'ensemble de la profession".

Pourtant à ce jour, ni la ministre ni la DGOS n'ont répondu aux syndicats qui réclament depuis plusieurs semaines la mise en place d'un groupe de travail (des réunions de concertation intersyndicale avaient déjà eu lieu, mais pas encore de réunions avec sociétés de médecins) pour re-définir l'exercice professionnel actuel des IADE, en mettant en avant les possibilités d'évolutions.

Les IADE exigent la poursuite d'un groupe de travail à la DGOS

Un calendrier de réunions avait été pourtant fixé et accepté par l'intersyndicale. La dernière date, initialement prévue le 7 janvier dernier, avait finalement été annulée et depuis les syndicats, malgré plusieurs relances, sont sans nouvelles de la DGOS.

"L'attente est forte" explique Arnaud Warot, secrétaire de l'AFIADE (Association Française des Infirmiers Anesthésistes Diplômés d'Etat) et membre du SNIA (Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes). "On se place  vraiment dans une attitude de dialogue et d'ouverture plus que dans une attitude de force. Et si grève il doit y avoir, nous resterons dans une posture d'ouverture et de dialogue".

"Nous sommes néanmoins interloqués par ce gouvernement qui prône le dialogue et qui ne daigne pas apporter la moindre réponse à nos demandes de rendez-vous" ajoute-t-il.

"Il se peut que le mouvement se durcisse et qu'on organise une grève prochainement.  On se donne quelques jours de réflexion, en espérant notamment rencontrer Marisol Touraine sur le salon  Secours Expo en fin de semaine" explique quant à lui Gérald Delarue, président de l'ANEIA (Association Nationale des Etudiants Infirmiers anesthésistes) qui espère, à l'instar de l'AFIADE et des syndicats, que les EIADE pourront rester dans une position de dialogue, plutôt que dans un rapport de force comme cela avait été lors des grandes mobilisations de 2010, avec le ministère.

"On est au paroxysme de la lutte IADE et je pense que la profession ne va pas rester longtemps très calme" prévient-il.

Les IADE soutenus par des parlementaires

Alors que les IADE ont entamé une vraie campagne de lobbying auprès des politiques et des médias, ils ont déjà obtenu le soutien de 34 parlementaires. Soutiens parmi lesquels celui de Jean-Louis Touraine, rapporteur du projet de loi sur la modernisation de notre système de santé (dite "Loi de Santé"), qui explique dans une lettre adressée au directeur de cabinet du ministère des affaires sociale, de la santé et du droit des femmes, que "légitimement les IADE demandent la reconnaissance de leur autonomie et de leurs exclusivités de leur compétences par l'obtention d'un statut de profession intermédiaire".

Une délégation a par ailleurs été reçue mi-janvier par la Commission des affaires sociales de l'Assemblée Nationale indique Arnaud Warot.

Marisol Touraine aurait également reçu, en aparté, une délégation d'IADE, lors de sa visite au CHU de Lille la semaine dernière.

Rédaction ActuSoins

Ce que les IADE réclament 

Outre la reconnaissance de leur autonomie par la récupération d'un corps spécifique de métier, les IADE souhaitent que leur place dans le système d'urgence (notamment pré-hospitalière) soit réaffirmée. "On a eu beaucoup de détracteurs, notamment avec des publications dévalorisantes par les sociétés dites savantes de la médecine d'urgence. Il faut faire reconnaître notre véritable plue-value au chevet du patient" explique Gérald Delarue. Il s'agit aussi, pour les étudiants, de ne pas se voir "amputer une partie de la spécificité du programme" au profit de nouveaux profils infirmiers, tels les Infirmiers en pratique avancée.

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Réactions

3 réponses pour “IADE : Grand silence du côté du ministère”

  1. Nicolas_Sanchez dit :

    Et oui 7 ans.
    Pour les infirmiers : 3 ans de formation initiale + 2 ans d’exercice professionnel à temps plein + 2 ans de formation de spécialité en anesthésie = 7 ans de cursus de formation
    Vous ne pouvez pas devenir infirmier anesthésiste en moins de 7 ans.

  2. solange granier dit :

    Un cursus de 7 ans ???
    Je lis, ici et là, depuis 48 heures que les IADE revendiquent un cursus de formation de 7 voire de 8 années ??? A ma connaissance, il y a 3 années en Ifsi et 2 années en spécialisation, non ? Donc 5 et pas 7 ou 8 ??
    Cette annonce, pour le moins surprenante, est de plus reprise par les députés; les sénateurs, l’ordre infirmier et le snia.

  3. solange granier dit :

    Depuis plusieurs semaines, madame Touraine fait la morte en attendant sa « mutation » mi février : ce quelle aura fait de mieux lors de son (trop) long passage au ministère.

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