Infirmières libérales : interdiction de réaliser des injections intraveineuses à base de fer

Infirmières libérales : interdiction de réaliser des injections intraveineuses à base de fer

 Le 28 mai, la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) a saisi la ministre des Affaires sociales et de la Santé afin qu’elle clarifie la situation engendrée par l’interdiction faite aux infirmiers libéraux de procéder à des injections intraveineuses à base de fer. Elle estime que dans l’intérêt des patients la ministre doit mettre fin à ce dispositif médico-économique aberrant.

Infirmières libérales : interdiction de réaliser des injections intraveineuses à base de ferCes médicaments comportent des risques graves de réactions allergiques et requièrent de la part du soignant une surveillance particulière du patient.

Consécutivement à une décision (*) de la Commission européenne, l’Agence nationale de surveillance du médicament et des produits de santé (ANSM) a fait le choix de réserver les spécialités à base de fer IV à l’usage exclusif des établissements de santé, au sein desquels, les structures d’hospitalisation à domicile (HAD).

Depuis le 1er février dernier, les infirmiers libéraux n’ont donc plus droit de réaliser des injections intraveineuses à base de fer.

La FNI dans son courrier adressé ce jour à Marisol Touraine note que les infirmiers libéraux  «continuent de se voir remettre par leurs patients des prescriptions de Ferinject®, seule spécialité disponible en ville jusqu’à l’entrée en vigueur de la mesure »

La FNI indique à la ministre « qu’il apparaît en outre manifeste, au vu des témoignages recueillis, que les structures d’HAD n’ont pas pris les dispositions nécessaires pour que les conditions requises par l’ANSM soient effectives. Les protocoles de prise en charge et de surveillance ainsi que les formations semblent faire défaut ». Elle note que « Dans ce climat de confusion, les infirmiers libéraux s’inquiètent de savoir si leur responsabilité peut, le cas échéant, être engagée ».

Cependant, la FNI relève « qu’avant le 1er février 2014, date à laquelle, interdiction a été faite aux infirmiers libéraux en tant que tels d’administrer la spécialité à base de fer IV, 75 % des injections intraveineuses à base de fer étaient réalisées en ville, sans qu’à notre connaissance, aucun signalement en ambulatoire n’ait été rapporté ».

La FNI condamne la confiscation sans motif avéré des injections intraveineuses de Ferinject® aux infirmières libérales opérée au profit de l’hôpital et de l’HAD.

(*) La décision de la Commission européenne du 13 septembre 2013 faisait suite à une saisine en 2011 d’initiative française, consécutive à un choc anaphylactique causé par une injection en intraveineuse d’une spécialité à base de fer en milieu hospitalier.

Rédaction ActuSoins (source FNI)