Comment décririez-vous la philosophie générale du programme de Valérie Pécresse en matière de santé ?
Nous avons un objectif de santé publique qui est d’augmenter l’espérance de vie en bonne santé de trois ans dans les dix prochaines années.
Cela passe par une politique de prévention, par un choc de formation, mais aussi par un nouveau modèle, car nous voulons confier à certaines professions des missions qu’elles n’ont pas aujourd’hui.
Nous voulons réaffirmer qu’il n’y a pas de pays prospère sans des services publics forts, dont le service public de la santé.
Cela se traduirait-il par de nouveaux recrutements ?
Valérie Pécresse a donné le chiffre de 25 000 embauches à l’hôpital public, ce qui ne sera possible que si nous faisons un effort massif de formation.
La durée de la vie professionnelle d’une infirmière s’est raccourcie et c’est une évolution profonde de la société : on ne fait plus le même métier 40 ans durant et il faut en prendre acte.
Faudra-t-il attendre que cet effort de formation porte ses fruits pour voir du changement à l’hôpital ?
Il y a aujourd’hui 80 000 infirmiers qui n’exercent pas, il faut leur donner envie de revenir.
Il faut redonner du sens à leur métier, travailler également sur les rémunérations, notamment dans les régions où la vie est la plus chère ou encore dans les déserts médicaux…
Vous ne promettez donc pas de revalorisation globale aux infirmières ?
L’un de nos sujets, c’est l’autonomie des hôpitaux. Nous attendons donc que la rémunération soit majorée là où c’est nécessaire, que ce soit pour compenser le coût de la vie ou pour rendre l’exercice plus attractif.
Vous avez parlé de confier de nouvelles responsabilités à certaines professions, cela concerne-t-il les infirmières ?
Nous pensons que quelqu’un qui a une maladie chronique stabilisée peut être suivi par une infirmière, par exemple. Cela va dans le sens de ce qui se passe avec les IPA [Infirmières en pratique avancée, N.D.L.R.], mais les effectifs sont loin d’être à la hauteur des besoins. Nous pensons que la profession infirmière doit passer d’une logique d’acte délégué à une logique de compétence.
Vos propositions nécessitent un investissement certain dans la santé, comment comptez-vous le financer ?
Le mode de gestion va changer. Nous allons faire confiance aux individus, en leur donnant plus d’autonomie, en leur déléguant des tâches, ce qui est source de coûts moindres.
Nous allons décentraliser, et nous savons que la dépense est plus frugale, plus pertinente, quand elle est à une échelle décentralisée.
Propos recueillis par Adrien Renaud
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