Un jour, un candidat : Jean-Luc Mélenchon – Redonner du sens aux métiers du soin
ActuSoins a interviewé les conseillers des différents candidats à la présidentielle. Aujourd'hui, nous vous présentons les propositions de Jean-Luc Mélenchon en matière de santé. Entretien avec le Dr Karim Khelfaoui, le responsable de son programme santé. Cet article a été publié dans le dossier "Présidentielles" du n°44 d'ActuSoins Magazine.
© Stéphane Burlot / Hans Lucas
© DR
Comment décririez-vous la philosophie générale du programme de Jean-Luc Mélenchon en matière de santé ?
Aujourd’hui, notre système de santé est en pleine implosion et il est urgent de le reconstruire.
Demain, nous voulons que les métiers de la santé soient de nouveau attractifs, avec un hôpital public fort, où les soignants peuvent exercer leur profession sans maltraitance institutionnelle.
Concrètement, par quoi cette reconstruction passe-t-elle ?
Cela consiste d’abord à revaloriser les salaires et les carrières. On ne peut pas se permettre de continuer à avoir cette hémorragie de soignants à l’hôpital.
Il faut également revaloriser la médecine de proximité et les soins de ville, pour faire face à la désertification médicale.
À court terme, cela passe par des assises de la médecine de proximité pour que chaque région trouve collectivement les solutions qui lui conviennent. À moyen terme, il faut revaloriser l’exercice de groupe, avec des centres de santé pluriprofessionnels publics à ouvrir dans les endroits où il y en a le plus besoin.
Et, à plus long terme, il faut engager un plan de formation massif pour l’ensemble des métiers du soin
Cette reconstruction implique également de recruter de nombreux professionnels, notamment infirmiers. Où les trouveriez-vous ?
Il y a un certain nombre de professionnels qui ont été formés et qui ont décidé de changer de métier. Si demain, nous leur annonçons des mesures fortes pour redonner du sens à leur exercice, une partie pourrait décider de remettre la blouse.
Mais la condition sine qua non, au-delà des revalorisations, ce sont des carrières mieux reconnues, plus stables, sans horaires à rallonge…
Il faut donc réorganiser l’ensemble du système de soins et sortir de ce management néolibéral où l’on ne cherche l’efficacité que sur un tableau Excel.
Comment comptez-vous financer les revalorisations et recrutements que vous promettez ?
Par les cotisations sociales, tout simplement.
Avec la planification écologique que nous voulons mettre en œuvre qui implique des commandes d’État, nous allons créer dans tous les secteurs des postes par centaines de milliers, ce qui augmentera le nombre de cotisants sans toucher au taux de prélèvement.
D’autres mesures, comme celle qui consiste à payer les femmes au même niveau que les hommes à compétences égales, permettront également d’augmenter les ressources.
Propos recueillis par Adrien Renaud
