Ils ont utilisé de nombreuses stratégies avant de devoir en arriver là : rencontres avec des élus, lobbying auprès des médias pour parler de leur travail et informer le plus largement possible la population, participation à des groupes de travail avec la DGOS… Ils ont fait preuve de patience aussi, en privilégiant et en multipliant les appels à la discussion avec le ministère de la santé. Pourtant, les IADE n’ont pas obtenu ce qu’ils souhaitaient. Alors, ils ont finalement décidé de passer à l’acte pour pouvoir se faire entendre.
” Il ne s’agit pas de faire des opérations coup de poing comme en 2010” explique néanmoins Vincent Porteous, responsable du collectif IADE de l’UFMICT-CGT, annonçant la grande manifestation du 22 mars. ” Il va y avoir une forte mobilisation car la pression monte. Ce sera un rassemblement sur Paris le matin, avec un cortège qui se dirigera vers le ministère de la santé. Il y aura aussi quelques actions en province pour les IADE qui ne pourraient vraiment pas se déplacer sur Paris” ajoute le syndicaliste.
Ce que les IADE réclament
“Préparez vos banderoles, vos sifflets, vos tenues pour que cette journée reste comme une journée où la mobilisation a permis d’obtenir la reconnaissance statutaire et salariale” demande aux IADE un tract diffusé sur le site du SNIA.
Les IADE réclament en effet une revalorisation de leur statut. Avec comme priorité absolue, une reconnaissance réelle de leur autonomie. “De cette autonomie, découlera le corps spécifique de métier que nous réclamons aussi et évidemment la réévaluation de notre grille indiciaire et statutaire” explique Vincent Porteous.
Car à l’heure actuelle, “les IADE sont rémunérés sur la base d’un niveau licence (bac +3) alors que leur diplôme est reconnu master 2 (bac +5)” expliquait à ActuSoins en janvier dernier, Arnaud Warot, secrétaire de l’AFIADE.
A l’heure actuelle, les IADE appartiennent au corps de métier des Infirmiers dits “spécialisés“. L’autonomie réclamée leur permettrait de se détacher de cette filière et d’obtenir le statut de profession intermédiaire (comme les infirmiers de pratique avancée).
Outre cette revendication majeure, les IADE souhaiteraient que leur place dans le système d’urgence (notamment pré-hospitalière) soit réaffirmée et que la reconnaissance de la pénibilité -supprimée lors du passage en catégorie A de la profession – soit restaurée.
En 2015, les IADE avaient déjà manifesté 3 fois pour les mêmes raisons. Après plusieurs échanges avec la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins), qualifiés de “stériles” par L’ANEIA, les IADE et les étudiants IA espèrent que la communication s’établira à présent directement avec le ministère de la santé, et plus particulièrement avec le cabinet Touraine.
Malika Surbled
Une délégation a été reçue à l’Elysée la semaine dernière
Le jeudi 3 mars, une délégation constituée de Gérald Delarue, président de l’ANEIA (à l’initiative de la rencontre), d’une étudiante Infirmière anesthésite ainsi que d’un IADE, a été reçue à l’Elysée par le Pr Olivier Lyon-Caen, conseiller santé et de la recherche médicale de la présidence de la République.
“Lors de cette entrevue, toutes les préoccupations infirmières anesthésites ont été abordées et sont restées fidèles aux discours de l’intersyndicale représentée lors de l’entretien” explique un communiqué de l’ANEIA.
La question de l’Autonomie a été abordée lors de l’entretien. “Cette notion méritait un éclaircissement, chose que nous avons pu faire par les simples exemples de situations cliniques rencontrées (…) Nous avons insisté sur la juste reconnaissance de la pratique quotidienne de l’exercice, en regard des textes régissant la profession : l’IADE est autonome“.
Lors de l’entretien, les craintes des libéraux quant à la cotation d’actes auraient été évoquées par le Conseiller. “Notion éclaircie, modérée et comprise par le Conseiller” explique l’ANEIA.
“Concernant le pré-hospitalier, il a été clairement affirmé notre volonté de préserver le champ d’exercice en plaidant la complémentarité comme richesse pour la médecine d’urgence” (…)
“Cette entrevue a impulsé une réelle prise de conscience de la situation IADE actuelle, le Conseiller s’est montré très compréhensif face aux questions qu’il qualifie de légitimes. La rencontre s’est avérée intéressante dans le déroulement des démarches de promotion et de défense de la profession“.
Si aucune solution immédiate à la sortie de cette entrevue – qualifiée de “riche” par l’ANEIA – n’a été apportée, l’association explique que des engagements auraient néanmoins été pris par l’Elysée.
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Ça fait 10 ans non qu’ils demandent … Alors ? Ça donne quoi?
Elles peuvent pas manifester avec le reste des infirmières ?
Pierre Le Helloco