« Lorsque j’étais étudiante en soins infirmiers, j’ai fait un stage en salle de naissance. J’y ai découvert le métier de sage-femme que je ne connaissais pas du tout. J’ai compris que cela me correspondait. Néanmoins, je ne voulais pas tout arrêter, si près du but et du diplôme d’infirmière. Une fois diplômée, ça a été le véritable parcours du combattant pour devenir sage-femme ». Anne Boizard est sage-femme au CHU du Kremlin-Bicêtre. Elle a dû attendre quatre années après l’obtention de son DE pour pouvoir se lancer et intégrer une première année commune aux études de santé (PACES), réussir son concours puis son parcours.
Quatre années d’une longue persévérance. Quatre années pour trouver des soutiens. Quatre années pour faire ses preuves. Puis encore cinq années d’études dont la première année de médecine redoublée, pour intégrer une école de sages-femmes.
Pour les études communes de santé – médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, sept universités proposent un numerus clausus spécifique aux paramédicaux.
Sa détermination, souvent mise à rude épreuve, Emilien Jennesson, l’a connue aussi. À 32 ans, il se retrouve sur les bancs de la fac, étudiant en deuxième année de médecine.
« J’adorais mon métier d’infirmier, mais je trouvais qu’il n’était pas reconnu à sa juste valeur. J’étais frustré de ne pas avoir accès aux dossiers médicaux que je voulais comprendre. Il m’a fallu réfléchir car j’avais un métier. Tout lâcher pour faire médecine était risqué. J’ai mis deux ans à m’inscrire ».
Quelle passerelle pour une infirmière ?
En France, il existe quelques facilités attribuées aux infirmiers qui veulent se reconvertir. Pour les études communes de santé – médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie-, sept universités proposent un numerus clausus spécifique aux paramédicaux. C’est grâce à ce système qu’Emilien Jennesson suit actuellement ses études à l’université de Lille, en vue de devenir oncologue ou généraliste. Contrairement aux étudiants issus d’un cursus classique, il lui suffit d’obtenir la moyenne pour concourir avec les autres paramédicaux de sa promotion (10 pour 5 places à Lille) pour passer sa première année. Une moyenne pas si évidente à obtenir néanmoins, « les études de médecine étant vraiment difficiles » met-il en garde.
Anne Boizard, elle, a profité d’une autre opportunité proposée à Paris 13, qui offrait un système de points complémentaires aux paramédicaux justifiant d’un emploi. Ce dispositif n’existe plus aujourd’hui. Suite à sa première année commune aux études de santé qu’elle a réussie, Anne a été exemptée de sa première année d’école de sages-femmes. Si cette passerelle n’est plus systématique depuis 2003, elle peut encore se pratiquer selon le dossier du candidat. « J’avais travaillé six ans en maternité. Mon dossier est passé en commission et a été approuvé », témoigne la jeune femme. Pour les reconversions vers les professions paramédicales, des textes réglementaires* définissent les équivalences et les dispenses éventuelles de formation. Néanmoins, tout n’est pas toujours très clair. Si le DEI et même une première année validée en IFSI donne d’emblée l’équivalence avec le DE d’aide-soignant, rien ne dit qu’il en est de même, par exemple, avec le diplôme d’Etat d’auxiliaire de puériculture. Et si cette reconversion peut sembler étrange pour une infirmière, la question reste légitime.
« Infirmière depuis dix ans, je sature. En faisant le point sur mes envies professionnelles, je reviens à mon véritable désir, celui d’être auxiliaire de puériculture », témoigne Gaëlle sur un forum. La jeune femme devra se renseigner et demander l’autorisation auprès d’une Agence régionale de santé avant de se lancer dans sa nouvelle carrière sans avoir à repasser par une formation.
Le financement
C’est le problème majeur rencontré par les professionnels. Pourtant, et même s’il faut parfois attendre quelques mois ou quelques années pour pouvoir en bénéficier, il existe des solutions. Pour les formations longues, le salarié du public pourra par exemple demander un CFP. Celui du privé, lui, un CIF. Des aides provenant des conseils régionaux peuvent aussi être parfois débloquées ainsi que des allocations chômage sous certaines conditions.
Malika Surbled
* accessibles sur le site Legifrance.gouv.fr, le service public de la diffusion et du droit
Dispenser d’épreuves aux concours ou dispenser d’une partie ou de la totalité de la scolarité, la possession d’un diplôme d’Etat d’Infirmier peut faciliter l’accès à certaines autres filières paramédicales et médicales.
LES FILIERES PARAMEDICALES
Tout titulaire d’un diplôme d’Etat d’Infirmier peut être dispensé de la première année pour les études :
– de psychomotricien (sous réserve d’avoir obtenu la moyenne, sans note inférieure à 8 à un examen écrit portant sur le contenu de première année) ;
– de kinésithérapeute (sous réserve d’avoir satisfait à l’examen de passage en deuxième année) ;
– d’électroradiologue médical.
peut être dispensé des épreuves d’admission et de la validation d’une partie des Unités d’enseignements de la première année, après avis d’un conseil pédagogique pour les études :
– d’ ergothérapeute.
peut être dispensé de scolarité :
– aide-soignant (pour les IDE et les étudiants ayant validés une 1ere année) ;
– auxiliaire de puériculture (après avis d’une ARS).LES FILIERES MEDICALES
Sept universités françaises (Aix-Marseille, Lille 2, Lyon 1, Lorraine, Paris 6, Toulouse 3, Rennes) proposent un nombre prédéfini d’étudiants complémentaire admis, à l’issue des épreuves de la PACES, à poursuivre des études médicales, odontologiques, maïeutique ou pharmaceutique. Pour être admis en première année de l’une de ces filières, il faut obtenir la moyenne au concours d’entrée et si nécessaire (selon le nombre d’inscrit et le nombre de places), être classé parmi les meilleurs paramédicaux.
Pour aller plus loin : formation continue DPC pour les infirmières et infirmiers libéraux
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