Retrouvons Marion Berthelage
Marion travaille toujours dans un service de gériatrie L’association d’accompagnement des familles de mourants qu’elle a créée se porte bien. 2522 personnes y adhèrent.
« Depuis deux ans, l’association s’est développée : articles sur le site internet, lettres aux aidants, participation à des congrès… J’aimerais maintenant préparer un diplôme universitaire de Soins palliatifs pour compléter mes compétences », explique Marion contactée par ActuSoins.
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Marion, aide-soignante et fondatrice d’une association d’accompagnement en soins palliatifs
Marion est aide-soignante dans un service de gériatrie. Il y a deux ans, elle a eu l’idée de créer un site internet pour aider, conseiller et soutenir les familles confrontées à l’accompagnement d’un mourant.
C’est l’histoire d’une fille au grand cœur qui consacre une grande partie de son temps professionnel et personnel à aider les personnes en détresse.
Un site internet comme lieu d’échange
La journée, Marion travaille auprès de personnes âgées, dans un service de court séjour, à l’hôpital d’Argenteuil. Le soir, quand elle rentre chez elle, elle prend son ordinateur et gère le site internet qu’elle a créé, pour les familles et les aidants de patients mourants. « Ce que je ne peux pas apporter directement à l’hôpital, j’essaye de l’apporter à l’extérieur. Nous, les soignants, nous sommes accaparés par les soins, et nous ne disposons malheureusement pas d’assez de temps pour accomplir un véritable accompagnement lorsque nos patients sont en phase palliative », explique Marion.
À 31 ans, Marion est une jeune femme qui se réalise à travers son activité. Son regard vert pénétrant en dit long sur la détermination qui l’a poussée à aller jusqu’au bout de son projet en créant sa propre association. « Je ne me prétends pas et je ne m’improvise pas psychologue. J’ai juste remarqué que pour certaines personnes, il était plus facile de s’exprimer sur internet que d’aller consulter un spécialiste », souligne-t-elle.
Marion alimente donc le site de son association « L’envolée d’or ». Au total, 12000 visiteurs y ont cherché une information. En plus du forum dédié aux conseils, les internautes peuvent trouver des articles, des poèmes, des liens vers d’autres associations ou vers un réseau de psychologues en ligne. Certains y déposent des témoignages, comme pour se décharger d’une émotion trop envahissante.
D’autres remercient. « L’objectif est de laisser libre cours à ses sentiments. Nous ne censurons rien et il n’y a aucune barrière de culture ou de religion. Tout le monde peut répondre à tout le monde. Chacun à sa propre conception de la mort et doit pouvoir exprimer à sa convenance son ressenti ».
Une association à dimension humaine
C’est un peu grâce aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux que Marion a découvert cette nouvelle vocation. Tout a commencé quand, il y a 2 ans, elle lance une page facebook consacrée aux soins palliatifs. Très vite, les demandes d’aide et de conseils affluent. « Je ne m’y attendais vraiment pas. Des personnes de toute la France venaient sur la page et témoignaient de leur vécu. Plutôt que d’être dépassée par la situation et par la gestion de ce succès, j’en ai parlé autour de moi et avec trois amis, nous avons fondé l’association ».
À présent, pour développer le concept, ils cherchent ensemble des collaborateurs bénévoles.« Psychologues, médecins, infirmières, assistantes sociales ou quelqu’un qui puisse nous apporter une aide professionnelle ». Idéalement, Marion aimerait aussi trouver un parrainage pour son association. Une personnalité médiatique qui pourrait communiquer sur son existence.
Si Marion souhaite développer son activité, ce n’est pas par ambition ou par cupidité. Elle souhaite juste aider toujours davantage. « L’idée, c’est d’avoir au moins un local où nous puissions nous rencontrer, échanger. Puis nous pourrions organiser des débats, des conférences », explique-t-elle.
Elle ne souhaite cependant pas faire de cet « à-côté » son activité principale. « Il faut rester dans une dimension humaine et associative », précise la jeune femme. « Ce qui est paradoxal dans une association ou dans une entreprise, c’est que plus on est nombreux, plus on peut faire de choses. Mais plus on fait de choses, plus on s’éparpille. Ce n’est pas ce que je souhaite pour le moment. Tout ça est trop récent et j’ai envie de prendre le temps. »
Lorsqu’elle envisage son avenir, Marion reste modeste. Elle aime son métier et aspire à une meilleure reconnaissance de sa profession. Fidèle à la gériatrie, elle n’a jamais exercé dans un autre service. Elle n’envisage pas, pour l’instant de postuler dans une unité de soins palliatifs. « Je préfère avancer tout doucement, prendre le temps, être conseillée et suivre des formations avant de me lancer vers cette voie de façon professionnelle » explique la jeune femme.
Malika Surbled
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