Le mouvement de grève qui a démarré le 24 décembre 2018 fait suite à un an de lutte des syndicats contre certaines mesures du plan d’économies que la direction du centre hospitalier applique à l’établissement. A l’échelle de l’hôpital, la suppression de trois des 18 RTT et d’une pause de repas supplémentaire de 30 minutes, qui permettait aux soignants notamment de prendre une vraie pause en plus des 20 minutes réglementaires difficiles à prendre par les soignants, ont fortement déplu souligne Catherine Pillon, secrétaire générale du syndicat FO de l’hôpital.
Aussi, « des postes de brancardiers et d’ASH ont été supprimés », ajoute Rachid Digoy, Ibode et délégué CGT au comité technique d’établissement (CTE), ce qui s’est répercuté au bloc sur les soignants et a pu retarder les programmes d’interventions. Le projet de ne valider les heures supplémentaires qu’exceptionnellement a été « la goutte qui a fait déborder le vase », observe le délégué CGT.
« Industrialisation »
Ces mesures sont arrivées dans un contexte particulier : « cela fait trois ans que l’activité ne fait qu’augmenter au bloc : plus 30% en trois ans et 7% sur 2018 seulement », indique-t-il. A la clé, un allongement des programmes opératoires et des horaires de travail tardifs plus fréquents. L’intervalle entre deux interventions a aussi été pointé du doigt alors qu’il permet de préparer l’opération suivante, note Rachid Digoy. « On avait du mal à prendre en charge les patients et il fallait pourtant qu’on aille plus vite, poursuit-il. Nous avons voulu stopper cette industrialisation ».
Le mouvement est parti des Ibode et des Iade du bloc. Le 24 décembre, les syndicats FO et CGT de l’établissement ont décidé de lancer une grève sur un mode perlé : elle a eu lieu un jour sur deux. Conséquence : le nombre de personnels requis dans les services était celui du service minimum, identique à celui d’un dimanche. Le bloc, fer de lance du mouvement, n’a assuré que les interventions urgentes et de cancérologie. Les autres ont du être reportées et reprogrammées. Dans une moindre mesure, des soignants des autres services ont suivi.
Quelques avancées
Ni une rencontre avec la directrice de l’hôpital ni la venue du directeur de l’ARS, début janvier, n’ont apaisé les soignants mobilisés, souligne Catherine Pillon. Le 23 janvier à 11h, les agents grévistes du bloc ont « décidé de ne plus faire entrer aucun patient à part les urgences vitales et demandé à la direction de venir (les) voir, raconte Rachid Digoy. Nous avons proposé un aménagement de notre temps de travail » consistant à pouvoir prendre réellement les 20 minutes de pause réglementaires sur les 9 heures de poste (et renoncer ainsi aux 30 minutes supplémentaires ajoutées aux 9 heures).
Une demande acceptée par la direction, indique-t-il. Les grévistes Iade et Ibode ont également obtenu que le bloc soit prioritaire en matière de brancardage afin de limiter les retards dans le programme opératoire et de pouvoir participer aux staffs chirurgicaux et médicaux. Ils devraient également bénéficier prochainement d’un logiciel spécifique au bloc. Ces avancées les ont conduits à suspendre leur grève. Mais, indique Catherine Pillon, « pour nous, cela ne suffit pas ».
Olivia Dujardin
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