Un deuxième livre deux ans après le premier, c’est rapide…
Il n’était pas prévu ce bouquin. Je ne pensais pas écrire plus d’un livre sur mon travail. Je supposais que le premier suffirait, me suffirait. C’est une étudiante que j’ai encadrée qui m’en a donné l’idée. Lors de son dernier jour de stage l’été dernier, elle m’a demandé si j’avais des conseils à lui transmettre. Alors qu’on échangeait, elle m’a dit qu’il faudrait lui noter à l’écrit parce qu’il y en avait trop. C’est là que j’ai pris conscience que le temps de stage est précieux et que la passation se fait quasi uniquement à l’oral. Donc pourquoi ne pas écrire dans un livre tout ce que je m’efforce de transmettre aux étudiants. J’ai soumis l’idée à mon éditrice qui était partante.
De quoi parle votre livre plus précisément ?
Le livre est structuré autour d’un échange avec une étudiante qui fait une tournée avec moi. Nous échangeons au gré des rencontres avec les patients et de mes souvenirs. Je parle de mon passé d’étudiante, de mon présent en tant qu’infirmière libérale et de mon encadrement des étudiants au cabinet. L’ensemble des points abordés dans le livre reposent sur des questions qui m’ont vraiment été posées, et les chapitres débutent toujours sous la forme d’un dialogue. Une étudiante m’avait par exemple demandé si j’allais aux enterrements de mes patients donc dans le livre, je m’interroge sur où s’arrête notre rôle de soignant. Une autre m’avait expliqué qu’elle ne savait pas toujours quoi dire aux patients donc un chapitre s’articule autour du bon mot…
Vos patients sont-ils au courant de la sortie de votre livre ?
Oui ils savent que j’écris. Dans la phase de finalisation du livre, j’ai fait appel à ma remplaçante, je leur ai expliqué pourquoi. Ils sont contents. A la sortie du premier livre, j’appréhendais leur réaction. J’avais peur qu’ils croient que je les épie et que je me serve de leur histoire pour écrire mon livre. C’est tout ce que je ne voulais pas. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je transforme toujours un peu les histoires, un homme devient une femme, une pathologie en devient une autre, et c’est toujours anonyme.
Pourquoi ce choix de l’écriture ?
Il m’est venu lorsque je me suis installée en libéral. Auparavant, j’avais travaillé deux ans en tant que salariée dans une association de soins. J’intervenais dans une cité sensible à côté d’Anger. J’avais toujours des collègues avec lesquels échanger. Lorsque je me suis installée en libéral, je me suis retrouvée seule. J’avais besoin de prendre du recul sur certains soins en les écrivant. Cela me permettait de prendre de la distance. A la base c’était personnel. Je publiais uniquement sur ma page privée sur Facebook. Mes amis ont voulu partagé mes histoires alors j’ai fait un blog. J’ai aussi voulu montrer qu’il se passe des choses superbes à la campagne. Avec le blog et la page Facebook, cela a fait effet boule de neige et aujourd’hui j’ai 38 000 personnes qui me suivent.
Est-ce devenu pour vous une activité à part entière ?
A l’origine, l’écriture était un passe-temps. J’écrivais au gré de mes envies. Mais avec la rédaction des livres, c’est devenu une activité à mi-temps en plus de mon travail. L’écriture d’un livre ne se fait pas en deux semaines. Trouver les bons mots prend du temps. En libéral, je travaille une semaine sur deux donc pour ce livre, j’écrivais ma semaine de repos et parfois entre mes deux tournées au détriment de ma compta…
Ensuite il faut faire la promotion du livre, être présent sur les réseaux sociaux. J’ai une communauté très active. Je lis tous les commentaires et j’essaye de modérer le plus possible. Je reçois aussi beaucoup de messages d’infirmières à bout, qui ont besoin d’une motivation. Il m’est parfois difficile de lire les messages de jeunes collègues déjà dégoutées du métier alors qu’elles sont jeunes. Ce n’est pas toujours évident de trouver les bons mots, de leur dire de ne pas sombrer et de se faire aider.
Un troisième livre est-il envisagé ?
Oui mais pas sur le secteur de la santé. J’ai un projet de roman. Je veux me prouver que je peux écrire sur autre chose que le soin. J’en ai parlé à mon éditrice, qui est partante. Mais je viens juste de terminer le deuxième alors je me laisse un peu de temps.
Propos recueillis par Laure Martin
Ces patients et ces soignants qui m’ont appris à panser,
de Charline, Editions Autrement
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