Diplomation des aides-soignants : le CEFIEC évoque des “incohérences” et des injustices

Diplomation des aides-soignants : le CEFIEC évoque des “incohérences” et des injustices

Un an après la publication des arrêtés organisant la réingénierie des formation aide-soignant et auxiliaire de puériculture, des incohérences sont mises en lumière par le Cefiec (Comité d'entente des formations infirmières et cadres), qui alertait déjà en 2020 sur des problématiques en lien avec cette réingénierie. 
Diplomation des aides-soignants : le CEFIEC évoque des "incohérences" et des injustices
© Hananeko_Studio / ShutterStock

Parmi les aspects problématiques, le Cefiec mentionne l’iniquité territoriale, l’arrêté étant interprété différemment d’une ARS à une autre. “La réingénierie de la formation s’organise en blocs de compétences composés eux-mêmes de modules. Les élèves n’ayant pas validé un module d’un bloc de compétences se trouvent dans l’obligation de refaire la totalité du bloc concerné. Cependant, nous constatons une iniquité territoriale quant à l’application de cette règle. En effet, certaines ARS précisent que les élèves doivent valider uniquement le module non validé quand d’autres régions se prononcent pour la revalidation complète du bloc de compétences“, explique l’organisation

Deux visions différentes et injustes pour les élèves qui ne reçoivent “pas de réponses claires” de leur institut, ajoute le Cefiec. 

Elèves et employeurs en difficulté

Cette situation engendre chez les candidats comme chez les employeurs des complications dans l’organisation des périodes de revalidation“, fait savoir le Cefiec, qui estime que cela “ne répond à aucune logique d’apprentissage dans un contexte majeur de pénurie de professionnels“. 

Aussi, l’organisation préconise un doublement module concerné et/ou de stage. 

S’ajoute à ces problématiques celle des élèves en situation de redoublement ou de VAE ancien programme, pour lesquels il ne reste que peu de temps pour l’obtention du DE (abrogation du texte en janvier 2023). “Ces apprenants vont se voir annuler l’ensemble de leurs acquis et vont devoir refaire l’intégralité de la formation“, regrette le Cefiec, qui préconise un dispositif de reconnaissance des acquis. 

Double rentrée problématique

L’une des solutions préconisées par le ministère pour répondre à la pénurie de personnel soignant chez les aides-soignants est d’effectuer deux rentrées sur l’année. 

Avec cette solution, l’objectif annoncé est de multiplier par deux les diplomations.  De nouveau, cette obligation est interprétée différemment selon les régions et les ARS. Certains instituts ont l’obligation d’effectuer cette double rentrée quand d’autres en sont exemptés.

Cette double rentrée est une “fausse bonne idée“, estime le Cefiec. “Les instituts de formation peinent déjà à faire le plein de candidats sur la session de septembre, aussi envisager de meilleurs résultats lors de la rentrée de janvier est utopique. Rappelons par ailleurs que ces deux rentrées doivent s’effectuer à moyens constants alors qu’elles doublent les ressources de fonctionnement, bâtimentaire et mobilisent des ressources humaines supplémentaires.”

Si cette préconisation engendre des problématiques au sein des instituts, se pose également celle provoquée par le manque de places de stages et de tuteurs, remarque le Cefiec. “Les élèves peu ou mal accompagnés lors de leur formation se détourneront inévitablement de la profession et porteront un message négatif sur le métier“. 

Un statut singulier…et injuste

Autre situation problématique : les élèves aides-soignants ont un statut singulier; ils ne sont ni étudiants, ni lycéens… De fait, il ne bénéficient pas de carte d’étudiant et de tous les avantages inhérents au statut d’étudiant (réductions pour des achats, cinéma, accès priorités sur des locations de logements sociaux ou à moindre coût pendant les études…). En outre, ils ne perçoivent pas d’indemnité de stage ou de déplacement à l’instar des étudiants en soins infirmiers. 

Ces éléments sont des freins et ne favorisent pas l’accès à la formation. Pour rendre attractifs la formation et le métier, il paraît essentiel de travailler à la réduction de ces inégalités“. 

