Les infirmiers sapeurs pompiers affutent leurs arguments face aux médecins urgentistes

Les infirmiers sapeurs pompiers affutent leurs arguments face aux médecins urgentistes

Lassés des attaques des syndicats de médecins sur leurs compétences et leur danger potentiel pour les patients, les infirmiers sapeurs-pompiers publient une étude analysant l’impact de l’engagement volontaire sur leurs relations avec leur établissement hospitalier.

Les infirmiers sapeurs pompiers affutent leurs arguments face aux médecins urgentistesDepuis plusieurs années, des syndicats professionnels de médecins urgentistes comme Samu de France ou l’AMUF multiplient les communiqués de presse virulents contre les infirmiers Sapeurs Pompiers, et leur place au sein du système de secours préhospitalier.

Entre autres arguments, certains urgentistes reprochent notamment aux infirmiers hospitaliers ayant une activité volontaire de ne pas respecter les repos de sécurité, et de participer à l’absentéisme hospitalier. Un discours méthodique, qui finit par porter ses fruits au sein du ministère de la santé ou de la DGOS.

Pour Cédric Havard, président de l’association nationale des infirmiers sapeurs pompiers (ANISP), “il ne sert à rien de continuer à s’opposer par communiqués de presse interposés, avec des échanges de bas étages”.

Face à ces attaques, l’association nationale des infirmiers sapeurs pompiers (ANISP) réplique donc par une enquête sociologique sur les infirmiers SPV exerçant en structure de soins.

Mené sur un échantillon de 705 infirmiers sapeurs pompiers, soit environ 20% de l’effectif total, l’enquête cherche à dresser un panorama complet du profil des ISPV interrogés et de leur comportement face à leurs multiples activités.

Priorité à l’employeur hospitalier

Près de 80% des sondés affirment changer régulièrement de planning pour la continuité du fonctionnement du service ou bien pour remplacer un collègue. Pour la majorité d’entre eux, ces modifications les amènent à annuler des missions ISPV.

La plupart des infirmiers sapeurs pompiers ont des enfants (67%), et ce sont majoritairement des contraintes familiales qui occasionnent des retards ou des absences au sein des services hospitaliers.

Pour Cédric Havard, les résultats de cette étude“démontrent clairement que la majorité des infirmiers sapeurs pompiers placent leurs priorités vis à vis de leur employeur, puis de leur famille. Leur activité volontaire arrive après ces deux éléments.” Et de renvoyer l’argument du repos de sécurité aux établissements de soins : “Seuls 44% des IDE interrogés ont des plannings hospitaliers qui respectent les 11h de repos…”

“Maintenant, nous avons des données objectives à produire auprès des pouvoirs publics” conclut-il, avant de rappeler l’essentiel pour le patient : “Sur le terrain, la collaboration se passe la plupart du temps très bien, nous travaillons en bonne intelligence.” 

Thomas Duvernoy

Pour aller plus loin : 

Enquête sur l’impact de l’engagement citoyen desinfirmiers de sapeurs-pompiers volontaires dansleurs relations avec les employeurs publics ou privés.

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