La généralisation de la vaccination contre les infections à papillomavirus à tous les collégiens de cinquième volontaires, annoncée par le président de la République pour la rentrée scolaire 2023, a surpris les infirmiers de l’éducation nationale. Leurs syndicats se demandent comment cette campagne va se dérouler et impacter leur travail.
Des incertitudes demeurent sur la manière dont va donc se dérouler la vaccination contre les infections à papillomavirus (HPV) des collégiens de cinquième, qui doit commencer à la rentrée 2023.
En tout état de cause, ce ne sont pas les infirmiers des établissements qui vaccineront les élèves, assure Saphia Gereschi, présidente du Syndicat national des infirmiers conseillers de santé (Snics), « c’est ce qui a été dit par le ministère ».
De toute façon ils ne le pourraient pas, souligne Gwenaëlle Durand, présidente du Syndicat national des infirmiers éducateurs de santé (Snies-Unsa Education) : « si on était en nombre suffisant bien sûr qu’on aimerait vacciner, assure-t-elle. Mais on n’est déjà pas beaucoup, certains qui travaillaient dans deux collèges se retrouvent à travailler dans trois » car de nombreux postes ne sont pas pourvus.
Surprise
Ni le Snics ni le Snies ne s’opposent à la vaccination des collégiens et collégiennes contre le HPV, bien au contraire. « Nous sommes pour la promotion de la vaccination, toutes les vaccinations et particulièrement celle contre les infections à paillomavirus », insiste Saphia Gereschi.
Mais « on a appris cela par voie de presse », déplore Gwenaëlle Durand. Emmanuel Macron a en effet annoncé cette mesure le 28 février, lors d’une visite dans un collège de Charente. Le Snics n’a pas non plus apprécié que ce projet soit lancé sans que les représentants des infirmiers concernés, « forcément impactés », aient été concertés, indique sa présidente.
Apparemment, donc, ce sont les ARS qui organiseront la vaccination dans les collèges. En Nouvelle-Aquitaine, par exemple, l’agence a lancé un appel à candidatures auprès de centres de vaccination pour constituer « des équipes mobiles de professionnels de santé qui se déplaceront dans tous les établissements scolaires pour proposer gratuitement les deux doses de vaccins ».
Mais Gwenaëlle Durand se dit tout de même « inquiète quant à la réalisation » de la campagne sur le terrain et au surplus de travail que cela occasionnera pour les infirmiers car au-delà de l’administration du vaccin, « c’est tout le reste qui est chronophage », souligne-t-elle.
« Ce qui risque de se passer, craint-elle, c’est que nous devions transmettre l’information dans les classes et aux familles et récupérer toutes les autorisations parentales. »
Pour Saphia Gereschi, « ce n’est pas nous qui allons faire le secrétariat du dispositif de l’ARS ». Selon elle, les équipes qui seront recrutées par les ARS devraient se charger de tout… « Nous serons vigilants et ferons en sorte que les dérives soient les plus minimes possibles », ajoute la présidente du Snics.
Promouvoir la vaccination
Au-delà des modalités pratiques, Gwenaëlle Durand trouve judicieux que la vaccination contre le HPV se déroule dans le cadre scolaire, où les élèves peuvent être sensibilisés et informés par les infirmiers avant d’aborder le sujet au sein de leurs familles.
Saphia Gereschi s’interroge en revanche sur la pertinence de ce choix par les pouvoirs publics. « On a un passif assez douloureux sur la vaccination », précise-t-elle.
Selon elle, l’organisation de campagnes de vaccination au sein des établissements scolaires n’a pas rencontré de grands succès.
La présidente du Snics se souvient ainsi de la mobilisation de vastes moyens humains et logistiques pour vacciner les élèves et les enseignants contre la grippe A(H1N1) en 2010 et « ça s’est avéré être un fiasco, personne ne s’est présenté ».
Pour vacciner leurs enfants contre l’hépatite B, les familles ont préféré se tourner vers leur médecin traitant, ajoute-t-elle. Idem pour la vaccination contre la Covid.
Cette nouvelle campagne de vaccination au collège sera-t-elle plus concluante ? Pour Saphia Gereschi, la vaccination suscite dans le public « une certaine réticence, des interrogations » mais les infirmiers scolaires seront là, ajoute-t-elle, pour faire sa « promotion, expliquer, rassurer, donner des informations objectives sur les bénéfices et les risques ».
À condition, ajoute Gwenaëlle Durand, qu’ils soient informés et formés sur cette vaccination spécifique.
Géraldine Langlois
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