Rédaction ActuSoins

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6 réactions

  1. Injustice c’est faible ,
    je devais faire ma rentrée le 5 septembre pour valider 1 module AS j’avais déjà mon planning, et j’était hâte de concrétiser mon projet. j’étais pas prête d’imaginer que mon école allait me contacté 1 jour après pour me dire que après avoir questionné Ars je dois reprendre de zéro non mais quel foutaise.

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  2. Incohérences le mots est faible advs depuis 20 ans sur des postes d aide soignant en établissement je décide de faire une vae pour aider le service d urgence de ma ville cet ete j appel l ASP gouv après avoir reçu mon acceptation a la vae il ne savent combien de modules je dois faire avec mon diplôme d advs (théoriquement pas tous ) un me dit vous devez faire tous les modules depuis la réforme récente du diplôme d as un autre le lendemain me dit que non j en ai que 4 et me disent de m adresse au ministère de la santé, impossible de créer un compte sur ASP ( le site bug depuis ++ ) je demande si ils on un référentiel ou quel sont les nouveaux actes que les as peuvent faire maintenant il n on rien reçu là dessus et ne savent pas
    Je met mon livret 2 a la poubelle

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  3. Au sein de ce CEFIEC, selon moi il y manque la présence d’au moins une aide-soignante par région de sorte que les problématiques et dysfonctionnements reccurents de leur profession et des autres professions (puisqu’elles sont “normalement” collègues puissent être évoquées, développées et que des solutions soient trouvées et ajustées, ce qui aurait pour conséquence l’amélioration des relations interprofessionnelles et permettrait de connaître les contraintes et obligations de chacun des métiers et contribuerait à une meilleure compréhension, une reconnaissance avérée et ciblée sur le terrain pro.
    Cordialement

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  4. Il faut savoir et faire savoir que, alors que le gouvernement lance des campagnes de recrutement sans diplôme sur les métiers très sensibles du soin et de l’accompagnement, dans les secteurs sanitaire, du grand âge, du handicap et de la petite enfance, en même temps des ARS imposent de nouvelles contraintes pour obtenir leur diplôme aux élèves Aides Soignants et Auxiliaires de Puériculture (référentiel du 10 juin 21) qui se sont impliquées dans 1540 heures de formation théorique et clinique.

    En effet, des élèves AS et AP n’ayant pas validé, lors de l’évaluation initiale, une compétence en milieu professionnel (ce qui est fréquent) doivent, pour chaque bloc concerné, revalider toutes les compétences lors d’un stage de rattrapage (bon, OK, pourquoi pas) mais également repasser toutes les épreuves théoriques. Les notes acquises initialement sont annulées !!! Des élèves ayant obtenu des notes initiales très supérieures à 10/20 doivent repasser ces épreuves !!!

    Ces mesures repoussent l’obtention du diplôme de plusieurs mois, donc également la possibilité d’emploi, et engagent des coûts, du temps et du travail supplémentaires, et obligent des élèves à abandonner la diplomation. Un comble dans un contexte d’extrême tension et de pénurie de personnels !

    Avant la réforme, comme pour tout autre diplôme (tel celui d’accompagnant éducatif et social), l’élève conservait lors de la session de rattrapage, les épreuves théoriques et les compétences en milieu professionnel acquises lors de l’évaluation initiale….

    Ce qui est vraiment insensé, c’est que chaque ARS semble avoir la libre interprétation des textes. Car si dans des régions il faut tout repasser( comme en Nouvelle Aquitaine) dans d’autres, l’élève conserve ses acquis. A l’INCOHERENCE s’ajoute l’INJUSTICE.

    Les interventions auprès du Ministère de la Santé restent sans réponse depuis plus de deux mois …
    Des dizaines d’élèves auxiliaires de puériculture ne peuvent pas entrer sur le marché du travail ….

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  5. J’ai un module a faire,et là l’école ma prends que je dois refaire tout un bloc déjà j’ai du mal à m’en sortir, mais je dois encore payer le bloc et refaire un stage de 5 semaine portant j’ai pas eu des problèmes en stage Ils sont tous bien passé et noté je trouve ça vraiment très injuste ! l’Ars doit le revoir sa décision. Il manque des soignants et nous avons besoin de travailler

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