A l’instar de la crise que traverse l’hôpital public, les services de pédiatrie font face à la fermeture de lits ou à l’impossibilité d’ouvrir leurs lits saisonniers par manque de puéricultrices, d’infirmiers, d’auxiliaires puéricultrices et de pédiatres.
“Les urgences pédiatriques sont submergées comme tous les hivers par les épidémies virales, dont les conséquences respiratoires peuvent être graves chez les plus jeunes“, a rappelé le CIH.
Or, les services ferment et, même en ville, “les pédiatres sont en nombre insuffisant“, “les médecins généralistes sont saturés“.
Conséquences ? “Des enfants en situation d’urgence ne peuvent plus être pris en charge par les services compétents, laissant des parents en grand désarroi et des enfants atteints de maladie chroniques en situation instable sont renvoyés chez eux par manque de place.”
Equipes incomplètes
Lors d’une succession de témoignages, les professionnels de santé présents à la conférence ont fait le même constat, édifiant. “Ces enfants sont en danger“, a considéré le Dr Oanez Ackermann, pédiatre dans le service d’hépatologie et de transplantation hépatique du CHU Bicêtre (AP-HP).
“La pénurie de personnel paramédical, et en particulier, infirmier, a maintenant franchi un point critique. Quand seules 2 infirmières au lieu de 4, voire même une seule pendant une partie de la journée parfois, doivent assurer cette charge de travail, non seulement la sécurité de nos patients n’est plus garantie, mais en plus les infirmières n’ont pas le temps d’accompagner, de soutenir et d’écouter, ce qui constitue pourtant un soin incontournable dans la prise en charge de l’enfant et de sa famille“, a-t-elle expliqué.
Dans son service, a-t-elle indiqué, 8 lits ont été fermés au début de l’été, puis 2 lits supplémentaires fin septembre, soit 10 lits des 24 lits du service d’hépatologie pédiatrique.
“Désert paramédical”
Même son de cloche côté infirmier.
“Les paramédicaux sont à bout de souffle“, a lancé Laurent Rubinstein, infirmier de l’équipe de la suppléance du CHU Robert Debré (AP-HP).
“Chaque jour, nous nous questionnons sur le devenir de nos métiers (infirmier, infirmier puériculteur, auxiliaire de puériculture, aide-soignant). Nous entrons dans une période compliquée dans l’ensemble des services avec l’arrivée de la période hivernales, c’est-à-dire une augmentation du nombre de passages aux urgences avec 330 passages par jour à l’hôpital Robert Debré qui est un des 5 lieux d’urgences pédiatriques de l’AP-HP, le plus gros de France.“
Il a pointé par ailleurs une “augmentation de la violence omniprésente“, “car les parents de veulent pas attendre“. “Ils sont impatients, angoissés dans la salle d’attente.”.
Entre stress et angoisse dans les yeux des paramédicaux aguerris, cette montée de violence entraîne des arrêts maladie et également des burn-out, a-t-il expliqué. Il manque d’ailleurs, dans son CHU, 25 IDE en réanimation pédiatrique, dont 17 sur des postes vacants.
“Le turn-over est très important. Celui-ci est également lié à une désillusion des métiers soignants. Lorsque l’on arrive après l’obtention de notre diplôme, nous ne sommes pas préparés à cela. A l’école, nous avons des cours sur le prendre soin, le ‘take care’, ce qui signifie une prise en charge en globalité. Mais c’est faux, une fois en poste, nous ne pouvons pas appliquer la théorie. Nous réalisons des soins techniques sans parfois savoir le prénom de l’enfant, faute de temps“.
Rédaction ActuSoins
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