
Philippe Douste Blazy sous la tutelle de Simone Veil, Bernard Kouchner sous celle d’Elisabeth Guigou… Si la santé s’est parfois retrouvée sous la coupe d’un ministère aux attributions élargies, elle conservait pourtant son autonomie depuis plusieurs années.
Du côté des professionnels de santé en revanche, la relégation de la Santé à un secrétariat d’Etat porte elle aussi sa part de symbole, moins positif cette fois.
Un secrétariat d’Etat n’a pas la même portée politique qu’un ministère ni la même autonomie. Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers regrette d’ailleurs “de ne pas avoir un ministère à part entière” et évoque un “rendez-vous manqué”, même si le retour de Xavier Bertrand est perçu favorablement par le président du SNPI Thierry Amouroux.
Difficile en effet d’imaginer un ministre chargé du Travail et de l’Emploi consacrer la majorité de son temps à la Santé, à quelques mois du début d’une campagne présidentielle durant laquelle le chômage sera une problématique majeure. A titre de comparaison, les Sports bénéficient dans ce nouveau gouvernement d’un ministère à part entière…
Mais l’essentiel n’est pas là. La nomination de Xavier Bertrand a un mérite au yeux de Nicolas Sarkozy : réconcilier les médecins, notamment les libéraux — classiquement ancrés à droite — avec leur ministère de tutelle. La Confédération des Syndicats Médicaux Français salue d’ailleurs “les changements d’équipes intervenus dans le cadre du remaniement ministériel” et attend un “changement de cap” et une “reprise du dialogue”. Les 200 000 médecins ont toujours eu une plus grande conscience de leur poids électoral que les 500 000 infirmiers.
Le dossier phare du quinquennat en matière de Santé , la loi Hôpital Patients Santé et Territoire, a été votée en 2009. Peut être n’est-il tout simplement pas judicieux de s’attaquer de front à de nouvelles réformes comme le financement de l’assurance maladie, la remise à flot de l’hôpital public ou la fermeture des maternités et blocs opératoires avant l’élection présidentielle de 2012. Bilan dans 18 mois.
Thomas Duvernoy



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