Sondage: 75% des infirmiers inquiets pour leur avenir

Sondage: 75% des infirmiers inquiets pour leur avenir

Un sondage réalisé fin septembre par Ipsos* pour l'éditeur Wolters Kluwer montre une profession inquiète mais toujours motivée.

C’est le principal enseignement de cette enquête, réalisée auprès de 303 infirmiers constituant un échantillon représentatif : lorsqu’on les interroge sur l’avenir de leur profession, 75% des infirmiers affirment ressentir de l’inquiétude. Un pessimisme particulièrement présent parmi les personnels des hôpitaux publics.

Les infirmiers interrogés estiment aussi que leur situation s’est détériorée ces dernières années. Plus de la moitié d’entre eux pointe notamment le niveau de stress, la quantité de travail et le manque de reconnaissance de la part des pouvoirs publics. Ils sont 45% à considérer que leurs conditions de travail se sont dégradées.

Mais les professionnels interrogés se disent toujours aussi motivés. Pour 81% d’entre eux, il n’est pas question de changer de métier, même s’il est difficile. Et lorsqu’on les interroge sur leur état d’esprit actuel, 49% des sondés répondent « motivé ». Les infirmiers semblent aussi moins négatifs concernant leur salaire, leurs perspectives d’évolutions et la reconnaissance de leur travail par les médecins et les patients. Sur tous ces sujets, ils estiment majoritairement que la situation n’a pas changé ces dernières années.

Divergences sur la catégorie A et l’âge de la retraite

La profession semble plus divisée, en revanche, sur les dernières réformes menées par le ministère de la Santé. Le passage de la catégorie B à la catégorie A fait particulièrement débat. Si 53% des sondés l’approuvent, ils ne sont plus que 45% quand on leur explique les conséquences de ce changement de statut (salaire, départ en retraite). Les infirmiers du secteur public sont très divisés à ce sujet : 47% sont favorables à la catégorie A, tandis que 42% sont contre.

Les jeunes infirmiers, en revanche, souhaitent majoritairement changer de statut. L’ensemble de la profession est en tout cas d’accord pour estimer que la reconnaissance du diplôme d’infirmier au niveau licence est une bonne chose.

L’âge de départ en retraite fait aussi débat entre professionnels du secteur libéral et infirmiers des hôpitaux publics. Les premiers estiment pouvoir travailler au moins jusqu’à 60 ans, alors que les seconds estiment que 55 ans est l’âge limite pour exercer dans de bonnes conditions.

Même division aussi sur l’Ordre infirmier : les deux tiers des libéraux pensent que c’est une bonne chose, alors que les hospitaliers le rejettent massivement. Si on regarde les statistiques tous secteurs confondus, l’ordre reste tout de même très impopulaire (67% des personnes interrogées sont contre). 81% des infirmiers estiment également que le montant de la cotisation (75 euros) est trop élevé.

Amélie Cano

* “Sondage a été réalisé auprès de 303 infirmiers, constituant un échantillon représentatif de cette population en termes de sexe, d’âge, de secteur d’activité et de région (méthode des quotas), interrogés par téléphone du 23 au 29 septembre 2010.”