Une augmentation modérée des maladies cardiovasculaires et de la mortalité par cancer du poumon a été observée chez les infirmières travaillant en rotation de nuit , selon une étude américaine à paraître dans la revue « American Journal of Preventive Medecine ».
L’équipe de chercheurs a utilisé les dossiers de 75 000 infirmières américaines recrutées dans une cohorte (Nurses’ Health Study). Pendant 22 ans, leur rythme de travail et leur état de santé ont été suivis. Dès 6 ans de travail de nuit, l’effet néfaste du décalage se fait sentir. Les participantes étaient exposées à un risque accru de 11 % de mortalité toutes causes confondues.
Cette nouvelle étude confirme deux effets liés à la durée du travail en horaires décalés: une augmentation de l’incidence des maladies cardiovasculaires et de la mortalité par cancer du poumon, chez des infirmières ayant travaillé en rotation par quarts, de nuit, respectivement pendant 5 et 15 années ou plus.
Les femmes qui ont occupé un travail posté durant 6 à 15 ans, ont un risque de décès, toutes causes confondues accru de 11% et de 19% lié à un événement cardiaque.
Au-delà de 15 années de travail posté, le risque de décès cardiaque est accru de 23%, et s’ajoute un risque de décès par cancer du poumon, accru de 25%.
Le Dr. Eva Schernhammer, senior author and associate professor of medicine at Harvard Medical School, estime que les risques les plus importants apparaissent en alternant le travail de jour et de nuit, ce qui provoque un “jet lag constant” car “les rythmes circadiens ne s’ajustent jamais”.
Rappelons que depuis 2007, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère le travail de nuit comme un cancérigène probable.
Cyrienne Clerc
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