Vaccination H1N1: « un échec de santé publique »

Le rapport de la commission d'enquête sur sur "la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1)", revient sur la stratégie de vaccination française et tente d'analyser les causes d'un refus massif de la population.

Non seulement l'objectif de vaccination massive n'a pas été atteint (8% de la population) mais la stratégie vaccinale a en plus suscité selon le rapport "un mécontentement des professionnels de santé, en particulier des médecins et infirmiers libéraux, qui semblent s’être durablement éloignés des autorités sanitaires." Les professionnels de santé audités par la commission reprochent en effet "la mise en place de centres de vaccination dédiés, qui a alimenté le sentiment que les autorités sanitaires tournaient le dos aux professionnels de santé, médecins généralistes, infirmiers libéraux et pharmaciens exerçant leur activité partout sur le territoire."

Un message de santé publique perdu dans le "brouillard médiatique"

Multiplicité des messages sanitaires, personnalités scientifiques exprimant publiquement leur scepticisme, informations "oscillant entre alarmisme et banalisation"... La communication de crise officielle a été totalement noyée dans les contradictions et parfois les rumeurs. Le document parlementaire revient notamment sur l'utilisation de moyens d'informations classiques, qui n’ont pas
"suffisamment pris en compte l’état d’esprit de la population". Par ailleurs, la stratégie ministérielle assumée de "maximiser la crise" a fini par desservir un gouvernement qui est progressivement apparu "en décalage avec la réalité de la pandémie".

Interrogations sur le comportement des infirmiers

Dans un élément de sa conclusion, le rapport s'interroge sur le refus de la vaccination par la majorité des personnels infirmiers. Ce refus doit ainsi être "sérieusement étudié, car il est étonnant que des personnes particulièrement exposées au risque de pandémie aient préféré s’exposer à ce dernier plutôt qu'à celui, négligeable, résultant d’une mesure de prévention. Était-ce un circonstanciel ou traduisant une défiance plus profondément ancrée ?"

Pour aller plus loin:

Rapport AU NOM DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1)

Rédaction ActuSoins

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