Kdog : des chiens pour dépister le cancer du sein

Kdog : des chiens pour dépister le cancer du sein

Projet Kdog : Isabelle Fromantin, infirmière titulaire d’un doctorat en sciences et ingénierie se sert de chiens dans ses travaux de recherche. Son objectif  : proposer des solutions de dépistage du cancer du sein alternatives à la mammographie en première intention.

Kdog Des chiens pour dépister le cancer du sein. Isabelle Fromantin infirmière
© DR. Isabelle Fromantin et le malinois Wintz.

C’est un pari qui à première vue semble un peu fou. Il est pourtant bien relevé par Isabelle Fromantin, une infirmière experte en plaies et cicatrisation devenue docteur en sciences et ingénierie, qui dirige maintenant des recherches au sein de l’Institut Curie, à Paris.

L’idée du projet “KDOG” est née alors qu’Isabelle Fromantin préparait sa thèse sur les plaies tumorales malodorantes. “Je suis partie du principe que pour développer des solutions efficaces pour les plaies malodorantes, il fallait identifier et caractériser l’odeur. Et en me concentrant sur ces odeurs, j’ai vu que des chercheurs avaient travaillé avec des chiens. J’ai alors développé une hypothèse : travailler sur la détection du cancer par les composés volatiles“, explique Isabelle Fromantin, qui depuis a présenté son projet et obtenu une partie des financements nécessaires à sa réalisation.

Avec son équipe pluridisciplinaire, composée de chimistes, de chirurgiens, de pathologistes, d’anesthésistes, d’infirmiers, d’ingénieurs et d’éducateurs canins, elle s’attelle désormais à diriger le projet.

La première phase consiste au dressage des deux chiens” explique Isabelle. ” Pendant 6 mois, nous allons les faire travailler sur des échantillons de tumeur afin qu’ils identifient l’odeur. Ensuite, nous les ferons travailler seulement sur des traces de tumeur. Nous aimerions qu’à terme,  les chiens puissent diagnostiquer des composés organiques volatils à partir d’une simple chiffonnette qui aura été placée préalablement sur un sein“, ajoute-t-elle.

Les chiens ne sont pas en contact avec les patientes

Les échantillons sont prélevés à l’institut Curie, puis envoyés aux chiens, qui eux, sont dans un centre spécialisé avec leurs éducateurs, près de Limoges. Les animaux sont filmés en permanence, pour que leur comportement face à l’odeur des tumeurs soit intégralement étudié par l’équipe.

Le dressage est progressif. Quand on sera parvenu au résultat attendu, il faudra faire une étude clinique pour valider les tests sur un grand nombre de personnes“, explique Isabelle Fromantin.

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Une alternative à la mammographie

L’idée, pour l’équipe du KDOG est de pouvoir trouver une alternative à la mammographie en phase diagnostic. “Notre but n’est pas de remplacer quoi que ce soit” précise l’infirmière. “C’est plutôt de se dire : il y a plusieurs choix possibles. Et ce choix là peut notamment être intéressant pour les pays à faibles ressources, car il est économiquement beaucoup moins coûteux que les outils diagnostics traditionnels” .

Bien sûr, suite à un diagnostic positif, les examens complémentaires seront les mêmes que lorsque le cancer est dépisté à l’aide d’une mammographie“, précise Isabelle Fromantin.

Il faut dire que cette méthode pourrait s’avérer très intéressante, même dans les pays développés. Avec des campagnes de dépistage via la mammographie qui n’atteignent pas les objectifs fixés, cette procédure qui n’utilise pas les Rayons X, pourrait en effet permettre l’adhésion au dépistage de milliers de femmes supplémentaires.

Dépistage du cancer de l’ovaire : et pourquoi pas ?

L’idée, c’est aussi d’aller à moyen-terme, vers des localisations plus difficiles à diagnostiquer. Nous pensons notamment au cancer de l’ovaire, souvent pris en charge beaucoup trop tard car il n’existe pas encore d’outil diagnostic non invasif et peu coûteux“, explique Isabelle Fromantin.

Alors que dans d’autres pays, ce type de dépistage existe déjà – notamment pour le cancer de la prostate aux Etats-Unis -, la méthode manque d’études et de résultats scientifiques approfondis. Avec cette recherche clinique, Isabelle Fromantin et son équipe pourraient donc bien révolutionner la façon de dépister le cancer du sein ainsi que d’autres cancers, en France et partout dans le monde.

Malika Surbled

Plus d’informations sur le projet KDOG : www.kdog.fr

Et si vous participiez à la campagne de don pour financer le projet ? Car, si le processus de recherche est pris en charge par les instituts scientifiques, d’autres aspects de la campagne ne le sont pas. “Cet argent sera  fléché sur la communication du projet permettant de faire adhérer plus de personnes, et probablement pouvoir acheter d’autres chiens. Dès lors nous pourrons avancer plus vite dans la partie de formation des chiens”. Pour faire un don, ou partager le lien, c’est ICI.

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