Les infirmiers aspirent à soigner leurs patients avec cohérence et intelligence, à les accompagner, à les écouter, à sauver des vies. Dans l’hôpital du XXIe siècle, ils font pourtant face aux exigences aberrantes des méthodes de gestion, qui demandent de faire toujours plus et toujours mieux avec des moyens en constante diminution. A l’écoute du malade se substitue ainsi la rationalisation des pratiques, au prix du bien-être des patients, de la santé et de l’estime de soi chez les personnels. Des infirmières témoignent de leurs conditions de travail, de leurs doutes, mais aussi de leurs aspirations pour un véritable service public de la santé.
C’était en janvier dernier, dans un petit hôpital de l’Orne. Ronan se rend aux urgences à cause d’un risque de phlébite détecté lors d’un scanner, suite à une lourde opération. Après cinq heures d’attente, il ressort avec une simple ordonnance de médicaments et de piqûres quotidiennes. « On m’a fait une prise de sang. Je suis ensuite resté deux heures sans voir personne. Les soignants passaient mais ne m’expliquaient pas ce qui allait se passer, raconte Ronan. C’était désagréable, presque anxiogène. J’avais l’impression d’un manque de cohérence dans les actions du personnel qui m’accueillait. »
On pourrait multiplier les exemples à l’envi : d’année en année, les récits d’attente aux urgences dessinent le portrait d’un système hospitalier en souffrance, dont les déséquilibres ne cessent de s’accroître. D’un côté, des personnels soumis à des cadences et des charges de travail intenables. De l’autre, des patients qui font eux aussi les frais des réductions d’effectifs et de moyens matériels. Entre les deux, les infirmiers sont en première ligne pour subir les conséquences de ces transformations.
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Rédaction ActuSoins
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