L’ancienne directrice des soins de l’AP-HP, est depuis trois ans conseillère générale des établissements de santé à l’Inspection Générale des Affaires Sociales.
Une personnalité incontournable
Elle n’est pas énarque. Ni polytechnicienne. Pourtant, Michelle Bressand, personnalité incontournable du milieu infirmier, a su se faire une place parmi les « grands » et faire valoir son point de vue au sein des instances et des lieux de décision.
Certains, en lisant ce portrait, la critiqueront. D’autres la défendront. C’est inévitable. Car une infirmière qui ne fait plus de terrain, qui prend d’autres responsabilités, et qui a contribué à la création de l’Ordre, ça fait toujours polémique.
Même lorsqu’il s’agit de la première infirmière à avoir été chargée de mission au sein d’un cabinet ministériel. Même lorsqu’il s’agit aussi de celle qui a contribué à l’élaboration du diplôme unique en 1993 ainsi qu’à la création des diplômes d’infirmier anesthésiste et d’infirmier de bloc opératoire, et de celle qui s’est investi pour la reconnaissance au grade licence du D.E.
À 62 ans, elle est toujours engagée dans ce type de combat. « Nous arrivons à monter les marches depuis tellement d’années, il faut continuer. Je partirai heureuse de ma carrière lorsque les infirmières auront un vrai diplôme universitaire qui leur permettra, si elles le souhaitent, de devenir décisionnaires des avancées de leur profession », explique Michelle Bressand.
Depuis trois ans, elle occupe le poste de conseillère générale des établissements de santé. C’est encore une fois la première infirmière à avoir accédé à une telle fonction. « Je ne trouvais pas normal qu’il n’y ait pas de représentant de la profession paramédicale chez les Conseillers Généraux des Etablissements de Santé ni à l’IGAS. J’ai donc adressé une lettre à l’attention de Madame Bachelot, à l’époque ministre de la santé. Elle m’a alors nommée.
Nous devons faire des bilans et des propositions objectives sur des thèmes et des missions qui nous sont confiées. Par exemple, cette année est consacrée aux droits des patients à l’hôpital. J’ai l’avantage de connaître cet environnement, ce qui aide pour les recherches », souligne Michelle Bresssand.
Lorsqu’elle évoque l’ordre infirmier, ses sentiments sont partagés. « J’ai voulu la création de cette institution qui me semble indispensable. Néanmoins, j’ai un peu honte de la manière dont elle a été mise en oeuvre. Il aurait fallu commencer plus lentement, avec très peu de cotisations et plus d’écoute des professionnels. »
Un parcours ascensionnel
Michelle Bressand côtoie le milieu hospitalier depuis plus de 40 ans. Dans sa carrière, rien ne l’a arrêté. Même pas l’ hépatite virale qu’elle a contractée en service. Depuis ses débuts, elle s’est « engagée ». « J’ai été propulsé dans ce métier par hasard. Je rêvais de devenir professeur d’Histoire-géo. N’ayant pas été reçue à l’école normale, j’ai suivi les recommandations d’une conseillère d’orientation qui m’indiquait la profession d’infirmière. Ça a été comme un coup de foudre. Dès mon premier jour à l’école, après la visite de l’hôpital, j’ai su que j’étais faite pour ce métier ».
Les années de soins en réanimation, médecine, neurochirurgie, les rencontres « exceptionnelles » avec des personnalités « hors norme », la mènent consécutivement à devenir cadre, infirmière générale, directrice des soins de l’hôpital St Louis et de l’hôpital Cochin, directrice des soins de l’ensemble de l’AP-HP, puis conseillère générale des établissements de santé.
Lorsqu’elle évoque son parcours, Michelle Bressand n’oublie rien. Plutôt enthousiaste à l’idée de se faire dresser le portrait, elle raconte avec joie et discipline les anecdotes de sa vie, de sa famille, de ses expériences passées. « A partir du moment où je suis en bonne santé, je suis heureuse » explique-t-elle pour se définir.
Un bonheur qui d’ailleurs transparaît sur son visage. Plutôt bavarde et rigolote, son contact est agréable. Elle ne manque pas de faire quelques blagues à ce sujet. « Jeune cadre, on me surnommait France Inter. Car j’étais présente 24H/24 telle une émission radio ». Pour Michelle Bressand, communiquer est important. Elle sait « l’ouvrir » quand il le faut et reste honnête dans ses convictions.
Malika Surbled
Michelle Bressand en 7 dates
1967 : travaille dans différents services en qualité d’infirmière, puis de cadre
1981 : infirmière générale adjointe de l’hôpital Claude Bernard, elle héberge ses jeunes recrues qui ne trouvent pas de logement
1988 : première infirmière appelée à siéger au Comité national d’éthique
1989 : chargée de mission au cabinet du ministre de la Santé Bruno Durieux.
1998 : Directrice des soins de l’AP-HP
2004 : Publie son livre « infirmière, la passion de l’hôpital », La fera connaître auprès du grand public. Devient officier de la légion d’honneur
2010 : Est promue commandeur dans l’ordre national du mérite
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