Les infirmières en portrait dans ActuSoins : Que sont-ils devenus ? (3)

Les infirmières en portrait dans ActuSoins : Que sont-ils devenus ? (3)

Cela fait près de cinq ans qu’ActuSoins part à la rencontre de soignants un peu partout en France. Certains ont des initiatives à mettre en lumière. D’autres exercent dans des services méconnus. Tous ont un parcours qui sort de l’ordinaire. Nous avons voulu prendre des nouvelles (voir les autres portraits).
Adeline Vilpoux infirmière de bloc opératoire IBODE en portrait dans ActuSoins magazine
Adeline Vilpoux infirmière de bloc opératoire © MS/2010

Retrouvons Adeline Vilpoux : 

Lors de notre rencontre en 2010, Adeline était très impliquée auprès de médecins du monde. Infirmière de bloc opératoire, elle était partie en mission en Erythrée pour participer à la formation des soignants locaux aux soins pré, per et post-chirurgicaux pour les césariennes d’un hôpital de campagne.

« Depuis, j’ai quitté Paris pour la Sologne et j’envisage d’ouvrir un gîte. En qualité d’infirmière, je suis au chômage en recherche d’emploi de formatrice en IFSI. J’ai pour projet d’intégrer une école des cadres. Je suis toujours bénévole pour médecins du monde où je suis responsable de la mission des réfugiés érythréens en Ethiopie et je fais partie du groupe plaidoyer violence et migrants ».

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Adeline, infirmière d’ici et d’ailleurs

Au fil de ses expériences, elle a trouvé ce qui lui convient vraiment. Grâce à son organisation et à sa réflexion sur les moyens de pouvoir tout concilier, Adeline Vilpoux, jeune maman de 31 ans et infirmière adhérente à Médecins du Monde, est inscrite sur les listes de départ en missions d’urgences humanitaires et peut être appelée à tout moment.

« Lorsque mon bébé est né l’an dernier, mes parents m’ont aussitôt dit : tu vas enfin rester en place !», raconte-elle en riant. Adeline ne le conçoit pourtant pas de cette façon-là. Bien sûr, elle ne partira plus trois ou six mois, loin de son nouveau cocon familial. Bien sûr, elle n’abandonnera pas non plus sa vie urbaine qu’elle aime tant, faite d’expositions, de littérature et de musées.

Il faut dire qu’Adeline a beaucoup bougé ces dernières années. D’un poste d’infirmière au Club-Med d’Ibiza à une mission d’installation de bloc opératoire en Erythrée pour Médecins du Monde, en passant par plusieurs années sur différents postes en Guadeloupe, elle a toujours adapté son parcours au rythme de ses envies. À présent, elle a trouvé sa solution : elle ne s’absentera que pour de courtes périodes.

Grâce à sa première expérience humanitaire en Afrique, elle est inscrite sur les listes des soignants pouvant participer aux missions d’urgences, c’est-à-dire aux missions qui ne durent en principe pas plus de quinze jours. Intérimaire par ailleurs, et travaillant uniquement au bloc, elle apprécie sa relative liberté. « L’intérim me permet d’être indépendante, je n’ai personne au-dessus de moi et je travaille où et quand je le souhaite. Cela me donne la possibilité de pouvoir me libérer à tout moment si nécessaire ». Reste à pouvoir s’organiser pour les départs.

Et ce n’est pas si évident. Faute de temps et à son grand regret, elle n’a pas pu faire partie des équipes missionnées pour partir en Haïti. « Il  fallait que je sois disponible et capable d’arriver sur Bordeaux dans les deux heures qui ont suivi l’appel de Médecins du monde. Avec le souci de la garde du petit et malgré l’ouverture d’esprit et la disponibilité de mon ami, ce n’était pas réalisable !».

Humanitaire pour Humanité

« À l’origine, j’ai choisi d’être infirmière pour devenir directrice de crèche. Cette intention me venait du stage en classe de troisième que j’avais effectué auprès des enfants et que j’avais vraiment apprécié », explique Adeline. Avec le temps, elle a changé d’avis. D’abord parce que pendant ses études, elle a découvert d’autres horizons. Ensuite parce que l’idée de l’humanitaire est venue se greffer à ses projets.

Dans un premier temps, faute d’expériences et d’opportunités, elle n’a pas pu la concrétiser. Jusqu’en 2007, où, se retrouvant seule et sans attache, elle a franchi le pas. « Cette année-là, j’ai changé de vie. Je me suis retrouvée célibataire, sans appartement. Je me suis dit que c’était le moment de me lancer ». Alors, après une réunion d’information et une courte formation à Médecins du Monde, elle est partie trois mois en Erythrée. « Cette mission me convenait particulièrement, car c’était une mission chirurgicale, comme je les aime, et non une mission de soins primaires comme une campagne de vaccination par exemple. Ça a été l’expérience la plus enrichissante de ma vie ».

Enrichissante, car humainement, elle a appris beaucoup. Embauchée pour former les soignants locaux aux soins pré, per et post-chirurgicaux pour les césariennes, elle a côtoyé une population accueillante et chaleureuse. « Les savoirs sont partagés, j’ai vécu un échange énorme ». Le poste étant installé dans une zone désertique à six heures de la capitale, elle a eu principalement affaire à des nomades non-initiés aux pratiques médicales occidentales.

« Avant, les femmes étaient plutôt accouchées dans leur village, par des sages-femmes qui se passaient le relais de mère en fille et qui pratiquaient presque systématiquement l’excision. Alors, il y avait beaucoup de mortalité maternelle et infantile. Avec notre arrivée et la mise en place par les autorités publiques d’autres structures de soins dans le pays, les professionnels – souvent des hommes – ont expliqué aux femmes et à leurs maris, l’utilité d’éventuelles pratiques de césariennes. Cela a été très bien compris et très bien accepté », évoque Adeline avec un profond respect. D’ailleurs, ce n’est pas par hasard si son choix s’est fixé sur Médecins du Monde pour partir. « La dimension humaine de cette association me correspondait, aussi bien dans le fonctionnement que dans l’implication personnelle demandée ».

Lors de cet échange sur une terrasse parisienne, Adeline aurait pu en raconter encore davantage tant elle semblait enthousiaste. Ce qui est certain, c’est que le partage, la pédagogie et la découverte sont ses priorités professionnelles. Il s’agit maintenant pour elle de pouvoir déterminer comment réussir à les pratiquer à long terme.

Malika Surbled

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Une réaction

  1. Bravo Adeline total respect

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