Vincent Marion, étudiant infirmier en deuxième année à l’IRFSS de la Croix Rouge de Saint-Etienne est parti du 18 mars au 23 avril en stage dans un centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). De jour en jour, il a rédigé un journal que nous publions. Passionnant et instructif !
Le 25 mars 2014
Chaque jour, je suis confronté à la pauvreté des malades et de leurs familles.
Le malade doit payer tout ce qui est nécessaire pour le soigner. La plupart des familles vivent, ou plutôt survivent, dans une grande précarité.
Les plus pauvres ne viennent même pas à l’hôpital car ils savent d’avance qu’ils ne pourront pas payer. Ils vont voir un guérisseur dans leur quartier ou leur village, où s’en remettent à Dieu. Les autres viennent avec l’espoir que les frais des soins ne seront pas trop élevés.
Il faut faire en fonction de ce que les malades peuvent payer. Voici quelques exemples :
Hier, j’ai soigné une femme qui avait une grosse infection. Elle doit faire un examen sanguin. « combien ? » demande-t-elle, « 3 000 Francs » lui répond l’infirmier titulaire. Elle fait la moue, va discuter avec ses accompagnant et revient pour dire qu’elle ne fera pas l’examen.
Chaque jour, il y a des ablations de fils à faire. Dans le meilleur des cas, le patient fournit une lame de bistouri pour couper les fils. Beaucoup plus souvent il apporte une lame de rasoir et je me débrouille avec.
Parfois il n’apporte rien et repart, comme il est venu, avec ses fils car l’hôpital ne fournit absolument rien, sauf contre monnaie sonnante et trébuchante.
[dropshadowbox align=”none” effect=”lifted-both” width=”autopx” height=”” background_color=”#ffffff” border_width=”1″ border_color=”#dddddd” ]”Chaque jour, il y a des ablations de fils à faire. Dans le meilleur des cas, le patient fournit une lame de bistouri pour couper les fils. Beaucoup plus souvent il apporte une lame de rasoir et je me débrouille.”[/dropshadowbox]
Enfin, le problème quotidien est celui des compresses. Les patients les achètent au détail et se présentent rarement avec plus de cinq compresses à la fois. Inutile de préciser que le moindre centimètre carré de tissu est utilisé.
Il arrive parfois qu’ayant dû « éponger » plus que prévu je me retrouve sans compresses au milieu d’un pansement. C’est exactement ce qui m’est arrivé ce matin.
La patiente a défait un nœud dans le bas de son pagne et en a sorti un billet de 1 000 Francs. J’ai tendu ce billet dans l’ouverture de la porte à son accompagnante qui était à l’extérieur. Nous avons attendu 10 minutes environ, jusqu’à ce qu’elle revienne avec un petit sachet de compresses pour terminer l’ouvrage.
Vincent Marion
Retrouvez demain la suite du journal de Vincent Marion
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