L’institut Curie se trouve dans une situation de crise.
En cause, selon une lettre ouverte aux patients de Paris, Orsay et René Huguenin (les trois sites de l’hôpital depuis une fusion en 2010) : la baisse des tarifs des séjours et actes médicaux payés par l’assurance-maladie, la baisse des MIGAC (Missions d’intérêt général et aide à la contractualisation) et celle des des FIR (fonds d’interventions régional).
Le président du conseil d’administration, arrivé en décembre 2013 aurait trouvé une situation financière hospitalière qui ne permettrait plus de couvrir les investissements nécessaires à la survie de la fondation.
Des négociations entre les différents syndicats, les employés et la direction sont en cours depuis le 10 Octobre, date du début du PSE (Plan de Sauvegarde de l’emploi). Elles se poursuivront jusqu’au 20 novembre.
Les soignants inquiets pour la prise en charge des patients
Parmi les 93 postes menacés de suppression, 18 sont des postes infirmiers, 4 des postes aides-soignants et 15 des postes de praticien.
Le PSE prévoit un reclassement des effectifs, ce qui n’entraînerait donc pas de licenciement parmi les soignants.
“Il y a d’une part des gens qui vont partir volontairement contre prime de départ, et d’autre part des postes vacants dans les services pour les soignants. Les postes supprimés chez les infirmiers concernent principalement des postes de nuit car toute une aile va se transformer en unité ambulatoire de jour. La direction devrait proposer à ces soignants de nuit de passer de jour. On est plus inquiets pour les laboratoires car ils seront transférés ailleurs et on ne pourra sûrement pas reclasser tous les techniciens”, explique Laurence Le Clerc, représentante syndicale de F.O (Force Ouvrière).
Des soignants moins concernés donc mais qui s’inquiètent néanmoins. “C’est une catastrophe. Quand on supprime des postes annexes, même si ce ne sont pas des postes infirmiers, ça augmente la charge de travail des infirmières. Si les médecins sont débordés parce qu’ils sont moins nombreux, par exemple, ça impactera les soignants. Ça impactera la prise en charge globale des patients. Ça impactera la qualité des soins”, regrette une infirmière de l’institut.
“Ce qui est dommage c’est que j’ai l’impression que l’hôpital n’est pas priorisé et qu’il paye à lui seul les pots cassés. À Curie il y a aussi les services institutionnels et la recherche. La recherche sans la qualité des soins, c’est un non-sens”, ajoute l’infirmière.
Une page Facebook a été créée pour soutenir les salariés. Ces derniers seront fixés sur leur sort le 10 décembre, après validation des négociations par le CTE (Comité Technique d’Etablissement) et le CE (Comité d’Entreprise). Rien n’est encore acté .
Malika Surbled
Lettre ouverte aux patients de l’hôpital Paris-Orsay et René Huguenin
Aujourd’hui 93 emplois vont être supprimés dans les effectifs soignants et non soignants. Comment la « Maison Curie » en est-elle arrivée à licencier une partie de son personnel à l’hôpital?
Le Président du Conseil d’administration nouvellement arrivé en décembre 2013 a trouvé une situation financière hospitalière qui ne permet plus de couvrir les investissements nécessaires à sa survie alors que la Fondation Curie collecte des fonds au nom des 2 entités qui la composent : l’hôpital sur 3 sites (Paris, St Cloud ; Orsay) et la section de recherche sur le même campus.
Baisse des tarifs des séjours et actes médicaux payés par l’assurance- maladie, baisse des MIGAC (missions d’intérêt général et aide à la contractualisation) baisse des FIR (fonds d’intervention régional) entrainent un déficit structurel chronique alors que le personnel a produit +3% d’activité supplémentaire !
Nos dirigeants pensent qu’en supprimant 93 emplois dont certains sont stratégiques pour l’avenir de l’hôpital, ils auront de quoi financer un projet d’entreprise qui supposera des soutiens financiers incertains aujourd’hui.. Rien ne permet de dire que cette saignée dans le personnel sera suffisante !
Les hospitaliers sont inquiets pour les patients de l’hôpital. Depuis 2 ans, nous assistons à une baisse lente des effectifs par des non-remplacements (maternité, congé parental, retraite, CDD, intérimaires etc..) qui épuisent les équipes et pourraient mettre en danger la continuité des soins et la santé des personnels.
A ces 93 suppressions de postes s’ajoute un énième projet « d’évolution de l’organisation de l’Institut Curie ». Il faut surtout deviner sous ces mots la restructuration de l’hôpital avec les 93 postes supprimés et la répartition sur les effectifs restants du surcroît de travail.. Tout ce que la Direction a rêvé de faire, le Plan Social le concrétise : travail en 12h, changement des amplitudes horaires, remplacement de la secrétaire médicale par la dictée numérique en consultations, exigence de rentabilité pour les médecins qui seront priés de voir moins souvent les mêmes patients dont la consultation ne génère que 23 euros, externalisation de certains compte -rendus etc… ».
Les erreurs de gestion vont être payées par les salariés. Ceux qui resteront seront amers de voir leurs conditions de travail dégradées et des risques accrus pour leur santé.
Votre soutien est précieux.
Nous mettons un livre de soutien à votre disposition aux 2 accueils de Paris et à St Cloud.
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