Dans le Nord, l’ex-FNI « reprend son autonomie »

Un nouveau syndicat d'infirmiers libéraux, le SAIIL (Syndicat autonome des infirmières et infirmiers libéraux)a été créé cet automne dans le Nord après la désaffiliation de la FNI (Fédération nationale des infirmiers) de ce département l'année dernière. Conçu comme départemental, ce nouveau syndicat qui défend son autonomie s'ouvre en fait aux infirmiers libéraux de toute la France.

Dans le Nord, l'ex-FNI reprend son autonomie

© Andrii Yalanskyi / ShutterStock

La création cet automne du nouveau Syndicat autonome des infirmières et infirmiers libéraux ressemble à une sécession mais pour Caroline Dewas, sa présidente, elle constitue avant tout une « reprise d'autonomie ».

Une « chambre syndicale des infirmières et infirmiers libéraux » existait en effet dans le Nord antérieurement à son affiliation à la FNI, « dans les années 1970-1975 », souligne cette infirmière libérale de Lambersart, près de Lille. La désaffiliation de ce syndicat, en septembre 2020, puis la création du Saiil un an après constituent donc de son point de vue un retour au statut antérieur, autonome, du syndicat.

A l'origine de ce processus, des « divergences d'opinion et d'engagement » par rapport à des prises de positions de la FNI au niveau national, explique-t-elle. L'infirmière, qui siégeait au conseil d'administration fédéral (national) « depuis une dizaine d'années », ne s'est sentie en phase  ni avec la gouvernance ni avec certaines des prises de positions politiques du nouveau président, Daniel Guillerm (obligation vaccinale des soignants et forfaits dans le cadre des travaux sur le BSI auxquels elle a participé pendant sept ans, par exemple). 

Retour à l'autonomie

Une centaine d'adhérents (sur 350) ont suivi cette « reprise d'autonomie » du syndicat départemental et la création du Saiil.

Caroline Dewas en a été élue présidente en septembre. « Mon engagement, notre ambition, c'est de donner de la visibilité aux infirmières libérales, de les défendre, de faire en sorte qu'elles soient considérées et reconnues par les institutions comme des professionnelles de santé à part entière, et de leur donner des outils », détaille-t-elle. Un discours aux accents très « nationaux ».

Le nouveau syndicat n'avait pas vocation au départ à prendre une ampleur nationale mais finalement, même si ce n'est pas au cœur du projet de ses créateurs, ses statuts permettent aux Idel de toute la France d'adhérer.

Il dispose d'un atout de poids : un outil d'assistance à la cotation disponible 24 heures sur 24 et aux requêtes illimitées. « Nous avons créé un algorithme qui propose une réponse aux questions que se posent les infirmières sur la cotation  », précise Caroline Dewas. Il se base sur la NGAP, dont plusieurs membres du CA sont experts.

Assistance à la cotation

Les fondateurs du nouveau syndicat n'ont pas souhaité se placer « sous l'aile » d'un autre syndicat national représentatif, préférant cultiver leur autonomie.

Ils se positionnent certes comme un « aiguillon », pour « remuer » certains aspects de la profession et de l'exercice libéral « qui ne sont peut-être pas très visibles mais intéressent » les idel, comme le BSI ou l'accès au DPC des remplaçantes, résume Caroline Dewas.

Et le Saiil porte aussi un message politique : sa présidente, très enthousiaste à propos des équipes de soins primaires, se dit ainsi « pas convaincue » par les CPTS, faites, de son point de vue, « essentiellement pour les médecins », et « dubitative » vis-à-vis de l'exercice libéral des IPA, mais « pas contre » les MSP, moyennant des points de vigilance.

Mais globalement, « on voudrait que l'énergie soit plus dépensée à voir une philosophie commune plutôt que de se tirer dans les pattes », ajoute-t-elle.

A l'image que ce qui se passe au sein des URPS. D'ailleurs, Caroline Dewas et Régis Ducatez, vice-président du Saiil, ont été réélus au printemps au bureau de l'URPS des Hauts-de-France... sur la liste de Convergence infirmière mais sans y adhérer, autonomie oblige. Par ailleurs, une nouvelle antenne FNI dans le Nord a été créée.

Géraldine Langlois

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