“En premier stage infirmier, on m’a demandé d’aller féliciter une maman qui venait d’accoucher. C’était mon premier jour. En fait, elle avait perdu son bébé”; “En stage de formation, on m’a demandé d’aller prendre la température à [une personne] en fin de vie, sans me prévenir que la personne était déjà morte depuis 4 heures”; “Dans un stage on m’a dit que quand un patient décède, on fait la blague au stagiaire de lui faire prendre la tension et on regarde à quel moment le stagiaire se rend compte que la personne est morte.“.
Depuis quelques jours, les témoignages accablants sur les réseaux sociaux d’étudiants en soins infirmiers bizutés ou témoins de bizutages, font réagir.
“Nous souhaitons dénoncer ces comportements et le bizutage encore trop présent sur le terrain, bien qu’il soit illégal“, indique la Fnesi dans un communiqué.
Le bizutage est considéré comme un délit par le Code pénal, rappelle-t-on.
#Balance ton stage
En 2020 déjà, un hashtag #BalanceTonStage avait été lancé pour dénoncer les conditions “intolérables” des étudiants en stage, observe la Fnesi. Une grande majorité des tweets et des publications sont depuis réalisées par des étudiants en sciences infirmières.
Au-delà du bizutage, ce hashtag dénonce le harcèlement subit en stage par certains étudiants. Et les témoignages pleuvent. “Deux infirmières faisaient le concours de qui arrivait à faire arrêter la formation de l’étudiant en premier”; “Une infirmière s’est présentée à moi comme l’infirmière qui faisait pleurer les étudiants“, peut-on lire ici et là.
Les enquêtes, menées par la Fnesi, confirment que ces témoignages correspondent à la réalité vécue par une grande partie des étudiants sur le terrain. Ainsi, en 2017, 33,4% des ESI déclaraient avoir été harcelés par un soignant.
Les résultats d’une enquête plus récente (2020), intitulée “Covid-19, pas de retour à la normale” sont consternants. “Les dysfonctionnements déjà présents dans les terrains de stage ont fortement été accentués engendrant une mise en danger des ESI : sentiment d’insécurité, détresse psychologique, dévalorisation et démotivation rythment désormais [leur] quotidien“, indique la Fnesi.
Vers une évaluation systématique des lieux de stage ?
Pour l’amélioration de la qualité et des conditions de formation des étudiants en sciences infirmières, la Fnesi demande le développement d’une évaluation systématique et obligatoire des lieux de stage.
“L’objectif est de mettre en place une plateforme nationale qui permettrait aux étudiant.e.s d’évaluer leurs stages afin d’observer les améliorations notables à mettre en place au sein des établissements accueillant des ESI “, précise la fédération étudiante.
A l’heure où, la perte de sens et le manque d’attractivité à l’hôpital sont des thématiques centrales, “agir face à ce genre de problématiques est indispensable et serait un levier parmi d’autres, face aux démissions des étudiant.e.s en sciences infirmières“.
Un stage qui se déroule dans de bonnes conditions, “c’est un ESI qui croit en son futur métier et en sa formation“.
Rédaction ActuSoins
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