Des propositions pour prévenir le burn-out des soignants

Des propositions pour prévenir le burn-out des soignants

Les soignants français arrivent en tête d’une étude sur la surcharge de travail et le burn-out. Des infirmiers et des médecins de 10 pays proposent leurs solutions pour prévenir l’épuisement professionnel.
Des propositions pour prévenir le burn-out des soignants
© ShutterStock

Une étude menée par l’HIMSS (Healthcare Information and Management Systems Society) et Nuances Communications s’est intéressée au syndrome d’épuisement professionnel chez les soignants de 10 pays.

En France, 67% des médecins et infirmiers affirment ressentir des signes d’épuisement professionnel.

Les soignants français sont d’ailleurs en tête des 10 pays étudiés. Les professionnels de santé interrogés ont formulé leurs recommandations pour prévenir la survenue du burn-out.

Le management en question

Les auteurs de l’étude indiquent que « la plupart des propositions ont concerné le niveau organisationnel (des établissements de santé, ndlr) ».

En tête de liste : le management. Les soignants encouragent un style d’encadrement plus collaboratif pour rendre la pratique professionnelle plus concrète en s’appuyant sur la vision de chacun.

La notion d’équipe apparaît comme étant la première des préoccupations des soignants. « La stabilité de l’équipe est essentielle », précise un médecin anesthésiste français participant à l’étude.

Cela permettrait de travailler plus efficacement mais aussi de préserver la santé psychique des soignants, notamment en réduisant le turnover et le fonctionnement en sous-effectif.

Les plannings sont d’ailleurs identifiés par les participants comme un levier pour prévenir le burn out. « Pour les équipes infirmières, avoir un planning stable est très important », explique une infirmière et chercheuse allemande. Selon elle, les modifications de planning sont une source importante de stress.

Les conclusions de l’étude proposent d’ailleurs de veiller à une « répartition équitable des périodes d’activité et des heures supplémentaires pour tenir compte de l’équilibre travail/vie personnelle. »

Prendre soin de soi

La vie personnelle des soignants est en effet au coeur des solutions proposées pour « prévenir l’accumulation des facteurs induisant l’épuisement professionnel. » Médecins et infirmiers suggèrent de se concentrer sur l’adoption d’un mode de vie sain et d’adopter de bonnes habitudes de sommeil et une alimentation équilibrée.

Des conseils d’autant plus importants quand on travaille de nuit. Les auteurs de l’étude vont plus loin, en incitant les établissements à mettre à disposition des espaces de repos appropriés et à fournir des repas pour les équipes de nuit.

Donner du sens à son travail

Les professionnels interrogés ont également exprimé « un fort besoin de soutien. » Ils encouragent l’analyse de pratique et les partages d’expériences pour « promouvoir une culture d’ouverture, d’inclusion, d’empathie, de confiance et de soutien. »

Autre levier d’action : la charge administrative. A ce sujet, les soignants interrogés expriment une perte de sens de leur travail et un déséquilibre du temps qu’ils y consacrent, au détriment du temps passé au chevet du patient. Une solution serait d’investir dans « des outils numériques pour rationaliser les tâches administratives », explique un médecin interrogé.

Enfin, les participants de l’étude appellent à une meilleure reconnaissance des soignants, salariale notamment. « Il y aurait plus d’infirmières à rester en poste si les salaires étaient plus élevés, d’après une infirmière interrogée. Elle explique qu’une meilleure rémunération signifie aussi : « nous nous rendons compte du travail que vous fournissez. »

Adrien Collet

Des leviers d’action politiques

Parmi les conclusions de l’étude, certains leviers d’action pour réduire le risque de burn-out des soignants concernent les autorités politiques et sanitaires des États. Les auteurs de l’étude formulent quelques propositions :

– La revalorisation du statut d’infirmier, notamment au niveau de la rémunération, pour améliorer l’attractivité de la profession.

– L’adoption de réglementations qui garantissent des périodes de repos suffisantes.

– Le soutien des prestations de soins par des ressources financières et matérielles adéquates, et plus globalement un mode de financement en phase avec le modèle de soins.

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